ou sont stationnées d'importantes troupes syriennes
Au cours d'une audacieuse et brillante opération militaire menée sans la moindre perte, un commando de l'armée israélienne est parvenu à enlever en plein Liban un leader terroriste chiite impliqué dans la disparition de Ron Arad, navigateur porté disparu. Voici huit ans, Ron Arad arrivait au Liban comme prisonnier de guerre; depuis lors, à l'exception d'une lettre qu'il a envoyée à sa famille, il n'a plus donné signe de vie. Depuis lors, l'Etat d'Israël n'a pas ménagé sa peine pour obtenir des informations sur son compte et le faire libérer.
L'opération s'est déroulée durant la nuit du sabbat du 21 mai, à quelque 80 kilomètres derrière la frontière israélo-libanaise. A l'aide des véhicules qu'elles avaient emportés avec elles,> les troupes héliportées israéliennes se sont rendues dans le petit village où habite Mustapha
Dirani, un des principaux membres de la sécurité du mouvement terroriste chiite Hezbollah. Vers trois heures du matin, les troupes d'élite ont fait irruption dans la demeure de Dirani, l'ont tiré du lit en pyjama et l'ont emmené en Israël sans blesser ni l'épouse de Dirani, ni son fils de onze ans ni son frère, qui se trouvaient également chez lui.
Agé de 46 ans, Dirani est un musulman fanatique et un ennemi jure d'Israël. Jusqu'il y a six ans, il dirigeait le service de renseignements et de sécurité du mouvement chiite Amal. En 1988, il se sépara de cette organisation en emmenant Ron Arad, qui se trouvait à l'époque aux mains du mouvement Amal en tant que prisonnier de guerre. Peu de temps après, il «vendit» le prisonnier israélien pour 300.000 dollars aux Iraniens, avec lesquels il entretenait d'étroites relations. Selon des communiqués publiés en Israël, le commando israélien est parvenu à emporter du domicile de Dirani plusieurs documents, dont une cassette vidéo sur laquelle est enregistrée la remise de Ron Arad aux Iraniens. Ce document, ainsi que la mise en examen de Dirani sont susceptibles de fournir des informations vitales sur le sort du navigateur disparu.
L'opération a été commentée dans le monde entier. Une fois de plus, l'armée israélienne a fait preuve de sa maîtrise des opérations spéciales de commando, caractérisées par l'imagination et le talent. Envers les Arabes, cette action a été un nouveau signe du fait qu'Israël ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs et que les services secrets israéliens sont pratiquement omniprésents. Dans le cadre de ces efforts, l'armée israélienne s'est déjà, par le passé, emparée de plusieurs éléments influents du Hezbollah et des membres de leurs familles. Parmi eux se trouvent un représentant de Dirani, ainsi que le Cheik Obeid, chef du Hezbollâh au Sud-Liban, enlevé en 1989. Ces personnes, toujours détenues en Israël, seront tôt ou tard utilisées dans la lutte que mène le pays pour récupérer Ron Arad.
COMMENTAIRE
Voici une nouvelle preuve confirmant que l'armée israélienne compte parmi les meilleures du monde. Débarquer des troupes héliportées, avec leurs véhicules terrestres, en plein territoire ennemi sans se faire détecter, combien d'autres pays seraient capables d'en faire autant? Par ailleurs, n'est-il pas émouvant de voir tout ce qu'Israël met en oeuvre pour rapatrier ses soldats disparus ou prisonniers de guerre ? Quelle nation au monde en ferait autant pour le salut de ses fils en détresse ? L'attitude d'Israël ne montre-t-elle pas des similitudes avec Jésus-Christ, le plus grand de ses frères et de ses fils ? Combien Dieu nous a cherchés, vous et moi, avant que nous ne Lui permettions de nous trouver! Le Père du fils prodigue guettait le retour de son enfant (voir Luc 15, 20). Le bon Berger laisse les 99 brebis dans le désert pour chercher celle qui s'est égarée, jusqu'à ce qu'Il la trouve (Luc 15, « Il l'a dit Lui-même: «Personne ne les arrachera de ma main!» (Jean 10, 28).
C.M.
Nouvelles d'Israël 07 / 1994