Nouvelles d'Israël

Mai 1990
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L'immigration en Israël

L'immigration à partir d'Union Soviétique, qui occupe depuis trois mois une place importante, en Israël, dans les nouvelles comme dans l'intérêt du public, a été ces derniers temps l'objet de violentes attaques et de critiques dans le monde entier. Tout a commencé lorsque le premier ministre Shamir, qui a entre-temps démissionné, a déclaré au cours d'une allocution à l'usage interne du parti qu'Israël avait besoin d'un «Grand Israël» en vue d'une forte immigration. On interpréta immédiatement ces mots comme manifestation de la volonté d'Israël d'installer ces immigrants dans les «territoires occupés» dans le cadre de sa lutte contre les Palestiniens.

Les réactions n'ont guère tardé, et provenaient de toutes les directions. Des représentants des gouvernements de l'Irak, de la Syrie et de l'Egypte se sont rencontrés à Amman, à l'invitation du roi Hussein de Jordanie, et ont déclaré au terme de la réunion que l'immigration représentait un danger pour la nation arabe. Les dirigeants de l'OLP, qui se sont réunis à Tunis, ont condamné l'immigration de masse et envoyé une délégation à Moscou en vue de tenter de convaincre le Kremlin de ne plus laisser les Juifs partir pour Israël. D'autres organisations terroristes palestiniennes ont même menacé d'attaquer des objectifs russes dans le monde entier, ainsi que les immigrants eux-mêmes. Et, le pire de tout: les Etats-Unis se sont eux aussi associés à la vague de critiques.

Le président Bush et le Secrétaire d'Etat James Baker ont tous deux expliqué que Washington ne fournirait aucune contribution au financement de l'immense fardeau économique que comporte l'accueil des immigrants si les nouveaux arrivants devaient être installés dans les territoires occupés. Les Américains sont même allés plus loin, en affirmant que, à leurs yeux, les quartiers nouvellement construits à Jérusalem-Est appartenaient eux aussi aux territoires occupés et que l'interdiction d'installer de nouveaux immigrants devrait s'appliquer là aussi. Les prises de position américaines à propos de cette question ont engendré en Israël une profonde émotion, car l'ensemble de la partie orientale de Jérusalem avait déjà été annexé en 1967, 18 jours après la fin de la guerre des 6 jours, et on a construit tout autour de la ville de nouveaux quartiers dans lesquels habitent à l'heure actuelle environ 120 000 Juifs, dont beaucoup d'immigrants.

La détérioration des relations israélo-américaines a suscité également dans le pays même d'âpres critiques contre M. Shamir, qui a ouvert une dangereuse boîte de Pandore.

Le gouvernement à répondu par un décret soumettant à la censure toutes les publications sur le thème de l'immigration. Cette mesure a été motivée par la nécessité de protéger les nouveaux arrivants contre de possibles attaques terroristes, mais, dans le public mondial, on l'a interprétée comme une tentative, de la part du gouvernement israélien, de dissimuler au moyen de la censure militaire la vérité au sujet de l'installation des nouveaux arrivants dans les territoires de Judée et Samarie. Le résultat en a été une nouvelle vague de violentes accusations contre Israël. L'hystérie des moyens de communication de masse au sujet de ce thème s'est faite frénétique au point que quelques arbres arrivaient à cacher une forêt en fait fort petite. En réalité, le gouvernement israélien n'assigne pas les immigrants à l'une ou l'autre localité déterminée: chacun d'eux a le droit de choisir lui-même sa localité de résidence. Il est apparu que seul un nombre extrêmement réduit d'immigrants a choisi de s'établir justement dans les territoires concernés. Selon les données les plus récentes, il s'agit seulement de 600 personnes, soit à peu près 1,5% de l'ensemble des immigrants qui sont arrivés l'année dernière en Israël. Tous les autres, plusieurs dizaines de milliers, ont élu domicile dans d'autres régions, principalement dans le centre du pays.

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Mai 1990
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Israël et la réunification de l'Allemagne»

M. Moshe Arens, ministre des affaires étrangères d'Israël, a annoncé sa «confiance illimitée» en une Allemagne réunifiée. Au cours d'entretiens avec le président fédéral, M. Richard von Weizsäcker, et le ministre des affaires étrangères, M. Genscher, M. Arens a déclaré que, après quarante ans de démocratie, Israël avait confiance dans la République Fédérale et étendait ce sentiment à l'autre Etat allemand, étant donné la «révolution pour la liberté» qui s'est déroulée en RDA. M. Arens a en outre informé le gouvernement fédéral au sujet des contacts noués par Israël avec la RDA en vue de l'établissement de relations diplomatiques. Contrairement à tous les autres Etats du bloc oriental, la RDA n'a jamais entretenu de tels rapports avec Israël. Le ministre des affaires étrangères de la RDA, M. Oskar Fischer, a déclaré à l'agence ADN: «La solidarité de la RDA avec l'OLP est inaliénable». Par contre, M. Hans Modrow, premier ministre est-allemand, a déclaré, dans sa lettre adressée au gouvernement israélien, que la RDA admettait sa corresponsabilité dans l'Holocauste. L.S.

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Mai 1990
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Les médias: à sens unique contre Israël

A l'occasion de la 87ème réunion annuelle du ZOA, qui s'est tenue à Miami Beach, USA, le Jury International des Journalistes s'est réuni pour discuter entre autres de l'impartialité des comptes-rendus fournis à propos d'Israël. M. Mitchell Bard, éditeur du NEAR EAST REPORT, a déclaré avec franchise: «Lorsque les médias choisissent, parmi la masse des informations, des nouvelles déterminées, !Is confèrent à leurs récits une tonalité qui conditionnera l'opinion du lecteur ou du spectateur. En ce qui concerne les rapports en provenance du Moyen-Orient, tout ce qui concerne Israël apparaît spécialement digne d'être publié, le maximum de valeur informative étant attribué aux épisodes présentant l'ensemble des Juifs sous un jour défavorable, Il est bien rare - et même tout à fait exclu - que les lecteurs soient informés sur les évènements positifs en Israël». Des orateurs allemands, suisses et autrichiens se sont plaint eux aussi de distorsions similaires commises par les médias au préjudice d'Israël. L.S.

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Mai 1990
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La «paix froide» avec l'Egypte

... cela vaut toujours mieux qu'une guerre chaude. Ces derniers temps, cependant, les campagnes égyptiennes de haine contre Israël se sont faites de plus en plus violentes. Ainsi a-t-on vu apparaître sur la page de titre de la revue «Rosa al-Youssef», favorable au gouvernement, une caricature représentant M. Shamir, juché sur un autobus, tenant une colombe de la paix tuée et affirmant, à propos des neuf Israéliens tués lors de l'attaque terroriste du 4 février contre l'autobus: «C'est Shamir qui les a tués!» Des avocats égyptiens ont brûlé en public, au Caire, un drapeau israélien en signe de protestation contre l'immigration de Juifs russes en Israël.

Les autorités égyptiennes rendent les Israéliens responsables de la diffusion de SIDA et de faux billets de banque égyptiens en Egypte. Atef Amer, conseiller du ministre égyptien de l'Education, a publié un poème de sa composition où il affirme: «Le premier ministre Shamir est un hideux fils de singe . . .» Le périodique égyptien «Octobre» déclare: «Il est désormais clair que l'action de Hitler, le gazage des Juifs, était une chose parfaitement justifiée». M. Hamad Rabia, professeur de sciences politiques à l'Université du Caire, a déclaré: «Une nouvelle guerre contre Israël est non seulement imaginable, mais certaine; et ce ne serait pas une mauvaise idée». Mahnoud El-Sarani, l'éditorialiste-vedette de l'hebdomadaire égyptien AI-Musawar, écrit: «Je désire des Palestiniens qu'ils utilisent désormais les armes appropriées pour tuer. Ce sont les seules bonnes armes contre les sauterelles juives, Tuez 100 des leurs, même si elles tuent 1000 des vôtres». Nonobstant cela, les Etats-Unis livrent à l'Egypte 700 chars modernes devenus disponibles en Europe à la suite des accords de désarmement Est-Ouest. 

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Mai 1990
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Les Palestiniens de l'Intifada forment une «Armée populaire»

«Persévère! Exécute la mission! Poursuis la lutte!» voici ce qu'on peut lire sur les documents d'identité rouge vif de l'«Armée populaire palestinienne», pourvus d'un cachet représentant un aigle et actuellement en cours de distribution aux jeunes combattants de l'Intifada.

Au nom du «Commandement intérieur de l'Etat de Palestine», c'est avec ces documents fournis par l'«Organisation de Libération de la Palestine-FATAH» que sont mobilisés contre Israël, dans la «Rive occidentale», tous les partisans de l'Intifada. Ces documents d'identité ne portent pas encore le nom et la photographie de leur titulaire, afin de ne pas trahir leur propriétaire s'ils devaient tomber dans des mains israéliennes. Le commandant suprême de l'«Armée populaire palestinienne» est Yasser Arafat, le chef de l'OLP. De 15 à un maximum de 28% environ des Palestiniens des territoires administrés par Israël sont impliqués directement ou indirectement dans l'Intifada.

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Juillet 1990
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Colonies-pionniers

Selon la loi israélienne, un gouvernement balayé par une motion de défiance reste en charge aussi longtemps qu'un nouveau gouvernement n'a pas été formé. Un tel gouvernement «transitoire» dispose de tous les pouvoirs d'un gouvernement ordinaire, à un avantage près: il ne peut pas être bousculé.

Le gouvernement transitoire de Yitzhak Shamir, qui oeuvre actuellement sans les ministres du Parti du travail, exploite à profusion sa situation particulière pour réaliser sans dérangement les plans de colonisation du LIKUD. Ces dernières semaines, il a aménagé une nouvelle colonie dans la région de Judée; son nom: «Allon». Une autre colonie-pionnier verra sous peu le jour dans la bande septentrionale de Gaza. 70 familles peupleront «Dugit», actives en majeure partie dans le domaine touristique.

Ces actions de colonisation et d'autres mesures de soutien en faveur des colons de Judée et de Samarie ont provoqué des réactions importantes à Washington, au Caire et également en Israël. Le président Shamir prévoit toutefois, fidèle en cela à sa ligne politique, de poursuivre à l'avenir également sur cette lancée, de manière intensive. Z. L.

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Juillet 1990
Peter Philipps
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Des carrières politiques à rotation universelle

Que la page tourne au gré du vent, c'est ce qu'a démontré la période après la rotation: à peine Shamir était-il consacré chef du gouvernement, ne voilà-t-il pas qu'il freine sans égard son ministre aux Affaires étrangères et suppléant Peres, en le privant de toute liberté d'expression personnelle.

Après les nouvelles élections de 1988/89, Rabin fut à nouveau consacré ministre de la Défense. Et pourtant: au sein de la nouvelle grande coalition, Peres ne se vit attribuer que la charge particulièrement ingrate en Israël de ministre des finances. Ses efforts furent consacrés de succès, il ramena énergiquement le taux d'inflation dans des limites encore supportables, redressa le budget, ce qui n'a tout de même pas contribué à rétablir sa popularité et à redorer son blason.

La star nommée Rabin, faisant preuve d'une tactique opportune, montait au firmament. A des hauteurs telles qu'elle peut maintenant lancer une révolution de palais avec des chances réelles d'aboutir.

La lutte fratricide en est certainement à sa dernière ronde. Les positions de départ sont les mêmes que 1977, bien qu'inversées: d'un côté un chef de parti Peres, brillant à son poste de chef du gouvernement et comme ministre, qui a fait avancé de manière manifeste la cause du Moyen-Orient mais dont la popularité est au point zéro. Dans l'autre coin du ring, le rival qui a agit plutôt dans l'obscurité, mais dont la cote de popularité a monté en flèche.

Le vainqueur ne pourra remettre en mouvement que bien peu de choses, cela fait également partie de la réalité israélienne: l'adversaire proprement dit, Shamir, s'emploie avec succès à former une nouvelle coalition. De véritables progrès ne pourront probablement être enregistrés au Moyen-Orient qu'en 1993, lorsque les prochaines élections présidentielles trouveront leur aboutissement aux Etats-Unis.

Jusqu'alors, l'aménagement de la politique mondiale sera dominé par le nouvel ordre établi ou à établir en Europe; pour tenir compte de l'important potentiel électoral juif aux Etats-Unis, personne n'osera de toute façon exercer une pression vraiment importante sur Israël. La paix sera définitivement scellée pour Israël en 1993; la situation actuelle permet de croire qu'elle se fera probablement avec la participation décisive de Yitzhak Rabin. Shimon Peres pour le moins se tiendra en arrière-plan.

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Juillet 1990
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Le grand ensemble de Muristan

Les juifs peuvent-ils s'établir où bon leur semble à Jérusalem, au prix d'une crise internationale et l'aggravation des relations d'Israël avec le monde catholique-chrétien?

Cette question a préoccupé l'opinion populaire et les politiciens en Israël dans le courant du mois d'avril, un groupe de 20 familles juives s'étant établi dans le quartier chrétien de Jérusalem, en face du Saint-Sépulcre.

«Neve Davids» (demeure de David), c'est ainsi que se nomme le siège dans un immeuble acquis pour 5 millions de dollars par un citoyen arménien de Jérusalem. Les chrétiens catholiques de Jérusalem et le monde ont réagi violemment sous forme de protestations et de démonstrations de masse, condamnant sévèrement Israël.

De nombreux Israélites également, avec à leur tête le maire de Jérusalem Teddy Kolek, ont émis de vertes critiques à l'endroit de la colonie juive, facteur affectant selon eux l'équilibre critique entre les diverses religions dans la capitale israélienne.

Le cas a ensuite été déféré au tribunal, l'Eglise orthodoxe-grecque de Jérusalem prétendant que l'immeuble lui appartenait et que le vendeur arménien ne possédait aucun titre de propriété.

La tension et les discussions politiques sur ce sujet furent encore nourries, après constatation que l'achat de la maison avait été financé par le ministère israélien du logement.

Quelques jours avant cette découverte, le gouvernement israélien avait rejeté toute responsabilité sur l'affaire, prétendant qu'il s'agissait en l'occurrence d'une querelle de droit civil.

Des recherches ultérieures ont ensuite révélé que le ministre du logement David Levi avait procédé de son propre chef, mettant le gouvernement dans une situation accablante. Les discussions juridiques quant à savoir à qui appartient l'immeuble sur la place du Muristan ne se sont pas encore tues. Provisoirement, jusqu'à la clôture du cas, le tribunal a ordonné à toutes les familles juives concernées d'évacuer l'immeuble sur le champ. Z. L.

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