Nouvelles d'Israël

Février 2000
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LUTTE CULTURELLE ET RELIGIEUSE

Le soulèvement des laïcs

La lutte culturelle et religieuse qui, en Israël, oppose laïcs et orthodoxes a connu une nouvelle escalade. Les laïcs ont désormais cessé de céder du terrain et défendent leurs droits, qu'ils revendiquent de façon opiniâtre et pugnace.

Ce processus a démarré dans la ville de Beit Shemesh, où des manifestations ont récemment eu lieu contre des épiceries non-kasher vendant notamment de la viande de porc, et où, par ailleurs, des automobilistes ont déjà été pris à partie le jour du Sabbat.

Après bien des semaines de passivité, les laïcs ont à présent décidé de réagir avec combativité. Le jour du Sabbat, plusieurs milliers d'automobiles se sont dirigées expressément vers un quartier orthodoxe et ont enfreint le repos des habitants. Les automobilistes ont même lancé des pierres et provoqué des dégâts matériels.

Depuis la fondation de l'Etat d'Israël, les producteurs et exploitants de tous les secteurs d'activité se sont accoutumés à la pression orthodoxe et ont toujours cédé; ainsi, une grande laiterie israélienne a installé des vidéos pour vérifier que les juifs assurant le transport du lait ne violaient pas le repos sabbatique.

Sous cette pression, des éleveurs de volailles ont abattu et détruit plus de 40.000 poulets parce que les contrôleurs orthodoxes de la Kashrut - le code alimentaire juif - avaient détecté un défaut aux pattes de ces volatiles. En vertu d'une ordonnance du grand rabbin, les hôtels de Jérusalem n'ont pas confectionné de sapins de Noël pour accueillir leurs clients chrétiens à la Noël.

Même si l'impressionnante manifestation des laïcs à Beit Shemesh a soulevé des critiques dans leurs propres rangs, elle marque sans aucun doute un tournant dans la lutte contre l'hégémonie des religieux.

Cette lutte trouve en outre un sérieux abcès de fixation dans la société d'alimentation «Vita». Celle-ci, qui s'est trouvée prise entre laïcs et orthodoxes, a subi d'énormes pertes financières.

L'affaire a commencé lorsque le directeur du personnel de la firme, Eduardo Campus, a reçu l'annuel «Prix du Président» en récompense de ses activités sociales: le bénévolat qu'il effectuait, durant ses loisirs, au service d'enfants issus de la récente vague d'immigration éthiopienne. Mais après qu'il eut reçu son prix, les orthodoxes sont devenus soupçonneux et ont procédé à des recherches complémentaires. Ils ont découvert que non seulement Eduardo Campus n'était pas juif, mais qu'il aurait en outre dirigé une secte accusée de faire du prosélytisme. Ils ont sommé le directeur de la firme «Vita» de licencier sur-le-champ le chef du personnel, menaçant de retirer à la firme sa licence de production de denrées alimentaires kasher en cas de refus. La seule menace d'une telle mesure impliquant la perte de clients orthodoxes, «Vita» a obtempéré et remercié son chef du personnel.

Ce fut le premier incident qui fit déborder le vase auprès des laïcs. Avec le soutien de représentants de la Knesset membres du parti des droits des citoyens «Meretz», les consommateurs laïcs se virent exhortés à boycotter la firme «Vita». L'appel porta ses fruits. En quelques jours, radios et journaux reçurent des centaines de lettres dans lesquelles les consommateurs laïcs proclamaient leur intention de boycotter les produits de la firme. Soudain, de nombreux patrons, ainsi que les orthodoxes, se rendirent compte que le boycott était une arme efficace - mais qu'il n'était pas l'apanage des orthodoxes.

En fin de compte, «Vita» s'inclina; Campus fut restauré dans ses fonctions, du moins provisoirement. Son sort est manifestement devenu le symbole de l'avenir des relations entre laïcs et orthodoxes israéliens.

Nouvelles d'Israël février 2000

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Février 2000
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ACTIVITÉS ANTI-ISRAÉLIENNES DANS LE PAYS VOISIN SITUÉ À L'EST

Paix froide avec la Jordanie

Ces derniers temps, il est question en Israël de signes relatifs à une augmentation des activités antijuives en Jordanie. En outre, des milieux gouvernementaux mettent l'accent sur le fait que la maison royale jordanienne ne fait rien pour les contrecarrer.

La Jordanie connaît actuellement un processus de «refroidissement», tout à fait comparable à l'attitude de l'Egypte vis-à-vis d'Israël. Cela s'est traduit nettement par l'interdiction prononcée par les organisations professionnelles jordaniennes de nouer des contacts avec des hommes d'affaires israéliens de diverses branches. Ainsi, par exemple, le conseiller juridique d'une firme jordanienne a interdit de défendre un avocat israélo-arabe qui était cité devant un tribunal pour faux en écritures. L'association des journalistes jordaniens a pris des mesures strictes contre trois de ses membres - des journalistes très estimés et hautement qualifiés - pour s'être rendus en Israël en septembre dernier. Ils ont été exclus de l'association. Parce qu'ils ont fait «acte de contrition» et publié une lettre acide contre Israël, la sentence a été levée.

«Sans le moindre doute, il s'agit d'une tendance de plus en plus marquée, à laquelle on ne s'oppose pas de la bonne manière», fait remarquer un fonctionnaire gouvernemental israélien soucieux.

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NOUVEAUX COMPOSÉS CHIMIQUES

Le vanadium en remplacement de l'insuline?

Des scientifiques de l'institut Weizmann, à Rehovot, ont découvert de nouveaux composés du métal vanadium. Ils représentent, ensemble avec un autre groupe de substances, ressemblant aux acides aminés, un effet trois à quatre fois plus élevé que d'autres produits de remplacement pour l'insuline. Les scientifiques espèrent que cette découverte amènera dans un proche avenir des nouveaux médicaments et méthodes de traitements médicaux, qui pourront améliorer la qualité de vie des personnes qui souffrent du diabète.

La composition chimique du vanadium imite presque parfaitement les effets métaboliques de l'insuline. Les diabétiques souffrent de déséquilibre du métabolisme, à cause d'une production déficiente ou ralentie de l'hormone insuline du corps.

L'utilisation du vanadium présente quelques avantages: on ne doit pas l'injecter comme l'insuline; il peut être absorbé par la bouche. En outre, il est plus efficace que l'insuline.

Mais jusqu'à présent, le vanadium présentait un désavantage considérable, car il est toxique; et lors d'une consommation de grandes quantités, et c'est le cas, s'il est utilisé comme remplacement de l'insuline, il provoque des effets secondaires, voire des dégâts graves.

Mais l'équipe des scientifiques de l'Institut Weizmann a résolu le problème en ajoutant d'autres substances qui neutralisent ces réactions toxiques.

Jusqu'à présent, on a fait des tests en laboratoire avec des souris, où le vanadium amélioré s'est montré d'une grande efficacité. Actuellement, les chercheurs préparent une série de tests sur des humains. Quand celle-ci sera terminée, l'Institut Weizmann envisage de développer ce substitut de l'insuline comme médicament, et de le vendre à travers le monde.

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NOUVELLE MÉTHODE POUR TESTER LES MOTEURS D'AUTOMOBILE

Le «stéthoscope» pour l'auto

Le système moderne d'analyse, qui repose sur un capteur hautement sensible, conçu en Israël, peut non seulement détecter des pannes dans un moteur d'automobile, il peut également en relever les premiers signes et avertir. Il peut, entre autres, attirer l'attention sur un sifflement dans un roulement à billes, ou sur un joint annulaire prêt à éclater, sur un risque de problème dans le circuit d'huile du moteur ou encore dans celui de l'allumage.

La mise au point de ce système a été réalisée par une équipe de scientifiques de la faculté pour ingénieurs de l'université Ben Gourion, dans le Néguev, sous la direction du professeur Eran Shar.

Ce système fonctionne comme le stéthoscope d'un docteur. Le capteur est mis sur le moteur, dont il analyse les bruits. Un changement dans les bruits ou dans leur fréquence indique un dérangement à venir; toute modification concerne un certain domaine du moteur, qui pourra être facilement délimité.

Une telle analyse du moteur s'effectue dans des usines qui produisent des engrenages en acier hautement sensibles. Mais c'est pour la première fois que ce système, un peu transformé, est aussi utilisé pour des moteurs d'automobile.

Cette découverte a suscité un énorme intérêt tant en Israël que dans le monde entier. Certaines unités des forces de défense israéliennes ont déjà annoncé leur collaboration à ce projet; l'armée participera financièrement à son développement ultérieur. On a également appris que des grands constructeurs d'autos comme Ford, jaguar et General Motors ont manifesté de l'intérêt pour ce système d'analyse.

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A L'OMBRE DES DISCUSSIONS POUR LA PAIX ENTRE ISRAËL ET LA SYRIE

Second retrait de Judée et de Samarie

Sans bruit, sans manifestations de protestation, sans soulèvements, Israël a cédé davantage de territoires de Judée et de Samarie à l'Autorité palestinienne (PA), ainsi que le prévoyait l'accord de Charm-el-Cheik.

La cession repose sur un accord intervenu entre le Premier ministre israélien Ehud Barak et Yasser Arafat. Il s'agit en grande partie de zones inhabitées du désert de Judée. Les détails concernant la mise en application de l'accord furent réglés au cours de négociations laborieuses, menées par une équipe formée spécialement à cet effet et dirigée par Oded Eran pour Israël et Salb Barekat pour l'Autorité palestinienne.

Le retrait des troupes israéliennes d'autres territoires de Judée et de Samarie eut lieu dans le calme, notamment en raison du fait que la presse s'est exclusivement concentrée sur les négociations de Sephardstown. C'est dans cette ville d'Amérique du Nord que se rencontraient le Premier ministre israélien Ehud Barak et le ministre syrien des Affaires étrangères Faruk al-Shara.

L'accord entre Israéliens et Palestiniens n'aboutit qu'après de longues négociations qui mirent fin à une crise d'environ six semaines. Au départ, les Palestiniens ne voulaient pas de la ligne de retrait proposée par les Israéliens. Ce n'est qu'après l'intervention du secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Madeleine Albright, qu'ils acceptèrent finalement la carte israélienne.

Par ce retrait, les Palestiniens se voient confier 2% supplémentaires des régions de la catégorie «B». Ces territoires passent de la catégorie «B» à la catégorie «A», devenant ainsi des territoires uniquement administrés par l'Autorité palestinienne. Les territoires dont Israël s'est retiré se situent en grande partie autour des villes de Jenin et de Ramallah. De plus, 3% des territoires de la catégorie «C», sous contrôle total d'Israël, sont passés dans la catégorie «B». juridiquement parlant, les régions de la catégorie «B» dépendent certes des Palestiniens, mais Israël y jouit encore d'une souveraineté totale. Il s'agit ici de parcelles du désert de Judée classées comme réserve naturelle.

Une étape supplémentaire du retrait doit encore être réalisée avant que les négociations en vue d'un accord définitif ne puissent commencer. Cette étape concerne le sort de 6,1% de territoires supplémentaires de Judée et de Samarie. A l'origine, conformément au premier calendrier, les Palestiniens auraient dû recevoir ces terres au plus tard le 20 janvier. Mais compte tenu des divergences d'opinion profondes à ce sujet, le délai n'a pu être respecté et fut reporté symboliquement sine die. Les Palestiniens exigent que les lignes de retrait correspondent précisément à celles qu'ils ont fixées. Ils insistent sur le fait que le prochain retrait israélien comprenne aussi le village Abu Dis, situé dans le voisinage de Jérusalem. Bien que se trouvant en dehors des limites de la ville, il représente en réalité une partie de Jérusalem. Il semble évident que les Palestiniens persisteront à exiger le retrait de Abu Dis, ce qui signifierait pour eux une grande victoire: Israël se retirerait des faubourgs de Jérusalem. Selon certains projets palestiniens, Abu Dis deviendrait le siège du Parlement palestinien si Yasser Arafat proclamait l'Etat de Palestine.

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PAIX ET SÉCURITÉ A L'HORIZON?

Négociations féroces à propos du plateau du Golan

Le mois de janvier fut fatigant et bien rempli dans les sphères diplomatiques israéliennes, syriennes et américaines. Au début du mois, juste après le passage à l'an 2000, la petite ville américaine de Sephardstown accueillit une rencontre entre le Premier ministre israélien Ehud Barak, le ministre syrien des Affaires étrangères Faruk al-Shara et le Président américain Bill Clinton. Ils s'y réunirent pour entamer des négociations visant à conclure un accord de paix entre Israël et la Syrie.

Les représentants israéliens et syriens eurent pour la première fois la possibilité de discuter directement, ensemble, de leurs divergences. Pourtant les Syriens, qui se montrèrent intransigeants et durs, ne voulurent pas saisir cette opportunité. Ils se distancèrent constamment de leurs homologues israéliens surtout au cours de la partie publique de la rencontre. A ce propos, le ministre syrien des Affaires étrangères Faruk al-Shara, qui s'est entretenu de longues heures durant avec Ehud Barak, évita toute poignée de main avec le Premier ministre israélien.

En Israël, d'aucuns perçurent ce geste comme une véritable offense. Ils en appelèrent même à Barak pour qu'il rentre au pays aussi longtemps que les Syriens ne seraient pas disposés à faire preuve d'un minimum de politesse. Pourtant Barak ne rompit pas les négociations et déclara aux mécontents qu'il rencontrait les Syriens pour entamer des négociations et non pour mettre en évidence les bonnes manières.

La froideur syrienne se répercuta néanmoins sur l'ensemble du déroulement des négociations qui ne durèrent que quelques jours et furent caractérisées par la distance, le climat glacial et l'amertume. Les divergences d'opinion entre les deux parties se concentrèrent sur le choix du premier thème des négociations. Les Israéliens exigeaient de débuter par les aspects de sécurité; les Syriens, par contre, voulaient d'entrée attaquer la question du retrait d'Israël derrière les lignes de juin 1967.

Cette opposition qui règne déjà depuis quelques années influença aussi les discussions de Sephardstown. Les négociateurs israéliens ne voulurent sous aucune condition assouplir leur position et affirmèrent que des pourparlers concernant un retrait des troupes israéliennes ou un nouveau tracé des frontières ne pouvaient en aucun cas être envisagés sans mesures de sécurité négociées et appropriées. Les mesures de sécurité exigées par Israël englobent entre autres la dissolution des troupes armées syriennes situées entre le Golan et Damas ainsi que l'obtention de postes d'observation avancés et de systèmes de pré-alerte.

De son côté, l'équipe syrienne a fait clairement comprendre que les lignes de retrait devaient être fixées en premier lieu. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il sera possible de négocier des mesures de sécurité. Les deux parties se séparèrent sur ce désaccord et rentrèrent dans leurs pays respectifs.

Cette divergence sera également un sujet sensible à l'avenir. Malgré ces différences majeures, les milieux politiques et militaires israéliens s'accordent à affirmer que, contrairement aux tentatives précédentes, ces négociations se concluront enfin positivement et qu'Israël se retirera du plateau du Golan dans un délai relativement court.

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QU'EXIGE ISRAËL?

La démilitarisation du plateau du Golan et beaucoup d'autres choses

Outre les divergences liées à la délimitation des territoires, Israël s'inquiète avant toute chose pour sa sécurité et exige qu'à l'avenir les attaques surprises provenant du sol syrien soient rendues impossibles.

C'est pourquoi Israël exige que tout le plateau du Golan soit démilitarisé et que l'importante concentration de troupes armées syriennes, à l'exception d'une division, soit dissoute et déplacée à l'est, derrière Damas. En outre, Israël veut que des soldats de la force de défense israélienne ou d'autres observateurs israéliens soient inclus dans une équipe de la base de pré-alerte américaine. Cette dernière devrait être aménagée à même le Golan et devrait empêcher à la fois des mouvements massifs de soldats syriens et des attaques surprises.

Israël exige également des Etats-Unis qu'ils lui fournissent les armements et équipements militaires lui donnant un avantage décisif sur la Syrie.

Il est évident qu'aucun accord ne pourra naître sans l'implication des Américains. Selon différentes publications, Israël aurait besoin d'au moins 17 milliards de dollars rien que pour financer son retrait du Golan (dédommagement des colons, construction de nouvelles bases militaires, etc.).

Israël exige également de recevoir les plus récents et les meilleurs équipements militaires. Comme le mentionnaient des communiqués de presse étrangers, Israël a besoin, entre autres, de missiles pouvant aussi être tirés de sous-marins en haute mer (portée: 2.000 km). Israël réclame en outre un satellite à usage militaire à son entière disposition ainsi que de nouvelles bases militaires sur le Golan.

Ces exigences israéliennes concernent également deux hélicoptères de combat de type «Apache», trois avions de reconnaissance «Awacks», des avions ravitailleurs ainsi qu'une base au sol consacrée au traitement des images satellites. Les exigences israéliennes dans le domaine militaire, adressées aux Etats-Unis, se chiffrent à environ 65 milliards de dollars.

Nouvelles d'Israël février 2000

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