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Objets aériens sans pilote - Les chiens de garde d'Israël
Est-il possible de reconnaître l'ennemi sans mettre en danger des vies humaines et sans employer de coûteux satellites? Les Israéliens ont trouvé une solution. Des objets aériens sans pilote fournissent l'image télévisée effective de l'arrière-pays de l'ennemi.
«Les Syriens abattent un objet aérien sans pilote au-dessus de la plaine de la Bekaa à l'est du Liban»! Phrase lapidaire dans le contexte des événements bouleversants au Proche-Orient qui, cependant, cache beaucoup de choses. En effet, en parlant de «l'objet aérien sans pilote», on pensait à un objet appelé dans le langage international le RPV (remontely piloted vehicle).
Ces petits avions téléguidés, dont la forme est semblable à une maquette d'avion, ont passé, ces dernières années, spécialement en Israël, par un développement technologique frappant, et ont largement contribué aux succès israéliens pendant la guerre au Liban. Le monde militaire spécialisé dressa l'oreille: Reconnaître l'objectif et le combattre à l'arrière-pays même de l'adversaire grâce à la transmission d'images télévisées effectives, sans mettre en danger ses propres troupes n'est plus, pour beaucoup de commandants de troupes, une utopie d'une guerre de divertissement, mais une réalité électronique de «télévision». C'est une technique de construction de maquettes au service de l'organisation stratégique électronique du 20ème siècle. Le système des RPV travaille aussi simplement qu'effectivement. Ces petits avions sans pilote sont extrêmement maniables, et sont utilisables dans de nombreux domaines. Outre leur fonction originelle de reconnaissance, les RPV peuvent être employés dans le planning stratégique. Ils sont aptes à des actions perturbatrices et, munis d'équipements spéciaux, en mesure de simuler l'approche de grands avions. La dimension restreinte et le radar à la coupe transversale correspondante, le bruit insignifiant, ainsi que la faible radiation d'infrarouge, sont des atouts considérables des RPV. Toutes ces qualités garantissent une probabilité de plus longue durée de ces objets aériens sans pilote. Ils sont difficiles à combattre et à vaincre.
Reconnaissance, surveillance et repérage de l'objectif
Israël dispose de deux types d'objets aériens sans pilote développés par sa propre industrie. Le RPV «Mastiff» (type III) provient de la maison du groupe électronique Tadiran, le plus grand de cette branche en Israël. Cet RPV s'emploie de préférence à la reconnaissance, à la surveillance, au repérage de l'objectif et à la prospection d'artillerie, ainsi qu'à des travaux dans le domaine de l'organisation stratégique. Ces petits avions traînent avec eux une charge utile comme, par exemple, appareils de photos et caméras. Le poids total est de 30 kilos. L'action des RPV est commandée par une station de contrôle au sol, dont l'abri de commandement mobile est placé sur la surface de chargement d'un camion de 2,5 tonnes. La caméra du «Mastiff» projette continuellement son image sur un monitor de la station au sol. Là, tout est enregistré et exploité immédiatement. L'avion est catapulté de la rampe d'un Lkw à l'aide d'un véhicule à fonctionnement pneumatique. Pour atterrir, le RPV est dirigé vers un dispositif d'arrêt.
Voici les informations techniques de base du «Mastiff» III: Longueur 2,60 ni, envergure 4,30 ni, altitude de vol maximum 3000 m, vitesse maximale 130 km/h, rayon d'action environ 100 kilomètres, durée d'action jusqu'à six heures, entraînement par un solide moteur à deux temps de 22 ch. Le «Scout» est un autre RPV fabriqué en Israël. Cet appareil est le produit de «Israël Aircraft Industry». Il a pour tâches principales la reconnaissance et la surveillance. Sa manipulation simple est adaptée particulièrement aux besoins des troupes au sol. Par l'écran du monitor, le commandant du bataillon a maintenant la possibilité d'observer ses troupes lors du combat, de situer les mouvements de l'ennemi et de prendre des décisions ad hoc. Les événements du champ de bataille lui arrivant pratiquement sans encombre sur l'écran de télévision. C'est un énorme avantage, surtout lors des opérations stratégiques mobiles dans les régions montagneuses.
L'exécution simplifiée du RPV «Scout» n'exige de l'opérateur que deux programmations de fonctionnement: Il dicte l'altitude et la direction de vol. Un pilote automatique installé dans le petit avion emmagasine les signaux qui lui parviennent. Le «pilote» déclenche automatiquement les dispositions détaillées des conditions données du guidage. Par ce moyen, d'éventuels parasites provoqués par l'électronique ennemie sont diminués au maximum. La caméra de télévision fixée sur la partie inférieure du «Scout» couvre, depuis une hauteur d'action de 1000 mètres, une étendue de 50 kilomètres carrés au sol. Son objectif capable d'agrandir jusqu'à 15 fois, est en mesure d'observer un carré de 50 mètres au sol et de le reproduire sans tarder sur le monitor de la station de base. Un opérateur, un observateur et un technicien travaillent au poste directeur au sol (installé sur un Lkw de 2,5 tonnes).
Pendant sept heures dans l'air
Les informations de base techniques du «Scout» sont les suivantes: Longueur 3,68 ni, envergure 3,60 ni, altitude de vol maximale 3000 ni, vitesse maximale 157 km/h, rayon d'action environ 250 km, durée de vol jusqu'à sept heures. Il est possible de contrôler activement cet RPV depuis le sol jusqu'à une distance de 100 kilomètres. Plus explicitement: Les premières positions israéliennes dans la vallée de la Bekaa à l'est du Liban se trouvent à 30 kilomètres (!) à peine de Damas. A l'exemple du «Mastiff», cet RPV est aussi catapulté par un véhicule et dirigé à la fin de sa mission vers un dispositif d'arrêt de. la station au sol. Ces objets aériens sans pilote sont les «chiens de garde aériens» ou une aide «quand la survie dépend de l'information»! C'est ainsi que l'industrie d'armement israélienne fait de la publicité pour ses objets aériens sans pilote. Pas de slogans gratuits. La victoire lors de la guerre au Liban en 1982 sur l'armée de l'air syrienne. et sur le système antiaérien soviétique SAM-6 et SAM-8 en est une preuve tangible.
Rolf Tophoven
Nouvelles d'Israël 02 / 1984