Voici plusieurs semaines que les objectifs israéliens et juifs sont, partout dans le monde, placés sous la plus haute surveillance afin de prévenir les attentats. Les mesures de protection ont encore été renforcées après que les organisations terroristes hostiles au processus de paix aient déclaré qu'elles tenteraient de tuer des juifs aux quatre coins du monde.
L'enquête ouverte après les deux fortes explosions déclenchées dans la maison de la Communauté juive à Buenos Aires et en deux endroits de Londres suit son cours. Selon divers rapports, toutes les pistes mèneraient vers l'Iran, ce pays semblant être la puissance qui a initié, financé et soutenu l'exécution des attentats. L'enquête, qui se poursuit dans divers Etats, réquisitionne des dizaines d'agents du Mossad, assistés dans de nombreux pays par les représentants des services secrets et des unités anti-terroristes.
En parallèle, on sait que le FBI traque les hommes du Hezbollah pro-iranien. Les activistes de cette organisation trouvent refuge dans les ambassades d'Iran en Amérique latine, à partir (et avec la protection) desquelles ils organisent leurs activités terroristes. D'après les Américains, il ne fait actuellement pas l'ombre d'un doute que l'attentat commis en 1992 contre l'ambassade d'Israël à Buenos Aires était l'oeuvre du Hezbollah.
Attentats en Argentine et au Panama - on craint un autre attentat en Argentine - le Centre Wiesenthal en point de mire. Comme on vient de le voir, l'Argentine soupçonne six diplomates iraniens de haut rang d'être impliqués dans un attentat à l'explosif contre la Maison de la Communauté juive à Buenos Aires. C'est ce qu'a fait savoir le juge chargé du dossier. La juridiction suprême d'Argentine a été saisie de l'affaire après que le juge ait remis ses premières conclusions. Aux termes de celles-ci, l'explosion de juillet 1994 ressemblerait fort à celle qui a détruit les locaux de l'ambassade d'Israël à Buenos Aires voici deux ans. Au total, l'attentat a coûté la vie à 95 personnes.
A la suite de ces conclusions, le Président argentin Carlos Menem a déjà fait savoir que l'expulsion de l'ambassadeur d'Iran en Argentine était une première conséquence de l'enquête menée au sujet de l'attentat et de la découverte du fait que des personnalités officielles iraniennes étaient directement impliquées. Dans l'intervalle, l'Iran et l'Argentine ont toutefois déjà décidé de renvoyer leurs ambassadeurs. Le juge chargé de l'affaire a ordonné l'arrestation des quatre diplomates iraniens, même si l'on ignore pour l'instant où ils se trouvent. Et la Cour suprême doit décider s'il y a lieu de décerner contre eux des mandats d'arrêt internationaux, et de demander à Téhéran même de les livrer.
Pendant ce temps, Israël a fait savoir au gouvernement argentin qu'un nouvel attentat était à craindre. D'autres Etats ont également adressé des avertissements similaires à l'Argentine, où les forces de sécurité ont été placées en état d'alerte maximum. Dans l'armée israélienne, il a déjà été décidé de former des équipes de sauvetage en Argentine suite aux leçons qu'ont permis de tirer les cadavres dégagés des décombres de la Maison juive.
Quatre ressortissants étrangers ont été arrêtés à Panama suite à l'explosion d'un avion (21 victimes dont 12 hommes d'affaires juifs et quatre israéliens) en juillet de cette année. L'appareil avait explosé en l'air peu après avoir quitté la ville portuaire de Colon. Tous les passagers ainsi que l'équipage avaient péri. On pense qu'il s'agit d'une tentative de suicide commise par une des victimes (un citoyen libanais), qui serait parvenu à introduire des explosifs à bord.
Un paquet d'explosifs découvert près du Musée de la Tolérance du Centre Wiesenthal à Los Angeles a pu être désamorcé avant d'exploser. La police arrivée sur les lieux a d'abord eu du mal à savoir s'il s'agissait bien d'explosifs, mais il s'est vite avéré que la machine infernale n'était pas de facture très habile ; son désamorçage s'est donc effectué rapidement. La police a évacué les habitants des alentours, interdit la rue au trafic et désamorcé l'engin. ZL
Nouvelles d'Israël 10 / 1994