Projets exceptionnels pour Jérusalem
Le gouvernement israélien a décrété un plan exceptionnel destiné à confirmer le statut de Jérusalem en tant que capitale d'Israël. Selon ce plan, le Grand Jérusalem devrait se voir adjoindre des zones situées à l'ouest de la ville; celles-ci se composent actuellement de petites colonies, de collectivités agricoles et d'administrations régionales. Pour l'an 2020, elles devraient accueillir plus de 40.000 logements, ce qui permettrait à la population de la capitale d'atteindre le million.
Les zones vertes situées à l'ouest et à l'est de Jérusalem, et qui font l'objet d'une controverse internationale, ne seront pas intégrées à Jérusalem. D'après le projet, une grande entité municipale sera constituée. Elle se nommera «Grand Jérusalem» et assumera la responsabilité globale de la planification et de la construction dans les colonies juives situées de l'autre côté de la ceinture verte. Le projet concerne entre autres les villes de Maaleh Adumin et de Givat Seev. En rejoignant la nouvelle grande municipalité, les colonies entourant la capitale pourront poursuivre leur développement sans autorisations spéciales. Les projets de construction et de développement seraient placés sous la seule autorité de la municipalité étendue.
Aujourd'hui, chaque construction dans les colonies en question doit s'effectuer en conformité avec un plan quinquennal et requiert la signature du ministre de la Défense.
Outre l'intégration des communes et les projets immobiliers dans ces secteurs, le plan prévoit également des investissements dans de nombreux domaines - enseignement, art, emploi. Il est question d'investissements pour un montant de 200 millions de shekels en l'espace de trois ans. Ces ressources seraient libérées en sus des crédits déjà investis, qui se chiffrent déjà à plusieurs centaines de millions de shekels dans le domaine de la construction routière.
Réactions
Comme on pouvait s'y attendre, le projet d'élargissement de Jérusalem a soulevé de vives réactions internationales. Les Américains ont bien entendu été les premiers à protester énergiquement. Un représentant du ministère américain des Affaires étrangères a laissé entendre que Washington ne soutenait en aucun cas de tels projets. Les Américains estiment le moment mal choisi parce que réduisant à néant les possibilités de mener à bien la seconde phase du retrait.
L'Autorité palestinienne a elle aussi réagi avec vigueur. Yasser Arafat a déclaré que les Palestiniens se battraient pour Jérusalem et ne connaîtraient pas la paix tant que la ville. ne serait pas devenue la capitale de l'Etat palestinien. Le roi Hussein, qui porte le titre de «patron islamique de Jérusalem» s'en est, lui aussi, pris au gouvernement israélien.
Sur une initiative arabe et avec le soutien de nombreux Etats islamiques et de la plupart des autres pays du monde, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni pour délibérer sur le projet d'élargissement de Jérusalem. En dépit de critiques virulentes et du moment inadéquat, les Etats-Unis ont décidé d'épauler Israël et d'éviter une condamnation de l'Etat juif.
Jérusalem, ville sainte de l'islam?
Les Palestiniens et l'ensemble du monde musulman s'opposent à ce que Jérusalem soit déclarée capitale éternelle et indivisible d'Israël. Ils revendiquent Jérusalem-Est pour eux, en se basant sur des arguments religieux.
Les spécialistes de l'islam sont toutefois d'un autre avis. Ils dénient à ces revendications tout fondement historique et religieux. Il est un fait historique que le Coran ne mentionne pas une seule fois la ville de Jérusalem.
En revanche, elle est citée à 667 reprises dans la Thora et les Prophètes. Malgré tout, la mosquée d'El Aqsa ainsi que le sanctuaire du mont du Temple occupent une place particulière dans la foi islamique. Ces lieux, nommés El haram el sharif, se rattachent à une légende associant le complexe du mont du Temple au prophète Mahomet. C'est en vertu de cette tradition que le grand général musulman Saladin fit jadis construire la mosquée.
La valeur particulière de Jérusalem pour l'islam n'a ensuite cessé de décroître au fil des siècles. C'est seulement à l'époque moderne, et surtout au 20 ème, siècle, qu'une partie du monde musulman s'est souvenue du statut sacré de Jérusalem. Celui-ci est particulièrement important aux yeux des Palestiniens, mais pour des motifs manifestement politiques: ils ont commencé à employer des arguments religieux dans la lutte pour la domination politique de la ville. Pour certains, cette instrumentalisation de Jérusalem n'est en rien exagérée ni déformée ou partiale. Des experts qui ont analysé les arguments palestiniens parlent d'une solution possible préservant la souveraineté israélienne sur tout Jérusalem. Les lieux saints de l'islam et du christianisme obtiendraient un statut particulier. Au préalable, Israël devrait faire entendre au monde, surtout au monde musulman, qu'il n'y a aucun motif religieux ou historique justifiant les ambitions palestiniennes sur la partie est de la ville. Israël reconnaîtrait ensuite la valeur des lieux saints de l'islam et leur octroierait un statut spécial. De même, Israël devrait aussi expliquer au monde chrétien que les lieux saints de Jérusalem recevraient un statut spécial, qui concernerait notamment le Saint-Sépulcre, l'église de Gethsémané, etc. En même temps, Israël devrait élargir ce concept de «statut particuliers de manière à ce que les 32 confessions administrent elles-mêmes leur patrimoine dans la cité, s'occupent de manière autonome de leur patrimoine religieux et culturel et éduquent leurs enfants selon leur désir et conformément à leurs traditions.
C'est la seule manière pour que les représentants des diverses religions cessent de se prétendre discriminés et spoliés de leurs droits, tout en conférant à Israël la souveraineté sur Jérusalem.
Commentaire:
Cette répartition semble des plus bienveillantes et humaines. Pourtant, elle ne tient pas compte de deux éléments. D'abord, l'aspect divin: Jérusalem n'est pas n'importe quelle métropole, mais bien la cité de Dieu, la ville qu'Il a choisie pour que Son nom y habite. La chose est mentionnée expressément à - plusieurs reprises dans l'Ancien Testament. Voici quelques exemples:
- «Depuis le jour où j'ai fait sortir d'Egypte mon peuple d'Israël, je n'ai point choisi de ville parmi toutes les tribus d'Israël pour qu'il y fût bâti une maison où résidât mon nom, mais j'ai choisi David pour 'qu'il régnât sur mon peuple d'Israël!» (1 Rois 8, 16).
- «Oui, l'Eternel a choisi Sion, il l'a désirée pour sa demeure» (Psaume 132, 13). - «je laisserai une tribu à son fils, afin que David, mon serviteur, ait toujours une lampe devant moi à Jérusalem, la ville que j'ai choisie pour y mettre mon nom» (1 Rois 11, 36).
- «Mais il aura une tribu, à cause de mon serviteur David, et à cause de Jérusalem, la ville que j'ai choisie sur toutes les tribus d'Israël(1 Rois 11, 32).
- ,Il (Roboam) régna dix-sept ans à Jérusalem, la ville que 1 Eternel avait choisie sur toutes les tribus d'Israël pour y mettre son nom» (1 Rois 14, 21).
Cette ville, choisie par l'Eternel, n'avait pas seulement de l'importance dans le passé, mais également à l'avenir; voici quelques références bibliques qui l'affirment:
- «Des peuples s'y rendront en foule, et diront. Venez, et montons à la montagne de l'Eternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l'Eternel» «Esaïe 2, 3). -,,En ce jour, on sonnera de la grande trompette, et alors reviendront ceux qui étaient exilés au pays d'Assyrie ou fugitifs au pays d'Egypte; et ils se prosterneront devant l'Eternel, sur la montagne sainte, à Jérusalem» (Esaïe 27, 13).
- « Monte sur une haute montagne, Sion, pour publier la bonne nouvelle, élève avec force ta voix, Jérusalem, pour publier la bonne nouvelle, élève ta voix, ne crains Point, dis aux villes de Juda: Voici votre Dieu!,, (Esaïe 40, 9). Deuxièmement, l'aspect humain. Toutes ces intentions sans doute honorables ne doivent pas nous faire oublier que le coeur humain est très enclin à la trahison et à la cupidité: «Car c'est du dedans, c'est du coeur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les impudicités, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, les fraudes le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie» (Marc 7, 21-22). En Romains 3, 4 il est même écrit: «Que Dieu soit reconnu pour vrai, et tout homme pour menteur.» Israël ferait mieux de se souvenir de ces deux facteurs et, en l'occurrence, de compter non pas sur la parole de l'homme mais sur celle de Dieu!
EV
Nouvelles Israël 09-98