Nouvelles d'Israël

02 / 1994
Texte intégral

.

Israël fournit des batteries aux fourgons postaux allemands

Les fourgons postaux allemands vont être équipés de moteurs électriques fonctionnant à l'aide de batteries israéliennes.

Aux dires des experts de la commission de normalisation allemande, ces batteries, qui ont été fabriquées dans l'entreprise EFL (Jérusalem), sont les meilleures du monde. Les batteries ordinaires pour véhicules électriques pèsent 900 kilos et donnent une autonomie de 50 kilomètres. Les batteries israéliennes ne pèsent que 600 kilos et ne doivent se recharger que tous les 300 kilomètres. Elles sont plus fiables et fonctionnent également à des températures extrêmement basses (jusqu'à -18 degrés).

M. Günther Tomm, directeur des Postes allemandes, a fait savoir que dans un premier temps, quelque 70 véhicules postaux seraient équipés des batteries israéliennes. Ces autos seront fournies par Mercedes. Par ailleurs, outre les postes, les télécommunications, Siemens et BMW, ainsi que les villes de Mayence, Hamm et Brème veulent elles aussi installer ces nouvelles batteries dans 15 à 20 véhicules supplémentaires.

L'an dernier, une étude du TÜV de Bavière a confirmé les qualités pratiques des batteries zinc-air. Note de la rédaction: en page 23 de notre édition d'août dernier, nous évoquions déjà dans le détail cette nouvelle source d'énergie israélienne.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

02 / 1994
Texte intégral

.

Rome reconnaît Israël

Pour l'Etat d'Israël, l'année 1994 commence par un accord décrit comme un «succès historique» à Jérusalem: une convention-cadre entre l'Etat d'Israël et l'Eglise catholique romaine, comprenant une série d'accords équivalant à une reconnaissance officielle d'Israël par le Vatican. Au moment où nous rédigions ces lignes, la version officielle de l'accord était signée presque en secret à Jérusalem. En vertu de celui-ci, le Vatican et Israël noueront avant le 1er juin 1994 des relations diplomatiques à part entière.

Dans les 15 paragraphes de la Convention, l'Eglise catholique se livre notamment à une condamnation véhémente de l'antisémitisme international. Aux termes du paragraphe 2, Israël et le «Saint-Siège» s'emploieront à lutter de concert contre toute forme d'antisémitisme, de racisme et d'intolérance religieuse.

Le Saint-Siège met cette occasion à profit pour condamner une nouvelle fois, en tous lieux et à tout moment, la haine, l'oppression et toute expression publique d'antisémitisme à l'encontre du peuple Juif, ainsi que contre les individus. Le Saint-Siège condamne tout particulièrement les agressions commises envers les Juifs impliquant la violation de synagogues ou de cimetières ainsi que les activités qui souillent la mémoire des victimes de l'Holocauste, plus particulièrement sur les lieux qui ont été témoins des événements.

Cette Convention a été négociée lors d'entretiens secrets qui, durant ces derniers mois, ont réuni d'une part le Dr. Yossi Beilin, ministre adjoint israélien des Affaires étrangères accompagné d'une petite équipe de conseillers, et de l'autre une délégation extraordinaire du Vatican. Tout comme pour les entretiens d'Oslo qui ont permis de conclure un accord avec l'OLP, ces entretiens se sont également déroulés en marge des négociations officielles (mais stériles) avec le Vatican. Parmi les représentants du Saint-Siège participant aux négociations secrètes se trouvait le Père Jager, Président du tribunal ecclésiastique de Houston (Texas). Il s'est avéré que celui-ci est un ancien Israélite. David Jager, de son vrai nom, est né à Tel-Aviv et a été éduqué dans des écoles religieuses juives jusqu'à la fin de ses études secondaires en 1972. D'abord sceptiques à son égard, les partenaires israéliens ont toutefois reconnu par la suite qu'il avait joue au cours des négociations un rôle que les anciens Israélites assument dans bon nombre de gouvernements: médiateur et authentique partisan d'une meilleure compréhension d'Israël afin de permettre à un accord de voir enfin le jour.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

02 / 1994
Texte intégral

.

Le score électoral de Vladimir Jirinovski suscite une grande inquiétude en Israël.

Après le score électoral étonnamment élevé remporté par le fasciste antisémite Vladimir Jirinovski, Israël se prépare à l'éventualité d'une augmentation de l'immigration juive en provenance de Russie et de la CEI.

Jirinovski, chef de file du parti d'extrême-droite libéral-démocrate de Russie, à tendance nationaliste russe, ne fait pas mystère de ses prises de position antisionistes, qui sont d'ailleurs inscrites au programme de son parti. Il prétend toutefois ne pas être antisémite, bien que cette affirmation soit incompatible avec les déclarations qu'il a émises durant la période électorale. Jirinovski s'est notamment exprimé avec véhémence contre les Juifs «qui accaparent les places des étudiants dans les universités russes tandis que les enfants de notre peuple doivent passer sous les drapeaux». A une autre occasion, il a exhorté les Juifs à quitter la Russie et à partir en Israël. A diverses reprises, il a également pris position contre le mouvement sioniste en invoquant des concepts qui rappellent l'ouvrage «Protocoles des Sages de Sion», document antisémite publié en Russie au siècle dernier et contenant des détails au sujet d'une soi-disant «conspiration juive» destinée à «faire main basse sur l'économie mondiale».

Après le succès électoral remporté par Jirinovski, la presse israélienne a révélé quelques détails saisissants sur le personnage. Il s'est avéré qu'au cours des années 1980, il était actif dans des organisations juives et ne cachait pas que son père était juif - fait qu'il conteste aujourd'hui. En 1983, Jirinovski recevait, de par son ascendance juive et à sa demande, les documents de demande d'immigration en Israël. Parmi ceux-ci figurait une «requête de regroupement familial», document israélien dont chaque Juif avait besoin à l'époque «émigration n'était pas encore libre) pour immigrer en Israël. Le document était envoyé au demandeur par les autorités israéliennes s'occupant alors des Juifs soviétiques. Mais tous les demandeurs n'utilisaient pas ces documents. Jirinovski faisait partie de ce groupe. En lieu et place, il décida de devenir actif dans des organisations juives locales. Une de celles-ci, dont il fut même membre de la présidence, s'appelait le «Mouvement Shalom». Les autorités soviétiques l'avaient fondée au printemps 1989 en tant qu'alternative aux organisations créées par des activistes sionistes. Quelques Juifs, présents à l'occasion de la cérémonie de constitution, se souviennent parfaitement de Jirinovski. Il a attiré l'attention en se levant brusquement et en tenant un discours dans lequel il faisait quelques observations quant à la composition de l'organisation et à ses objectifs.

«Ses commentaires étaient si brillants et impressionnants qu'il fut élu sur-le-champ pour participer à la présidence de l'organisation», raconte Ramon Spektor, un des participants juifs. Mais Jirinovski n'est pas resté bien longtemps membre de cette organisation: il l'a quittée avec quelques amis lorsque les tendances pro-communistes ont commencé à se renforcer. Aujourd'hui, cet incontestable fond juif n'empêche toutefois pas Jirinovski d'apparaître comme un des pires antisémites de Russie. Ses déclarations, ainsi que la position de force qu'il est parvenu à conquérir, suscitent une grande inquiétude au sein du gouvernement israélien, qui a condamné ses prises de position. Réaction identique de la part de la Communauté juive de Russie, qui a exprimé son souci vis-à-vis d'une atmosphère qui encourage les exactions antisémites. Aussi le Congrès de la Communauté juive a-t-il appelé les membres du nouveau parlement russe à condamner les propos racistes de Jirinovski.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

02 / 1994
Texte intégral

.

Simon Wiesenthal, le combattant pour la justice, fête ses 85 ans.

Simon Wiesenthal est un fanatique de la justice et un humaniste. Internationalement connu comme chasseur de nazis - et haï dans les milieux ad hoc -, il a conduit devant les tribunaux plus de 1.000 criminels en col blanc et sbires des sanglantes organisations national-socialistes, et a enquêté sur plus de 6000 cas.

Il est né le 31 décembre 1908 à Buczacz en Galicie. Son père, officier de réserve de l'armée autrichienne, est tombé pendant la première Guerre Mondiale. Simon Wiesenthal a étudié l'architecture et, en 1932, a ouvert sa propre entreprise à Lemberg. Peu après que l'Allemagne ait attaqué l'Union Soviétique en 1941, il est arrêté pour la première fois par des francs-tireurs ukrainiens. Il séjourne en tout dans douze camps de travaux forcés et de concentration. Il est libéré en mai 1945 à Mauthausen par des soldats américains. Munie de faux papiers, sa femme a survécu dans la clandestinité en Pologne. Le reste de sa famille - plus de 80 personnes - a trouvé la mort dans les camps d'extermination. Dans le bureau de Wiesenthal est accrochée une carte d'Europe, sur laquelle de vastes zones sont saturées de points noirs dont chacun correspond à une fosse commune.

De même, pour Wiesenthal, «chaque jour est un jour de commémoration». C'est également le titre d'un macabre calendrier qu'il a édité: pas un seul jour de l'année, au cours des siècles écoulés, où des atrocités antisémites n'ont pas été commises en l'un ou l'autre lieu d'Europe.

Dès sa libération, Wiesenthal s'est employé à la dénonciation des crimes de guerre. En 1947, il fonde à Linz le «Dokumentationszentrum», centre documentaire dont il fera, après l'avoir ultérieurement transféré à Vienne, une source mondialement reconnue d'informations sur les crimes nazis et fascistes. Mais jamais Wiesenthal n'a été partial: il abhorre et condamne également les méfaits commis dans les nombreux Etats fédérés de l'Empire soviétique. Aujourd'hui, âgé de 85 ans, il plaide dans le monde pour l'aide aux déshérités de Bosnie. Interrogé sur ses motifs, Wiesenthal explique avec ce qui ressemble à de la piété que depuis l'au-delà, sa famille assassinée demande à celui qui a survécu à l'Holocauste: «Qu'as-tu fait pour aider la justice à triompher ?»

Il ne s'est jamais intéressé à la vengeance, mais uniquement à la justice. Ainsi, il ne s'est pas laissé entraîner dans la campagne contre Kurt Waldheim, bien qu'il n'apprécie pas le personnage. Il a également approuvé la libération de John Demjanuk, l'écorcheur des camps de concentration, faute de preuves:

«Un signe de l'indépendance de la justice en Israël!»

Partout dans le monde libre, Wiesenthal est tenu en haute estime. Helmut Kohl, qu'il a rencontré occasionnellement à Gastein, s'est même rendu spécialement à New York pour la fête organisée lors du 80ème anniversaire de Wiesenthal.

En cercle restreint, Wiesenthal, qui a écrit une douzaine de livres intéressants, s'avère être un charmant conteur. Mais ses yeux le trahissent: jamais ils ne se vident du deuil ressenti pour les millions de victimes à qui il a consacré sa vie. Ernst Cramer (DW)

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

02 / 1994
Texte intégral

.

Une ville nommée Modiin

La quatrième ville d'Israël après Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa est une ville qui n'existe pas encore. Elle s'appelle Modiin et naîtra d'ici quelques années dans le centre du pays, non loin de l'aéroport Ben Gourion. C'est dans cette région que vivaient et oeuvraient les Asmonéens, ces combattants de la liberté qui, au Ilème siècle avant Jésus-Christ, avaient repris le Temple des mains de l'envahisseur hellène. La première pierre de la ville a été posée en décembre, lors de la Hanouka qui commémore la purification du Temple par les Macchabées-Asmonéens. Selon les plans, un quart de million de personnes vivront ici dans 64.000 appartements et maisons. Le peuplement devrait commencer dès septembre 1995, une fois les 2.000 premiers logements terminés. Modiin sera une ville très moderne, planifiée jusque dans le moindre détail, qui offrira à ses habitants une qualité de vie digne du XXIème siècle. Il a notamment été décidé qu'aucune maison de la nouvelle ville ne pourrait être plus haute que les arbres qui y sont plantés, soit trois étages et demi. Ses habitants pourront trouver du travail soit dans la ville proprement dite, soit dans ses environs, mais également à Tel-Aviv ou à Jérusalem, chacune de ces deux villes n'étant distante que de 30 kilomètres environ.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

03 / 1994
Texte intégral

.

L'avenir du plateau du Golan

Le gouvernement israélien organisera un référendum avant d'accorder des concessions territoriales substantielles sur le plateau du Golan. Cette décision a été prise par le Premier ministre Yitzhak Rabin deux jours après la rencontre au sommet de Genève entre le président américain Bill Clinton et son homologue syrien Hafez el-Assad. L'annonce de cette décision à la Knesset par Morchedai Gur, son adjoint au ministère de la Défense, a fait l'effet d'une bombe. Si ce référendum devait avoir lieu, ce serait la première fois dans l'histoire de l'Etat d'Israël que les citoyens auraient à répondre directement à une question lourde de conséquences pour leur destin.

Cette communication inhabituelle a suscité des réactions très diverses: les colons du plateau du Golan qui, ces derniers mois, avaient lancé une vive campagne politique contre un éventuel retrait ont déclaré qu'ils considéraient cette décision comme «une victoire importante». Ils sont convaincus que la majeure partie de la population les soutiendra et votera contre un retrait complet. En revanche, les partis d'opposition, emmenés par le Likoud, ont exprimé leur inquiétude à propos de cette décision. Selon eux, la façon dont la question est formulée ne leur laisse aucune chance d'emporter la majorité. C'est la raison pour laquelle le Likoud a invité le Premier ministre à dissoudre la Knesset et à organiser de nouvelles élections.

Les réactions furent également très partagées au sein même de la coalition. Une partie non négligeable des ministres estime en effet que la décision de monsieur Rabin nécessitait une confirmation du gouvernement et qu'il n'avait pas le droit de prendre des décisions autonomes. Selon eux, monsieur Rabin a mis en branle de sa propre autorité un processus entravant le travail du gouvernement et limitant son autorité. De l'avis des opposants, il aurait mieux valu dans ce cas organiser des élections générales sanctionnant la politique du gouvernement et ne pas s'adresser au peuple pour des questions spécifiques.

Les partisans du Premier ministre sont quant à eux très satisfaits de l'idée du référendum.- D'après eux, elle coupe l'herbe sous le pied des opposants au gouvernement et affaiblit la critique publique qui entravait l'action du gouvernement. Ils affirment que le référendum devient seulement nécessaire si l'on doit prendre des décisions relatives à des concessions essentielles, c'est-à-dire sur la fin des négociations avec la Syrie.

L'organisation d'un référendum a donc été annoncée deux jours après la rencontre au sommet entre Bill Clinton et Hafez el-Assad à Genève. Les milieux politiques israéliens se disent déçus des résultats de cette rencontre. En Israël, tout le monde espérait qu'au cours de cette entrevue, Assad s'adresserait publiquement à la population israélienne dans un discours solennel, afin de la convaincre que la Syrie souhaitait effectivement la paix. Or, le prudent et rusé président syrien n'a entrepris aucune démarche officielle susceptible de dissiper les réserves israéliennes. Après ce sommet, les entretiens entre les délégations syrienne, libanaise, jordanienne et israélienne ont repris à la fin du mois de janvier à Washington. Mais ils se sont cette fois déroulés, selon les participants, dans une atmosphère pragmatique qui permettra peut-être à ces négociations complexes de progresser.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

03 / 1994
Texte intégral

.

Catastrophe à l'armée

«Un malheur n'arrive jamais seul». Pour Israël, cette maxime s'est confirmée au matin du 11.1.1994, date à laquelle le Président devait recevoir solennellement dans son bureau le chef d'état-major de l'armée israélienne afin de le congratuler pour une prestation particulièrement remarquable: une année entière sans que l'armée ne perde un seul homme par accident. La cérémonie n'a jamais eu lieu. Quelques heures plus tôt, vers deux heures du matin, un hélicoptère de l'armée s'est écrasé non loin de Jérusalem, tuant les deux pilotes ainsi que les deux passagers. Parmi les victimes se trouvait notamment le général Nehemia Tamari, commandant responsable du centre du pays, qui était un des officiers supérieurs les plus brillants de l'armée. Le général et son équipe étaient à la recherche d'un terroriste ayant quitté la Jordanie pour revenir en territoire israélien. L'hélicoptère s'est écrasé après avoir heurté une antenne en tentant de se poser sur le périmètre du quartier général non loin de Jérusalem, où régnait un intense brouillard.

La mort du général Tamari a infligé un grand choc à l'armée et à tout le pays. Agé de 46 ans, Tamari était un des responsables les plus brillants de l'armée. Il avait passé la majeure partie de son service militaire parmi les parachutistes et commandait notamment la principale unité secrète de commando des forces armées. Dans le cadre de cette activité, Nehemia Tamari avait également pris part à l'opération d'Entebbe ainsi qu'à de nombreuses autres missions de commando importantes. Indépendamment de ses dons militaires exceptionnels, Tamari était particulièrement apprécié pour son intégrité et sa modestie.

Cet accident d'hélicoptère n'a pas été la seule catastrophe de la journée. Quelques heures plus tard, un officier a été tué lorsque son arme s'est déclenchée pendant qu'il la nettoyait. Peu après, un autre soldat a trouvé la mort, victime d'une balle perdue à la prison militaire de Ketziot. L'accident s'est produit lorsqu'un terroriste incarcéré dans l'établissement a attaqué le soldat. Un des officiers présents a voulu tirer des coups de sommation en l'air, mais les balles ont touché accidentellement son collègue, qu'elles ont tué. Ainsi, après une année entière sans accident mortel, l'armée israélienne a perdu six soldats en une seule journée.

© Nouvelles d'Israël

ACCUEIL

 

 Israël, Jirinovski, Wiesenthal