Les découvertes et les expériences de l'armée israélienne et de ses fabricants d'armes, représentent pour l'industrie d'armement américaine une valeur de plusieurs millions de dollars.
Les politiciens qui prétendent que les USA accordent une aide financière beaucoup trop élevée à Israël, qui chargerait ainsi injustement le payeur d'impôt américain, ont tort. C'est plutôt le contraire. L'amitié d'Israël permet à Washington d'économiser chaque année des centaines de millions de dollars. C'est ce qui ressort d'un communiqué du ministère des Affaires étrangères israélien.
Ledit communiqué confirme ce que disait l'ancien ministre de la Défense israélienne, Ariel Sharon, qui affirmait que, en fin de compte, Israël soutenait plus généreusement les USA que ces derniers ne soutenaient Israël. Cette affirmation provoquait en général un sourire d'incrédulité chez les lecteurs des quotidiens américains. En effet, si l'on considère le fait que, en une seule année, Washington a accordé à Israël 3 milliards de dollars en guise d'aide «régulière» pour l'armement et l'économie, et qu'Israël recevra encore pour l'année 1986 une «allocation d'état d'urgence» de 750 millions de dollars, on pourrait en douter. Cependant, le célèbre politologue Steven L. Spiegel de l'université californienne à Los Angeles, pense que même si les expériences stratégiques d'Israël s'élevaient à deux pour-cent seulement du budget de la défense américaine, cela reviendrait à plus de 4 milliards de dollars.
Les inestimables réalisations d'Israël
Selon la publication citée plus haut, qui se réfère à des indications de Spiegel dans un article du journal «Commentary», Israël toucherait seulement un pour-cent du budget de la défense américaine en compensation des inestimables réalisations qu'il cède aux Américains. Alors que les USA financent, avec l'OTAN, ses bases militaires en République Fédérale d'Allemagne, ainsi que dans d'autres pays de l'OTAN, il bénéficie gratuitement - en cas d'urgence - d'un potentiel de bases en Israël. Par contre - selon Leslie Gelb dans le New York Times - l'Egypte aurait refusé aux Américains de s'installer à Ras Banas. Les bases américaines en RFA, coûtent à elles seules 500 millions de dollars par an à Washington. Comme on le sait, Israël surveille gratuitement en faveur de l'OTAN les activités aériennes soviétiques et celles de la Syrie dans la région méditerranéenne, alors que l'OTAN reçoit, pour sa surveillance aérienne des AWAC en l'Europe de l'Est, un soutien financier considérable des Américains. 330 000 soldats américains stationnent en Europe et 110000 dans l'est de l'Asie. Sans la présence de l'armée israélienne, Washington serait obligé de stationner des milliers et des milliers de soldats supplémentaires au Proche-Orient.
Expérience de guerre et talent d'improvisation
Cependant, la force des Israéliens réside dans leur expérience de guerre (contre les armes soviétiques), et dans leur étonnant talent d'improvisation. Des experts de l'armement israéliens collaborent avec certaines grandes firmes américaines comme Boeing, Sylvania, Race-Systems et Beechcraft, qui économisent ainsi des centaines de millions de dollars. Prochainement, un ballon de reconnaissance, développé par des Israéliens au prix de 100 millions de dollars, sera utilisé par les Américains au-dessus de Cuba. De nombreuses armées occidentales n'achètent leurs armes qu'après avoir consulté les spécialistes israéliens. Ce n'est qu'au moment où Israël avait acquis le système radar aérien Grumman E-2c Hawkeye, que le Japon suivait l'exemple israélien. Les israéliens ont sensiblement amélioré les avions de combat F-16. Ce n'est qu'après l'acquisition par Israël des hélicoptères MD-500, munis de pièces d'artillerie, que la Jordanie, la Corée du sud et le Kenya se décidaient pour un tel achat. La vente du F-20 de Northrop rencontre des difficultés, parce qu'Israël a renoncé à l'acquisition de cet avion. En Israël, on en était déjà à la deuxième génération dans la production du petit avion de reconnaissance sans pilote RPV, pour lequel on avait investi 30 millions de dollars (et qui avait été acheté par la marine américaine), tandis que les USA travaillaient toujours à son homologue « Aquilla », avec un investissement de 2,44 milliards de dollars. Le RPV s'est avéré très efficace. Des lances-fusées israéliens B - 3 0 0, munis de la tête nucléaire américaine Smaw, sont utilisés par la marine américaine en qualité de «brise-forteresses». Selon un haut placé (Peter McPherson) du ministère des Affaires étrangères américain, l'industrie d'armement américaine est en mesure d'offrir 60000 à 70000 places de travail grâce aux commandes d'armes faites par Israël.
Nouvelles d'Israël Mai 1986