Un deuil intense entoure les victimes

 

Nous en parlions déjà dans notre précédente édition: les deux dernières semaines de novembre ont été des journées difficiles pour l'Etat d'Israël. Au cours de cette période, des embuscades minutieusement préparées par le Hezbollah ont coûté la vie à sept soldats des forces israéliennes au Liban et ont fait de nombreux blessés, dont certains très grièvement. Les photos des victimes, l'histoire des familles, la douleur et le deuil sont poignants. Comme toujours en Israël, ce petit pays où tout le monde se connaît, le deuil et le sentiment de perte touchent non seulement les familles concernées, mais s'étendent à chacun.

Le nombre élevé des victimes en si peu de temps et les titres de la presse répercutant la douleur ont eu des conséquences immédiates. Le débat public sur l'utilité et la logique de stationner des forces armées israéliennes dans la zone de sécurité du Sud-Liban s'est relancé. Les appels à un retrait unilatéral se sont à nouveau fait entendre, de même que l'affirmation selon laquelle le sang des soldats israéliens aurait été versé en vain.

Dans la douleur et les lamentations, personne n'a prêté attention au fait que ces dernières années, l'armée israélienne a enregistré d'importants succès dans la lutte contre le Hezbollah. Le nombre des soldats tombés au Sud-Liban est passé de 39 en 1997 à 21 jusqu'au début décembre 1998), et ce bien que le nombre d'incidents pratiquement doublé. L'an dernier, on en a compté 110 contre 651 en 1997. Mais cette réalité n'a rien changé l'exhortation à un retrait d Liban s'est fait clairement en tendre.

Cette exhortation n'est ce pendant pas un phénomène nouveau. En Israël, il existe depuis quelques années une organisation qui se nomme «Les Quatre Mères». Elle s'est donnée pour but, au nom de mères dont les fils sont stationnés au Liban, de protester contre la présence des forces de défense israéliennes au Liban. Depuis un certain temps, les femmes actives dans cette organisation manifestent chaque semaine en des lieux clés partout dans le pays afin de secouer l'opinion publique et de faire pression sur le gouvernement. La pression publique a semblé atteindre un paroxysme début décembre avec la publication détaillée de l'histoire d'une mère de Kiriat Shmonah qui, apprenant que son cadet devait être stationné au Liban dans le cadre de son service militaire, avait tenté de mettre fin à ses jours.

C'est dans ce contexte que s'est réuni le cabinet pour la sécurité du gouvernement israélien, afin de délibérer de l'avenir de la présence israélienne au Sud-Liban. Les membres du cabinet ont d'emblée dû traiter une situation compliquée. Les activités du Hezbollah dans le sud du Liban sont soutenues tant par la Syrie que par l'Iran, qui leur fournissent tous deux un soutien logistique. Conformément à des informations collectées par les services de renseignements en Israël, deux avions venant de Téhéran atterrissent chaque jour à l'aéroport de Damas, chargés d'équipements militaires pour le Hezbollah. Pour sa part, la Syrie fait parvenir à ces combattants une importante aide logistique. De la sorte, l'armée israélienne se bat à la fois contre une petite organisation de guérilla, mais aussi contre deux grands adversaires qui font parvenir à cette dernière toute l'aide possible. Les activités du Hezbollah ne cesseront que lorsque le Président Assad en décidera ainsi. Mais ces activités sont d'un grand intérêt pour ce dernier. De son point de vue, elles lui permettent d'exercer une pression afin d'obtenir un accord global avec Israël; un des éléments de ce type d'accord prévoirait le retrait israélien du plateau du Golan.

Cette option - une reprise des négociations avec la Syrie concernant un accord de paix global, réglant simultanément le problème du Golan et celui du Sud-Liban - est une des alternatives face auxquelles se trouve le gouvernement israélien. Le retrait unilatéral du Liban représente une autre option. Il faudrait alors persuader tant le Hezbollah que la Syrie que les forces armées israéliennes répliqueraient par une contre-attaque massive en cas d'agression sur la frontière nord d'Israël à partir du Sud-Liban après le retrait israélien. Le ministre des Affaires étrangères, Ariel Sharon, est un des partisans de cette solution. Le ministre de la Défense ainsi que le commandement militaire, par contre, la rejettent catégoriquement. Ils estiment qu'un retrait sans accords de sécurité globaux préalables constituerait une aventure très périlleuse.

Une autre option consisterait à s'engager dans une ligne extrêmement dure vis-à-vis de la Syrie. Les partisans de cette option soulignent qu'il est temps de changer de stratégie. Depuis des années, les Israéliens font preuve d'une grande prudence vis-à-vis du Président Assad, et ont évité - par crainte de réactions violentes de sa part - de le provoquer ou d'entrer en conflit avec lui. Mais ils estiment qu'à présent, Jérusalem doit envoyer un avertissement à Damas: si d'autres soldats israéliens sont tués au Liban à cause du soutien accordé au mouvement Hezbollah, l'armée israélienne procédera à une attaque massive contre les forces syriennes.

Les partisans de cette option donnent l'exemple de la dernière crise entre la Turquie et la Syrie. En octobre 1998, les deux pays ont signé un accord dans le cadre duquel la Syrie reconnaissait le PKK kurde comme une organisation terroriste. La Syrie s'engageait à ne lui accorder aucun soutien, à fermer les camps d'entraînement du PKK sur le territoire syrien, à emprisonner les activistes et à extrader le chef du PKK, Abdullah Ocalan.

Le PKK est une organisation terroriste kurde qui menace l'intégrité territoriale et la stabilité interne de la Turquie depuis 1984, date où elle a repris ses activités. La Syrie, qui est en conflit avec la Turquie pour des questions de litiges territoriaux et le partage des eaux de l'Euphrate, soutenait le PKK et l'utilisait pour faire pression sur les Turcs. De cette façon, la Syrie voulait pousser la Turquie au renoncement. Mais celle-ci a tenu bon. Elle a résolument combattu le PKK sur son propre territoire et, en octobre dernier, a concentré des unités de son armée à la frontière syrienne. La Turquie a menacé de franchir la frontière pour agir contre les terroristes du PKK séjournant au-delà. Cette menace a porté ses fruits, et Damas a plié, presque sans conditions.

Même si Assad - le mot arabe pour lion - s'est comporté comme le roi des animaux durant cette crise, c'est en ayant perdu beaucoup de son mordant. Comme nous l'avons dit, certains en Israël souhaitent tirer les conclusions qui s'imposent suite à cette affaire, qui rappelle de très près le scénario libanais. Un journaliste israélien l'a exprimé en ces termes: «Peut-être, après des années de détente et de mots apaisants, est-il temps de parler turc à Assad.»

Commentaire.

La Bible nous dit, d'une part, que le malheur viendra du Nord (cf. Jér. 1, 14; Joël 2, 20 etc.). En outre, l'Iran (la Perse), qui équipe et soutient ces terroristes, est décrit dans Ezéchiel 38,5 comme un des pays-satellites de «Gog du pays de Magog», qui attaquera Israël et sera jugé en Israël et devant celui-ci. D'autre part, les Ecritures nous apprennent également sans équivoque qu'au nord de l'actuelle frontière, d'importants territoires appartiennent également à Israël, tel que le Liban (voir p. ex. Jos 1, 4). Il est difficile de prévoir le moment où cela s'accomplira; sera-ce quand le royaume de paix de mille ans sera instauré ou dans un futur prévisible, si Israël libère par les armes des contrées qui viendront s'ajouter à son territoire. Peut-être est-il tout aussi bien qu'Assad de Syrie, sous la pression militaire d'Israël, rappelle les terroristes et qu'une espèce d'accord soit signé avec la Syrie. D'après notre connaissance de la Parole prophétique, l'Antichrist installera une fausse paix dans tout le Proche-Orient avant que le monde entier ne se retourne contre Israël et qu'à la fin, Jésus-Christ, dans Sa puissance et Sa gloire, revienne pour établir Son royaume de paix en Israël. Mais quoi qu'il arrive prochainement dans le Nord, nous devons absolument prier pour qu'il n'y ait plus de soldats israéliens tués au Sud-Liban. CM

Nouvelle d'Israël 02 / 1999

© Nouvelles d'Israël