Le Vatican, les Juifs et l'holocauste:

La vérité sur l'attitude de Rome

 

Le Vatican voudrait réécrire l'histoire de l'Holocauste. «Le Vatican veut prouver que l'Eglise catholique romaine fut elle-même victime de la persécution nazie et qu'elle a eu ses propres martyrs», affirme Yitzhak Minervi, éminent spécialiste des relations entre l'Eglise et les Juifs.

Selon le Dr Minervi, qui fut plusieurs années durant ambassadeur israélien à Rome, cette tentative de vouloir faire de l'Holocauste un élément à part entière du calvaire de l'Eglise catholique romaine est imputable à l'actuel Pape Jean-Paul II. Quelques mois après son entrée en fonction en 1979, Jean-Paul II se rendit à Auschwitz et y déclara qu'il s'agissait d'un «Golgotha des temps modernes où six millions de personnes furent assassinées, un quart du peuple polonais,,. Selon le Dr Minervi, par cette déclaration, le Pape a assimilé les six millions de victimes au «quart du peuple polonais», éliminant ainsi les juifs de l'Holocauste et rattachant le symbole de l'Holocauste - Auschwitz à l'Eglise catholique romaine.

Le Dr Minervi affirme que cette tendance s'est confirmée lors de la visite papale en Allemagne en 1987. Dans son discours prononcé devant la conférence épiscopale, le Pape déclara: «Hitler a fomenté une horrible guerre contre la chrétienté et l'Église catholique romaine».

Toujours selon le Dr Minervi, la canonisation d'Edith Stein - une juive convertie au christianisme, entrée dans les ordres religieux et tuée par les nazis - s'inscrit aussi parfaitement dans cette tendance. La tragédie de l'Holocauste est déclarée « partie intégrante du martyre catholique romain et ce faisant, l'Holocauste est "christianisé" ».

Le fait d'avoir justement choisi ici une juive convertie à la foi chrétienne sert plusieurs objectifs, estime le Dr Minervi: Le cas d'Edith Stein est censé prouver que l'on peut à la fois être juif et catholique et devrait servir d'exemple et de symbole aux autres juifs désireux de suivre la même voie. L'objectif est aussi de donner le sentiment que l'Eglise catholique romaine s'est comportée de façon absolument digne et appropriée lors de l'Holocauste. L'action de cette Eglise durant ledit Holocauste reste un sujet particulièrement épineux, car elle et son chef, le Pape Pie XII, sont accusés de ne rien avoir entrepris pour empêcher l'Holocauste.

Récemment, ces accusations ont pris une nouvelle dimension avec la publication des mémoires de Gerhard Riegner, chef du Congrès mondial à Genève durant la Seconde Guerre mondiale. Dans son ouvrage, Riegner prétend que le Vatican a délibérément fait disparaître un document de ses archives officielles. Ce document prouve que Pie XII eut connaissance de l'extermination des juifs dès le mois de mars 1942.

Né en Allemagne, Riegner avait fui sa patrie dès l'arrivée au pouvoir d'Hitler et était entré un peu plus tard au service du Congrès juif mondial. Dans le cadre de l'exercice de sa fonction, il récoltait des informations sur le sort des juifs européens et tentait d'en informer le monde. Dans ses mémoires récemment publiés et intitulés ,,je n'abandonnerai jamais», Riegner explique qu'il a transmis au Vatican des informations selon lesquelles les Allemands planifiaient l'assassinat de quatre millions de juifs au moyen d'acide. Il s'agissait en fait d'acide cyanhydrique ou zyklon-B que les nazis utilisèrent plus tard dans les chambres à gaz. Cette information fut communiquée au Pape par un télégramme secret transmis par le nonce apostolique à Berne, Monseigneur Philipp Bernardino. Le télégramme invitait également le Pape à intervenir avec détermination en faveur des juifs dans tous les pays où il avait une influence, par exemple en Slovaquie, en Croatie et en Roumanie.

Selon Riegner, ce télégramme n'apparaît pas dans les onze volumes de l'histoire officielle du Vatican consacrés à l'époque de la Seconde Guerre mondiale. L'ouvrage ne fait état que de la lettre du nonce apostolique qui accompagnait le télégramme secret, ce qui prouve, selon Riegner, que le Pape a effectivement reçu ce télégramme.

Ce télégramme lui est en fait parvenu six semaines après la conférence de Wannsee du 20.1.1942 sur la «solution finale de la question juive». Le fait que le Pape ait été si rapidement au courant de la construction des chambres à gaz présente l'attitude et le silence du Vatican par rapport à l'extermination du peuple juif sous un jour encore plus défavorable. L'Eglise catholique romaine fait d'ailleurs de gros efforts pour réfuter ces accusations et laver le Pape Pie XII de tout soupçon.

Récemment, le Vatican a publié un document de 10 pages exprimant le regret et «la profonde tristesse,, de l'Eglise eu égard aux actes commis par certains catholiques durant la guerre. Ce document, dont la rédaction a demandé dix ans de travail, ne formule aucune contrition pour l'attitude de certains chefs de l'Eglise n'ayant rien entrepris contre Hitler. Le document défend également l'attitude de Pie XII en expliquant que sa politique de «diplomatie tacite» visait à protéger les catholiques européens se trouvant dans les pays sous occupation nazie.

Le Pape Jean-Paul II a lui aussi pris la défense du Pape Pie XII en déclarant en octobre 1997 que les catholiques croyants n'avaient pas fait tout ce qui était en leur pouvoir pour protéger des juifs menacés par l'Holocauste, «étant donné qu'ils étaient eux-mêmes victimes de préjugés antisémites». L'Eglise en tant que telle ne serait par contre, selon lui, aucunement responsable de cette attitude.

Le Dr Minervi pense que tous ces événements préparent le terrain en vue de la canonisation du Pape Pie XII. Afin d'expier les actes de ce dernier, certains responsables ecclésiastiques affirment qu'il aurait craint qu'une protestation officielle de sa part ne fit plus de tort que de bien aux juifs. Cette crainte peut d'ailleurs être justifiée par le fait qu'à la suite de protestations officielles par des évêques néerlandais, 40.000 de leurs compatriotes furent exécutés.

Selon le Dr Minervi, il est tout simplement impossible de prouver si l'attitude du Pape fut judicieuse ou non. Toutefois, on peut selon lui présumer qu'une position claire de la part de Pie XII au début de l'époque nazie aurait sans aucun doute eu des répercussions sur l'opinion publique catholique romaine ainsi que sur les soldats catholiques romains de l'armée nazie. 4(Par son silence», estime Minervi, «le Pape a eu une attitude immorale.),

Commentaire:

La renaissance d'Israël depuis 1948 est la bête noire de l'Eglise catholique romaine car elle se considère toujours comme le successeur de ce peuple. Aujourd'hui, Rome sent qu'il en va pourtant autrement. C'est la raison pour laquelle en ce temps de la fin, les esprits se heurtent de plus en plus fortement, comme nous l' avons déjà souligné à plusieurs reprises dans ce magazine. L'article ci-dessus montre une fois de plus l'erreur d'appréciation catastrophique de Rome.

Toute cette procédure est suffisamment parlante. Même si, à notre connaissance, Rome et Jérusalem parvenaient à un consensus dans le cadre d'une fausse paix antichrist, les choses seront tout autres , ultérieurement. Il suffit de lire le texte clair du dernier livre de la Bible, l'Apocalypse, pour s'en convaincre. CM

Nouvelle d'Israël 01 / 1999

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