L'inquiétude redouble

 

Plus que jamais, l'état d'Israël vit dans un grave état de tension. Depuis l'affaire de l'esplanade du temple, en octobre, les incidents se multiplient dans le pays et à ses frontières. Ainsi, le 14 décembre, deux employés et une secrétaire d'une compagnie d'aluminium étaient retrouvés poignardés à Jaffa. Le mouvement de la résistance islamique Hamas ne tardait pas à revendiquer ce triple meurtre qualifié «d'opération héroïque commise par des combattants au coeur de l'entité juive criminelle». Ce n'est qu'un exemple. On pourrait aussi évoquer le 25 novembre, quand 3 soldats et leur chauffeur furent tués dans le Sinaï par un garde égyptien: la seule frontière de l'état hébreu avec un pays en paix avec lui devenait donc, à son tour, dangereuse, au Nord, le même jour, 3 soldats israéliens furent blessés par l'explosion d'une bombe «humaine», une terroriste s'étant approchée d'une patrouille, le corps bardé d'explosifs. On pourrait allonger la liste de ces actes terroristes. Incontestablement, les fidèles des mouvements les plus durs font monter la pression au sein même d'Israël ou à ses frontières.

Pour faire face à cette nouvelle flambée de violence, les autorités israéliennes ont décidé de recourir à l'expulsion systématique des fauteurs de troubles. Des mesures de bannissement et même l'introduction de la peine de mort ne sont pas exclues, ce qui isole un peu plus encore Israël au sein de la Communauté internationale: celle-ci refuse de comprendre qu'un Etat veuille assurer la sécurité de ses citoyens!

Aux menaces des extrémistes palestiniens s'ajoutent les inquiétudes liées à la crise dans le Golfe. Si la guerre devait éclater, Saddam Hussein n'épargnerait pas Israël: il a déjà prévenu que ce serait sa seconde cible après les troupes américaines. Si un espoir de paix pouvait surgir d'éventuelles négociations, on peut prédire avec le quotidien populaire de Tel Aviv «Yediot Aharonot»: «Il est clair que les alliés n'accepteront pas de discuter de la question palestinienne en tout premier lieu, comme le voudrait l'Irak. Mais, malgré cela, les alliés sont susceptibles d'accepter que le sujet soit mis à l'ordre du jour immédiatement après la fin de la crise du Golfe, et peut-être même avant sa résolution totale, comme les Français semblent prêts à le faire. Le débat sur ce sujet, dans l'ambiance qui résulterait du retrait du Koweït, aurait pour conséquence une très lourde pression sur Israël pour l'évacuation des territoires».

Dans tous les cas de figure, donc, l'état hébreu est, ou sera, au centre de la situation, quelle qu'en soit l'évolution. Avec la merveilleuse promesse divine de ne pas être abandonné: «pourquoi dirait-on parmi les peuples: où est leur Dieu ?» (Joël 2, 17).

Dieu ne nous demande d'ailleurs pas de verser dans un pessimisme désespéré. Au contraire: l'intensité des événements entraîne, outre l'inquiétude, une grande ouverture spirituelle. A preuve, l'expérience que raconte Victor Smadja (voir ci-contre) et qui aurait été inimaginable il y a 10 ou 20 ans.

MB / LS

AVENEMENT JANVIER 1991 No 22 / P 8

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