. Pourquoi souffrir? « Pourquoi m'infliger d'amères souffrances ? » (1). Job 13 : 26.
I. - Solution du problème de la souffrance
L'Ecriture donne la solution à l'angoissant et douloureux pourquoi de la souffrance qui de siècle en siècle monte du coeur de l'homme à Dieu.
A. LA SOUFFRANCE A UN BUT DE SALUT POUR LES ENFANTS DU MONDE
La souffrance mondiale d'un monde mourant doit par le Saint-Esprit révéler aux hommes la criminalité du péché, de la révolte contre Dieu et par cette révélation les amener au salut par la repentance et le besoin de pardon.
Sur ce degré inférieur de l'école de la souffrance, l'âme se dit : « Je dois souffrir. » Car :
La souffrance est un salaire de la justice de Dieu.
« Tu châties l'homme en le punissant de son iniquité, tu détruis comme la teigne ce qu'il a de plus cher. » Ps. 39 :12.
La souffrance est un appel de la miséricorde de Dieu.
"Je serai comme un lion pour Ephraïm, comme un lionceau pour la maison de Juda; moi, moi je déchirerai; puis je m'en iraiÉ jusqu'à ce qu'ils s'avouent coupables et recherchent ma face." Os 5:14-15
"Mon fils, ne méprise pas la correction de l'Eternel et ne t'effraie point de ses châtiments; car l'Eternel châtie celui qu'il aime comme un père l'enfant qu'il chérit." Pr 3:11,12
"Eternel, ils t'on cherché quand ils étaient dans la détresse; ils se sont répandus en prière quand tu les as châtiés." Esa 26:16; Lu15:17,18
Mais toujours cette souffrance est pesée par un Dieu d'amour à la balance du sanctuaire. Voir 1Co 10:13 Mal 3:3 Esa 28:23-29
B. LA SOUFFRANCE A UN BUT DE SANCTIFICATION POUR LES ENFANTS DE DIEU
Il importe de se souveneir que pour le racheté de Christ toute souffrance a perdu le caractère de châtiment.
"Le châtiment est tombé sur Lui, afin que nous ayons la paix." Esa 53:5
Pour l'enfant de Dieu la souffrance sera
"Le creuset de la sainteté de Dieu" Jas 1:2-4
"Je le purifierai comme on purifie l'argent; je l'éprouverai comme on éprouve l'or." Za 13:9
"Tu nous a éprouvé, ô Dieu! Tu nous as fait passer aucreuset comme l'argent; tu nous a amenés dans le filet, tu as mis sur nos reins un pesant fardeau, tu as fait monter des hommes sur nos têtes, nous avons passé par le feu et par l'eauÉ" Ps 66:10-12
Ces souffrances seront donc:
Au 1° degré:
Des souffrances éducatrices, dsiciplinaires, (dans lesquelles il dira: "Je veux souffrir") destinées à lui ouvrir les yeux sur lui-même, sur ses restes de vie propre, à le rendre oublieux de lui-même, obéissant, humble, fidèle, soumis à toute la volonté de Dieu.
« Supportez le châtiment ; c'est comme des fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu'un père ne châtie pas ?... Nos pères nous châtiaient pour peu de jours comme ils le trouvaient bon ; mais Dieu nous châtie pour notre bien afin de nous rendre participants à sa sainteté... » Hébr. 12 : 7-11.
au 2' degré
des souffrances préservatrices, révélatrices,
(dans lesquelles il dira : « Je puis souffrir »)
destinées à le préserver de satiété, d'orgueil spirituel, de confiance en sa force, en sa sagesse propres et à lui révéler la puissance de Dieu s'accomplissant dans la faiblesse.
« une écharde dans la chair... Trois fois j'ai prié le Seigneur de l'éloigner de moi, mais il m'a dit : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. » Il Cor. 12 : 7-8.
au 3e degré
des souffrances de maître, échos de celles du Christ,
(dans lesquelles il dira : Il m'est fait la grâce de souffrir)
Ces souffrances n'ont plus rien à faire ni avec notre éducation, ni avec notre perfectionnement. Elles sont assumées par l'enfant de Dieu en vue de la gloire de Dieu par pur amour pour le Christ, pour son Eglise, pour son oeuvre.
« Réjouissez-vous dans la mesure même où vous avez part aux souffrances du Christ, afin que, le jour où sa gloire sera manifestée, vous serez aussi dans la joie et l'allégresse. » 1 Pier. 4 :13.
« Pourvu que je le connaisse, Lui et la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances, me rendant conforme à lui en sa mort dans l'espoir de parvenir aussi à la résurrection d'entre les morts. » Phil. 3 : 10.
Il. - Compréhension ut acceptation de la souffrance
Quelle devra donc être l'attitude de l'homme en face de la souffrance ? Voir : Rom. 12 : 12.
Hélas ! il en est peu qui comprennent son austère langage 1 Bien souvent l'âme révoltée s'irrite contre le divin messager et se livre à l'amertume. La Bible nous en donne de nombreux exemples : depuis Pharaon qui endurcit son coeur aux appels réitérés de Dieu jusqu'aux rebelles des derniers jours qui se raidiront contre les grands jugements de Dieu. Voir : Apoc. 16 :10-11.
De là la plainte de Dieu :
« Quels châtiments nouveaux vous infliger quand vous multipliez vos révoltes ? La tête entière est malade, et tout le corps est souffrant. » Es. 1 : 5.
« En vain ai-je frappé vos enfants ; ils n'ont point eu égard à la correction. » Jér. 2 : 30.
« Eternel, tu les frappes et ils ne sentent rien ; tu les consumes et ils ne veulent pas recevoir instruction ; ils prennent un visage plus dur que le roc, ils refusent de se convertir. » Jér. 5 :3.
Mais chez d'autres la souffrance produit la tristesse selon Dieu dont on ne se repent jamais. Ces âmes
ne perdent pas courage quand il les reprend. Hébr. 12 : 5.
ne craignent pas la souffrance. Apoc. 2 : 10.
prient dans leur souffrance. Jacq. 5 :13.
sont patientes dans l'affliction. Rom. 12 : 12 ; II Thes. 1 : 4. se réjouissent et se glorifient dans leurs afflictions. Jacq. 1 : 2-4; Rom. 5:3.
Quel sera le langage de ces âmes dans l'épreuve ?
Non seulement elles ne murmurent pas, mais elles acceptent leur souffrance avec soumission, confiance, espérance et joie ; elles la considèrent comme indispensable à la formation de l'être spirituel à la ressemblance du Fils de Dieu et elles disent :
« C'est l'Eternel, qu'il fasse ce qui lui semblera bon. » I Sam. 3 :18.
« Il m'est bon d'avoir été affligé afin que j'apprenne tes statuts. » Ps. 119 :71.
« Avant d'avoir été humilié je m'égarais, maintenant j'observe ta parole. Ps. 119 : 67.
« L'Eternel l'a donné, l'Eternel l'a ôté, que le nom de l'Eternel soit béni. » Job 1 : 21.
« Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, ta houlette et ton bâton me rassurent. » Ps. 23 : 4.
« Ma chair et mon coeur peuvent se consumer, Dieu sera toujours le rocher de mon coeur et mon partage. » Ps. 73 : 26.
« Qui nous séparera de l'amour du Christ ? Sera-ce l'affliction ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée ?... Au contraire, dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés... » Voir : Rom. 8 : 35-39.
III. - Réconfort suprême dans la souffrance
Ce réconfort, les enfants de Dieu le puisent dans le fait que la question du « pourquoi » de la souffrance est intimement liée à cette autre question : « Quel est le but de Dieu avec les siens ? » Quand ce but, fixé dès l'éternité (voir Rom. 8 : 29 ; II Pier. 1 : 4), est clairement discerné, l'horizon s'éclaircit, car l'âme comprend que ce but ne saurait être atteint par nul autre chemin que par celui de la souffrance, et dans la mesure même où elle a la vision de la gloire de sa destinée et que la passion de la gloire de Dieu l'étreint, elle sera prête à souffrir. Car il y a un « il faut » de la souffrance pour le disciple comme pour le Maître. Luc 24 :26.
Si Christ, le Saint de Dieu, « a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes » (Hébr. 5 : 8), n'est-il pas de toute évidence que le disciple, qui n'est pas plus que le Maître, doive suivre le même chemin ?
« Maintenant il faut que vous soyez pour un peu de temps attristés par diverses épreuves... » 1 Pier. 1 : 6.
« C'est par beaucoup d'afflictions qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. » Actes 14 : 22.
Saint Paul nous indique le lien profond entre les souffrances présentes et la gloire à venir. Voir : Il Cor. 4 :17-18. (Voir aussi 1 Pier. 5 : 10).
Lui qui n'était pas un théoricien en matière de souffrance (Lire : Il Cor. 11 : 23-29) voit le rapport de cause à effet : affliction légère et passagère - poids éternel d'une gloire sans mesure et sans limite.
« J'estime, dit-il, qu'il n'y a point de proportion entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui doit être manifestée... » Rom. 8 : 18.
C'est pourquoi il peut dire
« Je suis rempli de consolation ; je suis comblé de joie au milieu de toutes nos afflictions. » II Cor. 7 : 4 et II Cor. 12 :10.
Il ne désire que la communion des souffrances du Christ. Voir : Phil. 3 : 10 ; Rom. 8 - 17 ; II Cor. 12 : 10.
Il sait que, considérée de ce sommet, la souffrance est une grâce :
« Dieu vous a fait la grâce, par rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. » Phil. 1 : 29.
IV. - Fin de la souffrance
Toutefois la souffrance aura un terme. Lorsque sera fermée la grande parenthèse du péché et que Dieu sera tout en tous, alors aussi sera clos le ministère de la souffrance.
« Les rachetés de l'Eternel retourneront ; ils iront à Sion avec chants de triomphe ; une joie éternelle couronnera leur tête ; l'allégresse et la joie s'approcheront la douleur et les gémissements s'enfuiront. » Es. 35 : 10.
« L'Eternel sera ta lumière à toujours les jours de ton deuil seront passés. » Es. 60 : 20.
« Tu oublieras tes souffrances ; tu t'en souviendras comme des eaux écoulées ; tes jours auront plus d'éclat que le soleil à midi ; tes ténèbres seront comme la lumière du matin. » Job 11 :16-17.
« Dieu lui-même essuiera toute larme de leurs yeux. » Ap. 21 : 4 ; cf. Es. 25 : 8.
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(1) Voir : Ziele Gottes im Leid der WeIt. v. G. Nagel.
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