Il a fallu beaucoup de temps jusqu'à ce que justice soit rendue au capitaine juif Dreyfus en France. En 1894, on engagea une procédure absolument illégale contre lui, sous prétexte qu'il aurait livré des secrets militaires à l'Allemagne. Ce n'est qu'en 1906 que la cour de cassation annula ce jugement criminel et promut Dreyfus au grade de major.
Que l'affaire Dreyfus ait soulevé une révolte parmi tout le peuple, parle pour le passé de notre pays voisin. La lettre ouverte «J'accuse» d'Emile Zola, adressée au président de l'Etat français de l'époque, est entrée dans la littérature mondiale.
Il n'appartient pas au moqueur de discerner que l'homme n'apprend de l'histoire que le fait qu'il n'apprend rien.
Autrement, comment expliquer que le peuple juif, après 2000 ans d'histoire douloureuse et faite de si nombreuses persécutions, retourne dans son pays sans y trouver du repos?
Comment aussi est-il possible que ces gens récoltent toujours, surtout de la part de ceux qui leur avaient fait le plus grand mal, de l'incompréhension, de la haine et de l'antisémitisme camouflé sous l'antisionisme? Tout cela sans tenir compte du fait qu'Israël est contraint de vivre en état de guerre avec les pays arabes, depuis la création de son Etat en 1948, et d'avoir transformé le désert, malgré les dangers constants, en un pays fertile et florissant, que l'OLP voulait détruire.
Que diraient les Allemands, par exemple, si l'OLP avait assailli non le Liban - la «Suisse du Proche-Orient», mais nos fidèles voisins, la véritable Suisse, pour lancer des fusées contre les villes et les villages allemands?
Le 30 mai 1970, Jacques Ellul, de Bordeaux, avait lancé une mise en garde dans un article intitulé: «Israël devant l'appel de Beyrouth», paru dans le journal «Réforme». On retrouve cet article dans le livre de Rudolf Pfisterer «Von A bis Z. Quellen zu Fragen um Juden und Christen», paru dans «Schriftenmission-Verlag, Gladbeck».
On ne peut qu'approuver le professeur et Dr en théologie Heinz Kremers, qui s'est chargé de l'avant-propos et qui affirme que l'oeuvre de Pfisterer est un «livre courageux dans un temps où l'Allemagne refuse de se préoccuper de la question du judaïsme et de l'antisémitisme».
Combien souvent j'ai dû entendre dans ma maison, située rue de Jérusalem à Berlin, de la part même de jeunes professeurs «progressistes», des phrases comme celle-ci: «Respect pour vos efforts en faveur d'Israël, mais, entre nous soit dit, ce sont des fascistes!» Ma réponse, en principe, après la première surprise, fut «Ah! Vous êtes de ceux qui pensent que les Juifs n'ont pas le droit de répliquer? Ne pas répliquer au cours de quatre guerres qui sont destinées à l'anéantissement de l'existence d'Israël ! »
Dernièrement, un journal paraissant à Tel-Aviv, le «Israël Nachrichten», exprima le désir que quelqu'un se lève pour lancer un nouveau «J'accuse» dans le monde. Jacques Ellul l'a fait. Citons ce qu'il a écrit, il y a 12 ans, et qui est valable hier comme aujourd'hui:
«. . . Je suis stupéfait de l'hypocrisie qui, d'une part, condamne l'Etat d'Israël, et de l'autre, se crée une bonne conscience en condamnant l'antisémitisme. Bien sûr qu'on aime les Juifs.
Mais les bons Juifs, c'est-à-dire, ceux qui se laissent massacrer, déporter et abattre. Là, la conscience de certains chrétiens s'indigne et juge les oppresseurs.
Mais il y a aussi les mauvais Juifs. Ce sont ceux qui se défendent. Associé à la critique contre l'Etat d'Israël, l'amour pour les Juifs montre son vrai visage . . . L'argument qui reste déterminant pour moi en faveur d'Israël est celui-ci:
«Tous les Etats arabes ont la possibilité de survivre après leurs défaites. Par contre, si Israël était vaincu, il disparaîtrait totalement.
Les Palestiniens seront reçus sans difficultés dans de nombreux Etats arabes. Les Juifs, nulle part. Israël est encerclé par des forces ennemies desquelles aucun ne risque son existence. Mais l'existence d'Israël est menacée.
Israël est le seul pays du monde qui se batte le dos contre le mur. Il est le seul Etat qu; se trouve dans le vrai sens du terme, devant la question de vie ou de mort. Malgré sa force militaire, c'est lui qui est vraiment à plaindre face aux Etats arabes.» A.S.
Des officiers de I'UNIFIL Ont livré des Secrets militaires
Il ressort des documents de l'OLP saisis par Israël, que des officiers de I'UNIFIL, libres de circuler entre le Liban et Israël, et à cause de leur immunité, collaboraient avec le centre de l'OLP - parfois uniquement pour de la drogue ou pour leur propre sécurité - et communiquaient à l'OLP des informations militaires au sujet des installations et du mouvement des troupes de Tsahal. Jusqu'à présent, seul le ministère des Affaires étrangères norvégien s'est excusé officiellement pour de tels délits.
Nouvelles d'Israël 12 / 1982