Bien qu'elle ressemble à de la science-fiction, la chose s'est réellement passée: Un groupe de habad-hassidim, parmi lesquels deux pilotes de réserve de l'armée de l'air israélienne, s'est rendu en avion au bord de l'Euphrate, au centre même de la région des combats entre l'armée turque et des résistants kurdes. Ils désiraient imprimer là précisément l'oeuvre standard des habad-hassidim, le Tanaï.
Ce fait remarquable s'est produit il y a environ un an, mais il ne fut rendu public qu'à la parution des deux premières éditions de 120 pages. Un des livres fut imprimé sur une des rives de l'Euphrate, et l'autre dans le petit village de Haran, mentionné dans la Genèse. Haran est situé à l'est de la Turquie à proximité de la frontière syrienne.
Le livre Tanaï, considéré comme saint par les habad-hassidim, fut écrit il y a 200 ans par le fondateur du mouvement hassidim, le rabbin Schnéour Zalman Meladi. Il est stipulé dans la préface qu'il apporte des réponses à toutes les questions concernant la nature profonde du juif et sa mission dans le monde.
Depuis que le livre a été rédigé, il a été imprimé en de nombreuses éditions en différents endroits du monde. Les disciples du rabbi ont dressé une liste exacte des lieux où cette oeuvre a été imprimée; elle figure sur la première feuille de chacun des livres Tanaï. Après la traversée du canal de Suez par les troupes israéliennes lors de la guerre du Yom Kippour, cette coutume habad s'est encore davantage répandue. Le rabbi de Loubavitch a ordonné à ses adeptes de traverser le canal de Suez pour imprimer le livre en Afrique également. Depuis, le rabbin a donné des directives pour que cet écrit paraisse partout où il y a de la vie juive ou un lien avec le monde judaïque.
L'idée d'imprimer le livre au bord de l'Euphrate est venue d'un des pilotes, partisan lui aussi de habad, Gidi Sharon. Cet homme s'était tourné vers la religion après la guerre du Yom Kippour; cependant, il continua à effectuer son service de réserviste dans l'armée israélienne. On le voit maintenant, avec sa longue barbe, assis dans le cockpit de son appareil. Un jour, tandis qu'il effectuait un rappel à l'armée, il put visionner un film du bombardement du réacteur atomique irakien situé non loin de Bagdad. Les avions israéliens volaient très bas, et les photos prises étaient extrêmement précises. Gidi vit les appareils survolant l'Euphrate, le fleuve qui, dans la Thora, est désigné comme frontière nord du pays promis par Dieu à Abraham et à ses descendants.
L'impression du livre au bord de l'Euphrate a un sens particulièrement mystique. Bien qu'Israël, après sa sortie d'Egypte, ne prît pas entièrement possession des territoires jusqu'à l'Euphrate, les partisans du habad croient que ces «régions perdues» réintégreront le pays promis après la venue du Messie, laquelle, selon eux, est imminente.
Gidi et ses amis savaient naturellement qu'ils ne pouvaient pas entrer en Irak pour imprimer le livre. Ils décidèrent donc de pénétrer dans des contrées près du fleuve et situées à la frontière entre la Turquie et l'Irak. En guise de préparation à leur voyage, ils s'entretinrent avec des gens qui connaissaient fort bien cette région. Ils apprirent ainsi qu'à 150 kilomètres environ de l'Euphrate et à la frontière syrienne se trouvait un petit village du nom de Haran, où Abraham, le père d'Israël, avait habité. Il y a là une source appelée aujourd'hui encore Bir Ibrahim. La population sur place croit qu'Eliézer y a rencontré Rebecca lors de la mission dont Abraham l'avait chargé: trouver une épouse pour son fils Isaac. Ces renseignements suscitèrent un vif intérêt chez Gidi et ses amis, et ils décidèrent de sortir de cet endroit précisément une édition spéciale du livre Tanaï.
Equipés d'une photocopieuse, de plaques d'imprimerie, de papier et naturellement de livres de prières et de photos du rabbi de Loubavitch, Gidi et ses amis se mirent en route. Un autre hassid, pilote lui aussi, entra incognito en Turquie. Pour cette entreprise particulièrement audacieuse des hassidim, on affréta un avion spécial qui déposa l'équipe tout d'abord au bord de l'Euphrate. Les hassidim se rendirent sur la rive du fleuve, où ils s'imposèrent un bain rituel. Ils hissèrent ensuite l'étendard du Messie, et, sur un panneau , ils écrivirent ces mots: «Succursale de l'Euphrate - Terre sainte». Et ils se mirent alors à imprimer le livre, travail qu'ils accompagnèrent de chants et de danses, comme il sied aux habad-hassidim. Après en avoir terminé avec l'impression du Tanaï, ils allèrent à Haran, où ils découvrirent la source; et là, il y eut la même cérémonie pour une seconde impression.
Ces deux éditions spéciales du livre Tanaï sont maintenant rejointes par de nombreuses autres, réalisées au cours des années dans bon nombre de lieux exotiques: en Malaisie, au Bangladesh, en Chine communiste, en Iran sous le règne de Khomeyni (là, le livre fut imprimé clandestinement dans la ville de Shiraz), et, il y a quelques années, à Granada (Nicaragua), pendant l'invasion américaine.
Commentaire:
Il n'y a rien de nouveau. Il ressort des lignes ci-dessus combien ces hassidim sont séduits et quelles puissances occultes les dirigent. Voilà pourquoi il nous a semblé d'un certain intérêt pour les lecteurs de leur présenter cet article, qui, en outre, nous révèle certaines choses concernant la vie des hassidim. De plus, il vaut la peine de signaler que l'on a découvert à Haran (= Charan) des traces du passage d'Abraham.
Relativement à ces forces occultes, ne devons-nous pas penser à cette parole de Jésus en Matthieu 24, 4-5: «Prenez garde que personne ne vous séduise. Car Plusieurs viendront sous mon nom, disant. C'est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. »? Evidemment, le Seigneur s'adresse ici aussi à Son peuple Israël. Au cours des siècles passés, bien des soi-disant «messies» se sont présentés, et ils ont séduit de nombreux juifs. L'un d'eux était le rabbin mentionné ci-dessus: Shneor Zalman Meladi. Il y a actuellement en Israël beaucoup d'occultisme: une véritable plaie! Quand le Seigneur donnera un nouveau coeur et un nouvel esprit à Son peuple, celui-ci Ôtera de son milieu tout ce qui déplaît à l'Eternel (cf. Ezéch. 36,23-29). CM
Nouvelles d'Israël 09 / 1997