Après avoir battu le Premier ministre en fonction, Benjamin Netanyahou, aux élections directes, Ehud Barak va pouvoir occuper ce poste. Il a obtenu 56% des voix, 44% allant à son adversaire.
La nuit même de sa victoire, Ehud Barak a participé à une gigantesque manifestation. Le discours qu'il prononça à trois heures du matin sur la Place Rabin fut étonnamment conciliant, souhaitant l'union du peuple et affirmant qu'il agira comme le Premier ministre de tous les citoyens, même de ceux qui n'ont pas voté pour lui.
Quelques heures plus tard, Barak se rendit au pied du Mur des Lamentations pour y prier. Il alla ensuite se recueillir sur la tombe de Rabin, où il déclara, ému, qu'il poursuivra la voie politique du Premier ministre définit.
Ehud Barak peut s'enorgueillir d'une carrière brillante: combattant d'une grande valeur, il a reçu les distinctions honorifiques les plus élevées de l'armée israélienne, dont il a été chef d'état-major. Supérieurement intelligent, il voit s'ouvrir devant lui un vaste horizon. Mentionnons, en passant, qu'il est aussi un excellent pianiste.
Après son départ des forces armées, Barak fut nommé ministre de l'Intérieur par Yitzhak Rabin, qui le prit sous son aile. Après l'assassinat de ce dernier, Shimon Peres étant devenu Premier ministre, Barak obtint le poste de ministre des Affaires étrangères, occupa jusqu'aux élections de 1996. Si sa vie est bien connue, ses opinions le sont moins. Tout au long de sa campagne électorale, Barak est parvenu à garder une position floue sur tous les thèmes posant gravement problème; il a ainsi réussi à ne heurter aucun électeur. Il s'est engagé, dans la campagne, à conclure, après consultation populaire, des accords définitifs avec les Palestiniens et les Syriens - accords qui prévoient des renoncements considérables. Il a en outre promis de retirer les soldats israéliens du Liban durant les douze mois élections.
Résultats des élections pour la 15ème Knesset
Parallèlement aux élections directes pour le poste de Premier ministre, les citoyens ont voté pour les partis qui les représenteront à la Knesset. 15 seulement des 32 formations politiques ont pu atteindre le pourcentage minimum pour entrer à la Knesset: 1,5%; 4 de ces 15 partis sont nouveaux.
1. Le franc succès du parti shas
C'est ce parti qui, sous la direction d'Arie Deris, a provoqué la plus grande surprise. Sa stratégie électorale se fondait sur l'affirmation que la condamnation de Deris pour tromperie et corruption n'avait que des motifs d'ordre racial. Le Shas, qui a vu le nombre de ses élus passer de 10 à 17, est maintenant le troisième parti en importance du pays.
2. La chute du Likoud
Le deuxième plus grand parti est maintenant le Likoud avec 19 mandats. Il a dû enregistrer la perte en sièges la plus importante. Ses membres dirigeants se sont déjà penchés sur l'avenir de leur mouvement ainsi que sur la question de la succession à la direction du parti.
3. «Un Israël»
Le plus important parti à occuper la Knesset sera «Un Israël» sous la direction d'Ehud Barak; le parti travailliste s'est transformé en «Un Israël». Il a obtenu 27 sièges au parlement, alors qu'il en comptait 39 précédemment: 34 du parti travailliste proprement dit ainsi que cinq du parti «Gesher». Il y a donc une perte de 13 mandats, laquelle est cependant compensée par la désignation Ehud Barak au poste de Premier ministre.
4. Le parti du centre
Le parti du centre, présidé par Yitzhak Mordechaï, est un des nouveaux partis pouvant entrer au parlement. Les prévisions électorales promettaient à cette formation politique, après sa création, pas moins de 20 mandats. Elle n'en a finalement obtenu que six grandes déceptions donc pour ce parti!
5. La surprise: le «Shinui»
Un phénomène tout à fait particulier de ces élections: le parti «Shinui», un parti séculier anti-orthodoxe, qui a fait sienne la peur du public séculier face à la puissance grandissante des orthodoxes. La campagne électorale de ce :,,parti s'est caractérisée a haine contre l'orthodoxie. Jusqu'alors, il avait deux représentants à la Knesset; il en compte maint six.
6. «Israël de l'Alyah»
Le parti des nouveaux immigrés «Israël de l'Alyah», sous la direction de Nathan Sharansky a perdu un siège; il ne comptera plus que sept élus à la Knesset. Avigdor Liebermann, ancien directeur général du bureau du Premier ministre et ami de Netanyahou, avait aussi fonde un parti, qui visait les voix des immigrés russes. Liebermann a enregistré un certain succès: quatre mandats.
7. Partis de droite en difficulté
Outre le Likoud, deux autres partis de droite ont enregistré des pertes sensibles: le «Maldal» - un parti national religieux, partenaire important de la coalition gouvernementale sous Netanyahou a perdu quatre sièges; il ne lui en reste plus que cinq.
Le parti fort à droite de l'Union nationale, présidé par Benny Begin, comptait huit représentants sortis d'autres formations politiques. Il n'a, cette fois, obtenu que trois mandats. Suite à cette défaite, Begin a annoncé sa démission de la Knesset ainsi que son retrait de la vie politique.
Même si Barak ne dit pas précisément quels sont ses buts, il semble qu'il se considère comme l'héritier spirituel de Rabin; il est possible que le nouveau Premier ministre d'Israël noue des relations qui ouvriront la porte au royaume de l'Antichrist, rapprochant ainsi le moment de l'enlèvement. A notre sens, ce sera le cas si Barak tient ses promesses et conclut un accord avec la Syrie, si encore, sous son gouvernement, un Etat palestinien voit le jour, un semblant de paix s'établissant ainsi dans tout le Proche-Orient. Naturellement, rien ne peut être avancé avec certitude. Chose intéressante à noter cependant: des signes très clairs proviennent tant de Jordanie que de Syrie. Abdullah, le roi de Jordanie, a déclaré.- «Je suis enthousiasmé par la victoire de Barak. » Et la Syrie de faire savoir par un envoyé de l'UE: «Nous considérons Barak avec respect; avec lui, nous pouvons faire la paix. » N'oublions pourtant pas que Barak se trouve sous la terrible pression des USA et de l'UE pour qu'il conclue un traité de paix avec la Syrie. Le président Clinton s'est empressé de le féliciter - dans «l'espoir d'une paix proche». Que Barak se trouve face à un avenir bien difficile, cela ressort du fait, entre autres, qu'il a pris contact avec le Likoud, maintenant dans l'opposition, pour fonder un gouvernement d'union nationale. Plus que jamais, Israël a besoin des ardentes prières de l'Eglise du Seigneur. CM
Nouvelles d'Israël 06 / 1999