L'Etat palestinien verra bientôt le jour

 

Dans les manuels d'histoire qu'écrira un jour le peuple palestinien, le 14 décembre 1998 sera une date historique: le jour où le président américain a dûment soutenu la souveraineté palestinienne et a pratiquement consacré la proclamation future d'un Etat palestinien.

De fait, ce fut une bien étonnante visite. Rares sont les pays qui peuvent se targuer du grand honneur d'avoir accueilli sur leur territoire le chef de la première puissance mondiale. A titre de comparaison, après son indépendance, l'Etat d'Israël a dû attendre douze longues années avant qu'un président américain se montre enfin disposé à rencontrer le Premier ministre israélien. Quatorze autres années se sont écoulées, soit vingt-six ans après l'indépendance, avant que Jérusalem ne reçoive la visite d'un président des Etats-Unis en exercice. Les Palestiniens ont pu accueillir un président américain avant même d'avoir un Etat officiel. Il leur a rendu visite, s'est montré amical avec leur chef Yasser Arafat, et a même prononcé un discours devant une nombreuse assemblée composée notamment des palestiniens.

Ce discours, qu'apprendront les écoliers de la future Palestine, fut tout aussi étonnant. Clinton a tiré un parallèle entre les souffrances des Palestiniens et celles des Israéliens. Il a comparé les terreurs et les peurs des deux côtés, et les a identifiées aux aspirations de chacun. Un passage de son discours, manifestement dû à une erreur d'un de ses collaborateurs, fut particulièrement maladroit: le président américain a établi une comparaison entre les enfants palestiniens, dont les parents séjournent dans les prisons israéliennes - parfois pour des crimes terroristes - et les enfants israéliens qui ont perdu leurs parents dans des attentats.

Du point de vue des Israéliens, ce passage était plus qu'une regrettable maladresse. Pour les palestiniens c'était un discours glorieux. Quelqu'un l'a même comparé à l'allocution de Lord Balfour en 1917, dans laquelle il annonçait que les Juifs avaient le droit de créer leur propre nation en Eretz Israël. Clinton a toutefois évité de recourir à de tels concepts. Pourtant, c'était précisément le message qui se dissimulait entre les lignes, et derrière sa visite tout entière.

Les Etats-Unis d'Amérique, première puissance du monde occidental, étroitement liée à l'Etat d'Israël et amie de celui-ci, tendent la main aux Palestiniens et les hissent, sur le plan national, pratique et moral, au même niveau que les Israéliens.

L'objectif principal de la visite de Clinton à Gaza était son intervention devant l'assemblée du Conseil national palestinien, qu'il a exhorté à rayer les passages de sa charte appelant à la destruction de l'Etat d'Israël. Cette intervention avait été décidée entre Netanyahou et le président américain dans le cadre des accords de Wye. La visite du président était censée être un catalyseur pour que le Conseil national palestinien et les parlementaires suppriment ces passages de la charte.

Clinton a rempli ses engagements. Il s'est rendu au Proche-Orient et a pris la parole devant le parlement palestinien. Toutefois, auparavant, il a été reçu en Israël. D'innombrables manifestations et cérémonies ont eu lieu: Ü s'est rendu sur la tombe de son ami Yitzhak Rabin, a rencontré des jeunes, a allumé une bougie de Hanukka dans la résidence du président, et a visité, en compagnie de Netanyahou, la très symbolique Massada, fief des Zélotes juifs qui se dressèrent jadis contre l'occupant romain. Le volet politique de cette visite fut restreint et peu fructueux. Le président invité avait espéré pouvoir quitter Israël sur un grand succès: l'application des accords de Wye, en vertu desquels Israël devrait se retirer d'une grande partie de la Judée et de la Samarie. Mais force lui a été de rentrer chez lui les mains vides... et très en colère contre le gouvernement israélien.

Commentaire.

Ces méthodes de Clinton, qui frôlent la trahison de l'Etat juif, ont dû beaucoup heurter Israël. N'est-ce pas à l'image de l'Antichrist qui abandonnera lui aussi soudainement Israël après trois ans et demi? On pourrait même presque dire que la visite de Clinton est un dernier présage annonçant la venue de cet Antichrist, qui se rendra lui aussi au Proche-Orient pour faire partout la paix. Quelle que soit l'issue de la procédure de destitution du président, ces difficultés ne sont-elles pas notamment une réaction divine à sa conduite envers Israël? CM

Nouvelle d'Israël 02 / 1999

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