Foi et réalité en Israël

 

Conférence du professeur B. Uffenheimer

Avant tout, il faut que je dise combien je fus impressionné par le dernier livre du Dr Malgo: «Atomares Feuer in Nahost»'(en traduction). Ce livre a été écrit par un chrétien qui a réellement la foi. Cependant, cette foi est appuyée par des considérations rationnelles, lucides, informatives et politiques. Le sujet que je vous propose touche aux problèmes réels d'Israël. Toutefois, je ne suis pas en mesure d'en donner la signification religieuse. Permettez-moi de commencer par quelques réflexions personnelles, utiles pour éclairer l'arrière-plan spirituel de l'analyse qui va suivre.

 

Il y a peu de temps, Israël a accompagné son héros national, Moshe Dayan, à sa dernière demeure à Nahalal. Nahalal est une implantation ouvrière, située au coeur de la vallée de Jizreel qui s'étend de Haïfa vers l'Est jusqu'au bassin du Jourdain. Alors que Dégania, dont j'avais parlé l'année dernière dans mon discours, est la première implantation communale, le premier Kiboutz d'Israël, Nahalal a la réputation d'être la première implantation coopérative, le premier dit «Moshav Ovdim». La différence entre ces deux formes de société, réside dans le fait que dans un Moshav, chaque famille cultive son propre domaine et possède sa maison. Cependant, toute la production et la vente des produits sont effectuées par la coopérative pour éviter une lutte de concurrence. Nahalal, qui fête cette année ses 60 ans, a été fondé en 1921. Les parents de Moshe Dayan, Shmuel et Debora Dayan, comptent parmi les fondateurs, les porte-parole et réalisateurs de cette nouvelle forme de société. Nahalal et la vallée de Jizreel ont été les sillons de la jeunesse de Moshe Dayan. C'est là qu'il désira être enterré, près de ses parents, de son frère tombé pendant la guerre, et de sa soeur.

 

Permettez-moi de faire des personnalités ici. En 1947, lorsque j'étais enseignant et éducateur à l'école d'agriculture de Nahalal, j'avais le privilège de participer à l'éducation et à la nouvelle formation des nombreux enfants et adolescents orphelins, qui avaient échappé à l'enfer d'Auschwitz, de Maidenek, de Sovibor et d'autres camps meurtriers. La différence d'âge entre moi et ces jeunes gens qui, parfois, diminuèrent leur nombre d'années pour bénéficier d'un peu plus de jeunesse - et nous ne leur en voulions pas - ne fut que de quelques années. Cependant, leur expérience de la vie fut supérieure à la mienne, au point de me mettre dans l'embarras lorsque nous lisions un chapitre de la Bible où il est question du Dieu vivant qui parle à chacun de nous.

Comment était-il possible de susciter l'intérêt pour la Parole vivante de Dieu parmi ces jeunes, alors qu'ils n'étaient habitués qu'aux aboiements des chiens SS, aux pétarades des mitrailleuses, aux cris de ceux qui furent battus et aux derniers râles des assassinés? Ce fut une lutte quotidienne dans laquelle les mots n'avaient plus d'efficacité, car dans ces moments-là, la force persuasive des paroles a des limites définies. Ce sont des choses qui imposent le silence même à l'éducateur. Son autorité est diminuée devant les faits. Pourtant ici, une atmosphère nouvelle permit à leurs coeurs de s'ouvrir. A l'origine de cette ambiance bienfaisante se trouvent les pionniers de la renaissance juive qui, avec beaucoup d'effort, poussèrent leurs charrues pour arracher cette merveilleuse vallée de Jizreel, aux marécages empoisonnés par la malaria, et la rendre comme un paradis terrestre à Israël. L'exemple quotidien de ces pionniers dévoués, pleins d'abnégation, avares de paroles, mais capables de sentiments profonds, s'identifiant par chaque mouvement et chaque parole au destin de ces jeunes gens, réussit à transformer rapidement ces réfugiés désespérés en des pionniers pleins d'espoir, des bâtisseurs d'Israël pleins de foi. Je me plais à mentionner un autre moment, dans la même lignée d'événements, celui des leçons bibliques qui se limitaient d'abord aux Livres de Josué, des Juges et de quelques chapitres des deux Livres de Samuel. On y trouve les récits des premiers combats d'Israël dans son pays, et de l'institution de la royauté.

 

La vallée de Jizreel, les montagnes méridionales de la Galilée, le Carmel, le pays montagneux de Manassé et d'Ephraïm, ce sont là les montagnes de Samarie où s'élèvent les «Derniers-nés» des implantations israéliennes - là se trouve le véritable arrière-plan de mes récits, c'est l'environnement proche de Nahalal. Lors de nos excursions pour ainsi dire hebdomadaires à En-Harod, sur le Tabor et le Carmel, dans les montagnes de la Galilée, etc. . ., les combats des juges, de Josué, de Gédéon, de Débora, de Jephté devinrent une réalité vivante. Cette région d'Israël, empreinte du souvenir des héros, où chaque chemin, chaque sentier regorge de souvenirs bibliques a su bouleverser ces jeunes gens et les convaincre de la vérité fondamentale de la Parole de Dieu. On pourrait dire, sans exagérer, que ces jeunes passaient par une certaine nouvelle naissance. Beaucoup d'entre eux ont pu trouver la réponse aux terribles questions qui chargeaient et tourmentaient encore leur âme. Non pas que les chemins de Dieu, tracés à travers les profondes ténèbres de la guerre, pouvaient être plus compréhensibles pour eux. Mais ils ont acquis une conviction: «C'est ici que je suis à la maison, je suis revenu dans ma patrie. Ici, je ne serai plus jamais une victime impuissante, soumise à des tyrans sanguinaires et aux fouies déchaînées et remplies d'une haine implacable. Ici, personne n'aura besoin de me subir. Je n'aurai plus besoin de m'excuser d'être là. Une lumière céleste sur cette terre éclaira les épaisses ténèbres de ces âmes torturées et leur rendit leur jeunesse, leur foi et leur dignité humaine. Je mentionne tout cela à cause d'un événement.

C'était le II du mois d'Adar. Comme vous le savez, l'année juive correspond à l'année lunaire. Adar est le onzième mois qui tombe à peu près entre novembre et décembre.

Le 11 du mois d'Adar se situe au début de décembre. Depuis 1921, ce jour est un jour d'anniversaire pour le nouvel Israël, car c'est alors que leur héros légendaire. Joseph Trumpeldor, tomba. Il avait immigré avec la vague des pionniers venant de la Russie en 1905. Comme officier, il avait perdu un bras lors de la guerre entre la Russie et le Japon, mais commença une nouvelle vie en tant que pionnier en Israël. Ensemble avec ses camarades et des amis, il fonda l'implantation de Tel-Chai, un poste avancé au nord du pays, très proche de la frontière libanaise. Au cours de cette année 1921, le pays fut victime d'un soulèvement arabe.

Des bandes meurtrières, qui avaient comme chef «spirituel» le grand Mufti de Jérusalem d'alors, ravagèrent les montagnes de la Galilée. Des bandits venant de la Syrie attaquèrent ces implantations solitaires, qui n'avaient que peu de pionniers pour leur défense. Le gouvernement mandataire français au Liban cherchait à jouer le rôle d'intermédiaire entre les meurtriers et les pionniers, et invita Trumpeldor à évacuer les lieux. Mais ce dernier répondit: «C'est ici que je vis et, s'il le faut, j'y mourrai !» Il défendit cette implantation jusqu'à son dernier souffle. Ainsi, il est devenu pour la jeunesse le symbole d'un nouveau pacte entre le peuple et le pays, la charrue et l'épée. Chaque année, des organisations de jeunesse entreprennent des pèlerinages à Tel-Chai pour visiter son monument. Lorsqu'en 1947, il m'incomba, en qualité d'enseignant et d'éducateur à Nahalal, d'organiser ce jour commémoratif, on me suggéra d'inviter Moshe Dayan comme orateur principal.

 

Ce fut ma première rencontre avec lui. Je l'ai trouvé derrière la charrue, mais il ne put satisfaire à ma demande et me renvoya à son père, Shmuel Dayan. Ce dernier accepta et fit une brève allocution devant les élèves, allocution que je n'oublierai jamais.

Le voilà devant nous, ce pionnier avare de paroles, mais assez précis pour exprimer en peu de mots la vérité qu'il ressentait au fond de son coeur: «Nos ennemis cherchent à nous anéantir. Chacun de nous doit être prêt, non seulement à vivre pour ce sol, pour cette motte de terre, mais aussi à mourir.» C'est ainsi que pariait le vieux Dayan. Environ deux mois plus tard, juste avant mon affectation au service militaire, Shmuel Dayan a dû payer cher la douloureuse addition de cette affirmation. Les combats sanglants de la guerre de libération avaient déjà commencé. Un des premiers tués fut son plus jeune fils, Sohar Dayan, le frère de Moshe. Nous l'avons tous accompagné à sa dernière demeure. Silencieux et sombres, nous suivions le cercueil; les Jeunes, ressortissants des camps des nazis d'Europe, qui participaient à l'ensevelissement, comprirent pour la première fois l'immense différence entre la victime impuissante et humiliée de l'horreur nazie, et le combattant pour la liberté qui a rayé le mot «peur» de son vocabulaire. Voilà l'esprit duquel est né le nouvel Israël. Cet Israël qui rebâtit son pays et qui, jusqu'à ce jour, sortit victorieux de toutes les guerres contre les Arabes enragés.

 

Le dernier exploit, né de cette mentalité, a été l'anéantissement des crématoires 1981 , projetés par les élèves d'Hitler. Je veux dire par là, le bombardement du réacteur nucléaire irakien à Bagdad, effectué par les Forces aériennes d'Israël. L'anéantissement de cette oeuvre de Satan n'a pas seulement préservé Israël d'un flot atomique, qui aurait sans doute déclenché une guerre mondiale, mais aussi tout le Moyen-Orient.

Pourtant, avec cette destruction, on est loin d'avoir écarté tous les dangers. Kadhafi met tout en oeuvre pour se procurer une bombe atomique dans l'espoir, après avoir mérité le titre de «démolisseur d'Israël», d'être accueilli au paradis éternel des musulmans. Il Faut ajouter que le Pakistan sera bientôt en mesure de Fabriquer des bombes atomiques,

La première bombe atomique «islamique», selon la vantardise de ses chefs. Il n'y a aucun doute: Tout cela est dirigé contre Israël. Mais Celui qui garde Israël ne sommeille ni ne dort! Et Israël se tient sur ses gardes.

Ce sera le point de départ de mes analyses, qui tourneront autour d'une question:

 

Quels ont été les événements qui, au cours de l'année écoulée - c'est-à-dire depuis octobre 1980, lorsque je me trouvais devant vous - ont influencé Israël et le monde?

J'en citerai plusieurs. D'abord le plus important et le plus frappant: Le changement du gouvernement aux Etats-Unis, où l'administration Reagan remplaça celle de Carter. Un deuxième fait, moins important mais à ne pas sous-estimer, c'est le changement du gouvernement en France où Giscard d'Estaing, hostile à Israël, fut remplacé par le socialiste Mitterrand.qui, depuis de nombreuses années, avait enfin accordé un sourire à Israël. On verra avec le temps ce que signifie ce sourire. Malgré tout, toute l'atmosphère a subi une transformation.

 

Troisièmement, l'attaque de la Libye contre le Tchad, qui est aussi une menace sérieuse contre le Soudan et l'Egypte. Comprenons: Ce n'est pas la Libye, mais l'Union soviétique qui, à l'aide de Kadhafi cherche à se frayer un chemin jusqu'en Afrique. C'est un pas très dangereux. Quatrièmement, la mort d'Anouar el Sadate, son meurtre le jour du huitième anniversaire de son attaque contre Israël, à la même heure où il avait lancé son flambeau de guerre contre notre peuple, à 14 heures trente !

 

Quelles influences peuvent avoir ces événements, relativement à la destinée d'Israël, et quelles sont les démarches nécessaires et possibles qu'Israël devra entreprendre pour affronter ces problèmes essentiels? Comme déjà mentionné, l'élection du président américain Reagan est sans doute l'affaire qui pèse le plus lourd dans la balance. Pour l'Ouest, cela signifie le début d'une politique américaine extérieure dynamique pour endiguer les désirs d'expansion de l'impérialisme soviétique. Cet impérialisme se livre depuis des années à une exploitation abusive dans ses pays satellites, pour nourrir son immense machine de guerre au détriment de tous ces peuples et sujets. La crise économique et la (amine en Pologne, qui font l'arrière-plan du grand mouvement de résistance «Solidarité», peuvent être considérées comme une manifestation significative de ce système. Voilà comment cette crise profonde s'explique au sein du bloc soviétique! Elle met, en outre, les puissants du Kremlin sous tension, et avec raison !

De l'autre côté, se trouve le président Reagan avec son grand budget d'armement et sa décision de retenir la ruine de l'Ouest et l'expansion de la tyrannie soviétique. Le Moyen-Orient, avec son accès aux sources du pétrole près du Golfe Persique, tient simplement la position-clé dans cette lutte entre les deux grandes puissances. Dans ce contexte, l'administration américaine reconnaît pour la première fois depuis longtemps, la signification stratégique d'Israël.

C'est ce qui ressort des remarques de Reagan et de son ministre des Affaires étrangères Haig. On changea de ton, et l'on commença à sympathiser avec Israël. L'attitude anti-israélienne très prononcée de l'administration Carter, associée à de violentes manoeuvres de chantage a disparu. Comme on le sait, le faîte de ces manoeuvres a été le prétendu accord de Camp David que l'on qualifia d'accord de paix, ce qui est un euphémisme, ou pour dire mieux: D'un commencement de processus de paix qui devra aboutir à une soi-disant paix globale et juste - «Compréhensive and just peace» -.

Maintenant, la question reste ouverte: Que restera-t-il d'Israël après cette «just peace», après cette présumée «juste paix»?

Dans la première phase de ce processus, Israël a été contraint au retrait du Sinaï et de ses champs pétrolifères, qui auraient déjà permis à Israël d'être fournisseur de pétrole. Actuellement, on exige l'abandon des terrains d'aviation au nord du Sinaï, dont les spécialistes américains affirment qu'ils sont les meilleurs du monde, et dont on reconnaissait l'intérêt vital pour Israël, lors de la guerre du Yom Kipour. Dans ce même ordre des choses, Israël a dû s'engager à évacuer, jusqu'au mois d'avril, au profit des Egyptiens, seize implantations agricoles florissantes, y compris la ville de Yamit qui sortit littéralement du sable au cours de ces six dernières années. C'est au nom de la paix que tout cela devrait se faire, pour purifier des Juifs la prétendue «terre sainte arabe» qui n'a jamais été arabe.

Cette paix-là s'appelle Moloch, et Israël lui sera sacrifié. Mais cela ne sera qu'un début.

Dans le deuxième acte se déroulent les négociations pour l'autonomie, imposées à Israël par l'Egypte et les Etats-Unis. Ces négociations concernent les Palestiniens à qui l'on veut rendre une patrie. Les Palestiniens refusent de participer à ces pourparlers, ne reconnaissant ni l'accord de Camp David, ni l'existence d'Israël. Cependant, on veut nous forcer à renoncer à tous nos droits fondamentaux en tant que gouvernement en Judée, en Samarie, à. Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza, pour donner naissance à un Etat palestinien à l'ouest du Jourdain. C'est le but officiel des Egyptiens et celui, quoique inavoué, des Américains.

Le président Carter, aussi bien que son ex-conseiller, avait déclaré récemment qu'il considérait ces faits comme le but des négociations pour l'autonomie. Néanmoins, le nom d'Etat palestinien n'a jamais figuré dans l'accord de Camp David, ni dans le traité de paix avec l'Egypte. C'est plutôt une nouvelle interprétation égyptienne, franchement approuvée par l'administration Carter. Pour comble, on cherche à imposer des pourparlers à Israël avec le chef des terroristes, Arafat, qui rejette l'existence d'Israël et prétend à un Etat palestinien.

 

Le programme de l'OLP, fixé lors de la convention palestinienne en 1965, renferme la démolition d'Israël et exige l'établissement d'un Etat palestinien. Nous connaissons tous l'OLP. Elie s'est déjà manifesté. Il n'y a pas longtemps que nous avons appris l'attentat à la bombe contre la synagogue d'Anvers, où 94 personnes ont été blessées, dont six mortellement. En outre, nous nous souvenons des événements récents à Vienne et à Paris, rue Copernic.

Cette organisation ne combat pas seulement Israël, mais chaque Juif, dans quel coin du monde qu'il se trouve. Elle est en étroite liaison avec les néo-nazis et les néo-fascistes d'Allemagne, de France, d'Angleterre et d'Italie. Je me permets de vous lire quelques phrases centrales de cette soit-disant convention palestinienne:

 

Article 2: «La Palestine, dans les limites du mandat britannique, est une unité indivisible, territoriale.»

 

La Jordanie fit partie de la Palestine. En 1922, les Anglais séparèrent la Jordanie de la Palestine qui, après la déclaration Balfour, fut destinée au peuple juif, et ils y établirent un émirat qui s'est transformée en royaume. L'OLP ne reconnaît pas ce plan de division, car pour eux, Israël fait partie de cette région du mandat.

Mais dans quelles intentions? «Le peuple palestinien a droit à sa patrie et le droit de décider lui-même de son sort après l'obtention de la liberté, et de gouverner son pays à sa convenance.» Il s'agit ici d'un peuple palestinien qui devra dominer sur ces deux Etats.

En ce qui concerne les Juifs, nous lisons dans l'article 6:

«Les Juifs qui ont habité, en principe, en Palestine jusqu'à l'invasion sioniste, sont considérés comme Palestiniens.»

 

A quel moment cette invasion sioniste a-t-elle eu lieu? C'est l'article 20 qui y répond: «La déclaration Balfour, le mandat pour la Palestine et tout ce qui s'y rattache, n'a aucune validité. Des revendications historiques ou des liens religieux entre les Juifs et la Palestine ne peuvent tout simplement pas être conjugués avec les facteurs historiques et une vraie conception d'homme d'Etat. Le judaïsme est une religion et ne peut pas être reconnu comme une nation indépendante. Les Juifs n'existent nulle part comme nation et n'ont nulle part leur propre identité nationale. Ils sont citoyens des Etats dans lesquels ils habitent.» Nous avons ici une définition toute nouvelle du judaïsme, qui met l'accent sur la théorie que l'expression «le peuple juif» tient à une falsification des faits historiques. Ici, il s'agirait d'une religion. Les adhérents d'une religion ne pourront jamais prétendre à un pays. Ils sont tolérés partout, sans plus.

 

Toujours est-il que cette invasion sioniste a commencé en 1917, à la suite de la déclaration Balfour. C'est-à-dire: L'OLP regarde tous les Juifs immigrés après 1917, comme des étrangers méritant d'être expulsés ou exterminés. Celui qui tient compte du fait que le terrorisme de l'OLP se dresse contre les Juifs comme tels - et nous en avons la preuve à Paris, Vienne et Anvers - ne devrait jamais dissimuler la réalité que ce mouvement est un mouvement terroriste hitlérien néo-nazi, auquel il ne faut, à aucun prix, accorder le droit d'existence. Il faut absolument insister sur cette nécessité morale, notamment de nos jours, pour réfuter ce manque d'information éhonté au sujet de cette racaille. Dans un autre article de ladite convention palestinienne, il ressort nettement que l'OLP cherche à combattre le sionisme et l'impérialisme. Ces deux mots, employés simultanément, ont été inculqués à l'OLP par ses mentors russo-soviétiques. C'est en Russie que leurs terroristes reçoivent une formation, dans des camps militaires spéciaux. Ce sont les Soviétiques qui leur fournissent le plus gros des armes et leur prêtent un secours politique sans réserve. Très récemment, Arafat fut reçu par Brejnev, car l'OLP se flatte d'un statu quo diplomatique officiel à Moscou. Lors de la résolution de Venise en 1979, le marché commun européen avait aussi qualifié l'OLP de seul représentant légitime du peuple palestinien, en dépit de son programme nazi, lui octroyant le droit de créer un Etat dans l'ouest de la Palestine, et invita Israël à se retirer jusqu'aux frontières de 1967. Je voudrais éviter les répétitions. Il me semble pourtant important de mettre l'accent sur quelques vérités fondamentales que l'on oublie trop facilement. Celui qui se dit ami d'Israël, attendant de nous que_ nous favorisions un Etat palestinien, ou que nous le tolérions, ne connaît pas ces facteurs capitaux. Un tel Etat, ayant Arafat à sa tête, serait un danger de mort pour Israël. Ce serait une. légitimation de droit national du terrorisme et des intentions d'extermination du peuple juif Comme je l'ai déjà dit, l'administration Reagan s'est montrée défavorable à l'égard de l'OLP et à la fondation d'un Etat palestinien, ce qui ne signifie pas encore l'abandon de ces tentatives, approuvées et réclamées si intensément par Carter. Pourtant, il faut se réjouir de ce revirement.

Entre-temps, le gouvernement israélien actuel a profité de cette période transitoire en intensifiant les projets d'implantations en Judée et en Samarie, car seuls les points d'implantations massifs, seule une présence massive des Israéliens, pourront faire échouer ce plan. Comme déjà mentionné, l'administration Reagan s'est prononcée avec beaucoup de réserve à l'égard de ces plans. Lors de la dernière visite de Begin aux Etats-Unis, Reagan déclara qu'Israël représentait pour l'Amérique et l'Ouest un «actif», un avantage stratégique. Il alla jusqu'à révéler ses intentions de coopération stratégique avec Israël dans la lutte contre les désirs d'expansion des Soviets. Mais il fallait bien se rendre à l'évidence que cette collaboration était réfrénée, pour le moment, par des groupes politiques et économiques opposés. L'accord stratégique, établi en attendant, a, en réalité, très peu de valeur, car il ne contient pas d'éléments nouveaux. L'influence de ces milieux sur le président semble être très sérieuse. Les contrastes politiques entre les Etats-Unis et Israël se sont fait jour au cours de ces derniers mois. .

 

J'aimerais tracer en quelques mots deux de ces incidents. D'abord, je vous rappelle le comportement du gouvernement américain face aux actions d'Israël au Liban et en Irak. Ensuite l'affaire des AWAC. La réaction américaine lors de la destruction du réacteur atomique de Bagdad fut violente.

On ordonna la suspension immédiate des livraisons d'avions de combat, arrivées à échéance. Cet acte arbitraire, semblable à la rupture d'un accord, a été rétracté peu après, lors de la visite de Begin. Mais ce qui est grave, c'est la couverture de l'arrière que les Américains accordent à l'armée d'occupation syrienne et à l'OLP au Liban.

Peu après l'élection de Reagan, les Syriens passèrent hâtivement à une attaque générale contre les milieux chrétiens au nord de la Syrie. Par de terribles bombardements, ils terrorisèrent d'abord la ville chrétienne de Zahlé, où des centaines de personnes furent assassinées - enfants, femmes et vieillards.

Là-bas, il n'y avait pas de points de base militaire. Israël avertit les Syriens par un langage qui ne pouvait tromper. C'est-à-dire qu'ils abattirent immédiatement deux avions. La tentative de revanche des Syriens leur coûta encore deux autres avions de combat modernes «MIG». Mais, encouragés par les conseillers soviétiques, les Syriens répliquèrent tout de suite avec l'installation de six (usées «SAM» qui, jusqu'à ce jour, menacent dangereusement le nord d'Israël. De même, ils sont un empêchement sérieux pour les vols de reconnaissance de notre armée de l'air au-dessus du Liban.

C'est là que les Américains nous retiennent , ou plutôt Begin s'est laissé retenir à une opération contre ces fusées. C'est la raison pour laquelle nous n'avons pu, jusqu'à ce jour, éliminer ce foyer dangereux. Ils nous ont retenus en envoyant Philipp Habib, diplomate américain d'origine libanaise, pour des négociations en vue d'une solution pacifique. L'issue de ces négociations avec l'homme au pouvoir syrien pro-soviétique, était à prévoir. Mais la préoccupation principale des Américains était de contacter Assad pour l'attirer éventuellement hors des mains des Soviétiques, ce qui, bien sûr, devra être payé avec de la monnaie israélienne. Dans ce cas, ils lui auraient promis le Golan. Comme on le sait, Assad dirige son gouvernement avec la baïonnette. On entend parler régulièrement de divers actes de terrorisme de la fraternité musulmane, desquels beaucoup d'officiers et de soldats syriens ont déjà été victimes.

On ne sait jamais exactement ce qui se passe. Cependant, au moment où l'OLP pouvait se sentir en sécurité à l'ombre des fusées syriennes «SAM», elle ouvrit le feu sur Kirjath-Shmona à la frontière libanaise, la ville la plus au nord d'Israël. La riposte immédiate des Israéliens fut la démolition des positions de l'OLP au coeur de la ville de Beyrouth et la destruction du territoire militaire de cette organisation. Mais au moment précis où Israël s'est permis cette auto-défense, la conscience mondiale s'est manifestée dans toute sa «splendeur morale». La presse du monde entier, l'ONU, toutes les démocraties soumises à cette morale, et surtout mes collègues intellectuels, ont accusé Israël d'avoir bombardé sans scrupules des citoyens innocents. Mais comme on le sait, cette conscience fut au repos lorsque les Syriens attaquèrent la ville chrétienne sans défense, et lancèrent leurs bombes de la façon la plus meurtrière. Cette conscience dort depuis de longues années et reste sourde aux cris désespérés des 10 millions de réfugiés en Ethiopie, en Somalie, au Cambodge et en Afghanistan, qui sont littéralement voués à la mort. Cette conscience n'a pas vu le bain de sang en Afrique du Nord, au Yémen, en Afghanistan et partout ailleurs. Mais quand Israël a pris des dispositions d'auto-défense contre l'organisation terroriste la plus meurtrière de toutes qui vise les enfants, les vieillards et les femmes juifs - en Israël comme dans le monde entier - l'indignation soi-disant morale éclata subitement et se traduisit en une haine violente contre Israël. Cette morale sélective plonge ses racines idéologiques - je dirais «religieuses» - dans les dollars du pétrole, par lesquels la presse universelle se laisse stipendier. Par expérience personnelle, en Amérique comme en Europe, j'ai malheureusement eu confirmation du fait que certains journaux ne publient aucun article condamnant la politique mensongère arabe, même lorsqu'il s'agit de simples rectifications des faits. C'en est fini avec ce genre de presse, car elle s'est vendue aux dollars du pétrole. A l'époque, les Américains nous avaient retenus au dernier moment par des menaces, pour ne pas administrer à Beyrouth le coup mortel à l'OLP déjà grièvement blessée. Lorsque l'armée de l'air israélienne commença à bombarder les centres du terrorisme international qui est soutenu par l'Union soviétique. «L'ange de paix» américain, Habib, apparut pour imposer un prétendu cessez-le-feu avec l'aide de l'Arabie Saoudite, qui inonda ses «frères» de l'OLP avec des livraisons d'armes presque illimitées. Mais et c'est le coup de théâtre! - le gouvernement américain replaça les Saoudiens, qui redressent l'OLP ensanglantée, avec de l'argent et des armes, dans le cadre d'un Etat modéré ayant droit au processus de paix, c'est-à-dire à l'obtention d'une partie de Jérusalem-Est.

 

Là commence le second acte des tensions israélo-américaines. Après avoir soutenu et favorisé, au nom de la paix, le terrorisme de l'OLP et la tyrannie syrienne au Liban, l'Amérique voulait aussi récompenser l'Arabie Saoudite. Reagan fit savoir que les Etats-Unis fourniraient cinq avions de reconnaissances super-modernes, équipés de la technologie électronique la plus moderne, les «AWAC» - une affaire qui rapporterait 7,5 milliards de dollars à la grande industrie des Etats-Unis. On donna comme prétexte officiel la nécessité vitale de ces avions pour l'intérêt américain au Golfe Persique. Le fait est qu'aujourd'hui déjà, quatre ou cinq de ces avions, manoeuvrés par un équipage américain, surveillent toute l'Arabie Saoudite et le golfe Persique.

Il faut tout de même préciser en passant que les avions israéliens qui avaient démoli la pile atomique, avaient échappé à la surveillance de ces «anges gardiens». Israël protesta immédiatement, et souligne encore aujourd'hui son opposition à l'égard de cette affaire, sachant qu'avec cela, tout notre territoire serait assujetti aux regards vigilants de nos ennemis. Chaque mouvement militaire, chaque avion qui décollerait arriverait instantanément à portée de nos ennemis. Cela ébranlerait l'équilibre militaire entre Israël et les Etats arabes, équilibre auquel s'est engagée l'Amérique, lorsqu'elle incita Israël à ses renonciations catastrophiques à Camp David. Ce serait une rupture de contrat éclatante. L'Arabie Saoudite, dont le prince Fahd a fait appel à la «guerre sainte» contre Israël deux fois l'an passé, et qui soutient l'OLP par des sommes fabuleuses et des livraisons d'armes, n'hésiterait certainement pas un instant à informer rapidement les autres Etats arabes de tous les mouvements et secrets militaires d'Israël. Voilà comment se présente cette affaire «AWAC» pour les Israéliens. Actuellement, on est en train de vider cette querelle avec rigueur au Sénat à Washington. Au début, la majorité des sénateurs refusèrent cette affaire, la qualifiant de très dangereuse pour les intérêts américains car, selon eux, le premier revirement politique en Arabie Saoudite occasionnerait une remise immédiate de ce produit de qualité de la technologie américaine entre les mains des Russes. Entre-temps, le congrès a adopté l'affaire. Cependant, une révolution de la gauche est à prévoir tôt ou tard en Arabie Saoudite. Cet Etat féodal du Moyen Age est gouverné par les deux à trois mille membres de la famille royale, qui encaissent pour eux-mêmes les milliards provenant de l'industrie pétrolière, et qui mènent une vie dépensière sans limites dans leurs palais. Tout près d'eux se trouvent quatre à cinq millions d'analphabètes, des Bédouins primitifs qui, partiellement, sont influencés par des spécialistes étrangers de la gauche, surtout par ceux qui travaillent pour l'industrie pétrolière. D'autre part, il ne faut pas oublier que la classe des officiers de. ce royaume, qui a joui d'une formation dans l'Ouest, est sans cesse sur le point d'éliminer la maison royale. Ainsi, je dois malheureusement constater que la collaboration stratégique entre "Amérique et Israël est encore au stade du verbiage vide de sens, surtout compte tenu du fait que l'Amérique cherche à manoeuvrer avec l'Egypte et non avec Israël.

 

J'en arrive maintenant à parler de l'Egypte, que l'Amérique tient à gagner pour avoir un support à côté de l'Arabie Saoudite contre l'Union soviétique. Qu'en est-il?

Comme mentionné plus haut, le meurtre récent du président Sadate est une preuve de non-stabilité à l'intérieur du pays. Le revirement subit de Sadate au profit de la politique de l'Ouest est remis en question, car on ignore encore le cheminement de la politique de Monsieur Moubarak. Malgré tout, 'l'Amérique soutient en ce moment l'économie ruinée de l'Egypte avec des millions, car dans ce pays existent réellement des millions de chômeurs affamés. Mais ce qui est le plus grave: L'Amérique inonde aussi l'Egypte avec les produits de plus haute qualité de sa technologie militaire, sans se rendre compte de la portée de ses démarches. Ce support est, pour l'instant, dirigé contre le tributaire soviétique Kadhafi qui conquit, il y a quelques temps, tout. le territoire du Tchad, et menace aujourd'hui le sud du Soudan et l'Egypte. Des milliers de chars blindés soviétiques tout neufs attendent d'être actionnés à chaque instant, à l'aide de troupes arrivées par voie aérienne. En effet, les tensions entre la Libye et l'Egypte sont énormes. Il y a des intérêts objectifs, des contrastes entre la bande du désert regorgeant de sources de pétrole, avec ses 2, 5 millions d'habitants libyens, et les 36 millions de fellahs égyptiens souffrant de la faim, n'ayant aucune richesse du sol à leur disposition. Mais les armes livrées aujourd'hui à l'Egypte peuvent être dirigées demain contre Israël. Car, au lieu de combattre les terribles problèmes sociaux qui ravagent l'Egypte depuis des années, ses dirigeants ne pensent qu'à recueillir depuis trente ans des lauriers dans la guerre contre Israël et non contre la Libye. Le résultat fut, comme on le sait, la conquête de la péninsule du Sinaï par Israël, sol qui n'apporte rien à l'Egypte au point de vue économique et qui représente environ cinq pour cent de tout le désert égyptien. L'Egypte n'a qu'un but: En (aire un tremplin contre Israël. En effet, il y a un an, peu après la ratification de la paix avec Israël, Sadate fit construire un canal souterrain reliant l'Egypte au Sinaï. Lors de l'inauguration de ce canal, il déclara:

«Nous pourrons acheminer mille chars blindés en peu de temps jusqu'au Sinaï.» Voilà une indication, une preuve de ses intentions de paix! Le plus dramatique dans cette situation est la diplomatie américaine, qui n'a jamais voulu comprendre que le Sinaï, entre les mains d'Israël, représente le point de base de l'Ouest le plus sûr au Moyen-Orient, qui contrebalancera toutes les coalitions militaires sur le papier avec l'Arabie Saoudite et l'Egypte.

 

Il faut que je fasse allusion ici aux dangers qui nous guettent dès le mois d'avril prochain, au cas où nous rendrions la région nord du Sinaï, y compris la zone de Rafiah,à l'Egypte. Le sud du pays, protégé jusqu'à présent par la profondeur stratégique du Sinaï, serait de nouveau à découvert. C'est une réalité qui tentera chaque aventurier arabe - nous ne connaissons pas encore Moubarak - d'attaquer Israël une nouvelle fois. Certes, Moubarak s'est déclaré, à plusieurs reprises, bien décidé de poursuivre l'accord de Camp David. Mais que signifie cette promesse? Que signifie ce processus de paix selon la conception égyptienne, dont Sadate avait déjà fait étalage dans son discours à la Knesset? Il signifie - voilà son explication - l'évacuation de la Judée, la Samarie et la bande de Gaza, et l'établissement d'un Etat palestinien avec, comme capitale, Jérusalem-Est. Ce fut aussi la déclaration formelle de Moubarak, qui précisa qu'avant la restitution de cette partie de Jérusalem, la paix ne pouvait être durable. Au cas où la nouvelle administration américaine donnerait son accord à cette conception, qui a déjà été proclamée comme initiative de paix du marché commun européen, la ruine d'Israël serait arrêtée.

L'établissement d'un Etat palestinien faciliterait considérablement aux Soviétiques la prise du Golfe Persique. Mais j'ai la conviction que même ce soi-disant traité de paix pernicieux, auquel Moubarak a consenti, et qui représente l'extermination progressive d'Israël, sera remplacé par des hostilités ouvertes après le retrait complet du Sinaï.

 

Il y a quelques jours seulement, Moubarak a déclaré devant ses «frères» arabes que l'isolement de l'Egypte ne durera que le temps du processus de paix. Cela signifie concrètement: «Attendez fin avril, quand le nord du Sinaï sera entre nos mains, alors nous nous mettrons d'accord. L'Egypte reprendra ouvertement la direction dans le camp arabe contre Israël. Les relations de paix avec Israël arriveront à leur terme pour obliger ce peuple à rendre momentanément la Samarie, la Judée et Jérusalem-Est.» En cela, Moubarak n'a rien d'original, il ne fait que prendre la succession de son maître Sadate, pour réaliser les plans que ce dernier lui a légués. Il m'est avantageux de ne m'exprimer que très prudemment au sujet des projets de paix de l'Egypte. Le fait est que les Egyptiens n'ont jamais dissimulé leurs vraies intentions. Le Dr Ghali ne se lassait jamais de répéter que leurs préférences iraient aux obligations des Egyptiens vis-à-vis des Arabes plutôt qu'à celles du traité de paix avec Israël, en cas de conflit entre Israël et les Arabes. Avant de terminer cet exposé, il faut que je parie d'un événement auquel jamais personne ne fait allusion! Le 19 décembre 1980, deux hôtes ont été reçus à l'université de Tel-Aviv: Le Dr Mustafa Khalil, à l'époque Premier ministre d'Egypte - il n'est plus au gouvernement actuellement - et le ministre des Affaires étrangères, le Dr Bruto Ghali.

Ces deux honorables invités participèrent à une table ronde avec les professeurs pour parler de la paix, de son développement etc. . . . Nous voilà donc installés autour de la table ronde où le Dr Mustafa Khalil prononça un long discours. Un de mes collègues, un fanatique de l'extrême-gauche, avait accueilli ce très honoré invité avec beaucoup d'enthousiasme. Pourtant, lui-même raconta: «J'ai eu l'occasion d'aller plusieurs fois en Egypte. J'avais alors profité de fouiller les librairies, mais je ne pouvais pas trouver un seul livre qui présente Israël avec objectivité rien que de la littérature bassement antisémite. comment cela se fait-il?» Cet homme soutient avec passion la paix avec l'Egypte. un autre collègue, aussi de l'extrême-gauche dit: «J'ai été à l'université Ein Shams, l'université la plus progressiste d'Egypte. Je n'osais presque pas me montrer, car tous les professeurs et étudiants refusent strictement le traité de paix.» Un troisième ajouta: «Je suis spécialiste dans l'éducation, et j'ai lu les livres d'études. Je ne vois aucune différence entre les livres de la Syrie ou de l'Arabie Saoudite, où le judaïsme est présenté au monde comme le cancer, et où les Juifs sont qualifiés de sous-développés tout cela au nom du saint Coran? Cela veut donc dire que jusqu'à ce jour, trois ans après le soi-disant traité de paix, la jeunesse estudiantine et les enfants égyptiens sont nourris de ces redoutables lectures antisémites concernant Israël, où l'inimitié traditionnelle de l'Islam envers les Juifs leur est enseignée, mêlée au poison nazi.» Plus tard, Mr Khalil prononça un long discours au cours duquel «J'appris» beaucoup de choses sur l'histoire juive. La thèse qui nous fut présentée se résume comme suit:

«Quand nous parions en Egypte de Juifs, c'est toujours en dehors de la conception d'une unité nationale, à cause de leur religion. A notre point de vue, un Juif peut être un Juif égyptien, un Juif allemand, ou un Juif français. La religion juive n'est qu'une religion et nullement le symbole d'une unité nationale.» Tous mes collègues furent littéralement atterrés et protestèrent.

 

La signification politique de cette méthode oratoire effrontée est que les Juifs n'ont aucun droit national dans ce pays-ci, puisqu'ils ne sont qu'une religion. Bref, cela signifie le refus de la légitimité de l'Etat juif comme symbole de sa nationalité, le refus d'Israël en tant qu'unité politique légitime exactement selon les prescriptions de la convention palestinienne de l'OLP déjà mentionnée. C'est évidemment une rupture flagrante de l'accord de Camp David qui, après le retrait du Sinaï, se manifestera ouvertement dans l'attitude des Egyptiens.

D'une part, l'exigence d'un retrait total d'Israël jusqu'aux frontières de 1967, en vue d'un Etat palestinien avec Arafat à la tête du gouvernement, d'autre part la dénégation de la légitimité de l'existence juive, d'Israël. Quelles conclusions les Israéliens ont-ils à tirer de ces événements cités plus haut? A mon avis, il existe deux possibilités. La première, c'est le peuplement intensif de la Judée et de la Samarie, ce que le gouvernement a déjà plus ou moins commencé à faire - Dieu merci. La deuxième, c'est une révision du traité de paix qui nous a été imposé avec l'Egypte et qui, là-bas, est considéré comme le début d'un processus de dégradation d'Israël. Cette révision doit révoquer la renonciation au nord du Sinaï. Les Egyptiens ont trahi l'accord de Camp David pratiquement tous les jours par la parole et les actions - j'avais parié, l'année dernière, avec plus de détails de leurs actions. La paix ne peut être établie que si les Américains renoncent définitivement à leur politique d'affaiblissement d'Israël au profit de ses voisins ennemis, et qu'ils reconnaissent l'autorité d'Israël sur tout Israël à l'ouest du Jourdain. Aussi longtemps que l'Amérique n'y consent pas, nous devons combattre! Les Palestiniens n'ont pas besoin d'une espèce d'avorton d'Etat. C'est une chose impossible du point de vue économique, social et militaire.

L'Etat actuel, constitué de 99% de Palestiniens, c'est la Jordanie qui est deux fois plus grande que l'Israël aujourd'hui. C'est un pays pratiquement inoccupé avec ses 2,5 millions d'habitants. Un pays avec de vastes étendues riches en eau, qui ne demande qu'à être peuplé. Le roi Hussein craint tellement ses autres frères palestiniens, qu'il ne permet qu'aux Hindous et aux Pakistanais de passer. Là-bas, il y a bien plus de place que pour les 700 000 Palestiniens à l'ouest de la Jordanie. Ceux-ci pourront y établir leur Etat. Si le problème palestinien devait revêtir un aspect politique, ce serait la seule solution humanitaire favorisant la paix, tenant compte aussi du droit d'existence du peuple juif Il n'y a rien à (aire, nous devons lutter contre un droit d'existence des Palestiniens qui compromettrait celui d'Israël. Je crois que c'est un consensus international, malgré les nombreuses discussions dans lesquelles nous avons été entraînés pendant ces dernières années. J'espère et je crois que nous atteindrons ce but avec l'aide de Dieu.

 

Nouvelles d'Israël 04/82

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