Témoignages des pères de l'Eglise

 

Jésus dit: Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Matt. 24 : 35.

 

Je commence par les témoignages puissants des pères de l'Eglise, dont les paroles ne perdront jamais leur force et qui ont tous combattu pour la défense de l'inspiration irrévocable de l'Ecriture Sainte.

 

Saint Clément d'Alexandriequi vivait au premier siècle écrit: "Lisez avec assiduité l'Ecriture Sainte, qui est la Parole divine, la révélation du Saint-Esprit " (ad. Cor. 1, cap. 45), et il ajoute dans un autre passage: " En vérité la Sainte Ecriture forme des saints, des hommes de Dieu. De même, continue St-Clément, celui qui abandonne l'Autorité de l'Ecriture, - d'homme devient bête. Mais, au contraire, celui qui, revenant de l'erreur, obéit aux Ecritures et confie sa vie à la vérité, - est changé, en quelque manière d'homme en Dieu".

 

Saint-Justin le martyrun des plus anciens des pères de l'Eglise. Il vivait vers l'an 140, écrit dans son Orat. ad. Graecos cap. 5: "La Parole de Dieu pénètre dans notre coeur avec sa force et nous élève aux compréhensions les plus élevées, elle nous forme, nous qui sommes mortels - en des immortels, et nous conduit de cette vie si courte, - à la vie éternelle".

"Des choses si élevées, ne peuvent être connues par la réflexion humaine, mais seulement par le moyen d'un don céleste qui est descendu sur les saints hommes. Ils n'avaient besoin, ni d'une éloquence selon les règles de l'art, ni de moyens ingénieux de dispute, mais seulement de remettre passivement leurs âmes prêtes à l'influence du divin Esprit. Comme un archet promené sur une lyre produit des sons, ainsi Dieu se servit de ces hommes pieux comme d'instruments pour nous faire connaître les choses célestes" (Justin: Cohortat ad. Gentes, cap. 8).

"Ne prêtez l'oreille à personne" dit St-Justin, " à personne qui ne puise pas ses arguments et ses preuves à la source divine de l'Ecriture Sainte et qui ne se base pas sur cet unique fondement. Oh, que nous sondions tous l'Ecriture Sainte, car tant que je me dirige d'après elle, je serai à l'abri de tout chemin dévoyé"(Dialogues cum Tryphone).

 

Théophile 5me évêque d'Antioche. Né païen, très instruit, il fut amené au christianisme par l'étude de l'Ancien Testament. On n'a aucune date certaine ni sur sa naissance, ni sur sa mort (d'après Nicéphore il est né en 168).

Le philosophe Autolycus lui ayant demandé de lui montrer son Dieu, il lui répond: "La lumière n'est que pour ceux qui ont les yeux nets". Il écrivit la déclaration suivante: "Nous ne tomberons pas dans les abîmes des enseignements hérétiques si nous tenons fermement au rivage inébranlable de l'Ecriture Sainte, car tous les lecteurs assidus de la Parole de Dieu jouissent de la béatitude de sa divine étreinte. Tous ceux qui négligent la lecture de la Parole de Dieu errent dans un désert sans bornes et sans remparts, où ils sont exposés aux attaques violentes de l'ennemi et sont en danger d'être détournés de la vérité" (Ibid: Epist. pasch. a. 412).

 

Saint-Irénéné à Smyrne 140 - 202. "Il y a" dit-il, "dans les Ecritures des difficultés que nous pouvons résoudre dès à présent par la grâce de Dieu; mais il en est d'autres que nous Lui abandonnons, non seulement pour ce siècle, mais pour le siècle qui est à venir, afin que perpétuellement aussi l'homme apprenne de Dieu les choses qui sont de Dieu" (Irenaeus, adv. hoeres. lib. II cap. 47).

 

Tertullien, un des pères de l'Eglise les plus éminents. Né l'an 160 à Carthage, mort vers 240, disait: "Que l'école d'Hermogène (Hermogène était un faux docteur africain) montre que ce qu'il enseigne est écrit. Si cela n'est pas écrit, qu'il craigne l'anathème prononcé contre ceux qui retranchent ou qui ajoutent quelques choses aux Ecritures" (Contre Hermogène chap. 22).

 

Origène. Né en 185 à Alexandrie, mort à Tyr en 254. Un des plus grands et des plus nobles génies de l'Eglise. chrétienne surnommé Adamantinos, le "Diamant" IL faut croire qu'aucun mot de la Sainte Ecriture ne manque de la sagesse de Dieu, car celui qui a dit à un homme: Tu ne paraîtras pas vide devant Moi (Exode 34), à plus forte raison ne dira lui-même rien qui soit vide; car les prophètes prennent, comme ils le disent, de Sa plénitude. C'est pourquoi il y a partout un souffle qui émane de cette plénitude, et il n'y a rien dans les prophètes, dans la loi, dans l'évangile ou dans les lettres apostoliques, qui ne vienne de cette plénitude.

Ce souffle, qui provient de la plénitude de Dieu, se manifeste à ceux qui ont des yeux pour voir la révélation de la plénitude divine, des oreilles pour l'entendre, un odorat pour en percevoir le parfum. Mais s'il arrive une fois, en lisant les Ecritures, de rencontrer une pensée qui est pour toi, une pierre d'achoppement et un rocher de scandale, alors accuse-toi toi-même! Ne te désespère pas; sois certain que cette pierre de scandale renferme des pensées telles, que s'accomplira ce qui est écrit: Celui qui croit ne sera point confus" (Néander, K. Gesseh. III. 950. Voir Origène, Hom. II. in Jerem.)

 

Saint-Athanase, patriarche d'Alexandrie, (né vers 296 mort en 371), écrit:"Les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament sont les sources de notre salut desquelles chacun qui a soif peut toujours puiser. C'est par cette source seule que la connaissance de la vie éternelle nous a été transmise. Que personne n'y ajoute rien, que personne n'en retranche rien! Notre Seigneur Jésus fit rougir les saducéens en disant:"Vous errez ne connaissant pas les Ecritures" (Matt. 22: 29), et il adressa aux juifs l'exhortation:"Sondez Les Ecritures, car ce sont elles qui rendent témoignage de Moi" (Jean 5: 39. Epist. festal. 39).

Les Saintes Ecritures sont divinement inspirées et suffisent pour faire entendre la vérité". (Dans l'oraison contre les gentils).

"Au moyen de la Bible, notre vie, l'état de notre esprit, de notre âme, de nos pensées, nous est dévoilé. Occupe-toi de cette sainte lecture de la Parole de Dieu et lis la, comme si elle était écrite pour toi personnellement; aie pleine confiance en Dieu - (D. Schram. Analys. Opp. P. P. X pag. 90).

 

Saint-Cyrill, évêque de Jérusalem né en 315 - 386 écrit: Ne crois pas à mes paroles si tu ne trouves pas l'affirmation de ce que je te dis dans la Parole de Dieu. Notre foi ne reçoit pas sa puissance au moyen des démonstrations et des arguments humains; la puissance de la foi découle des certitudes de l'Ecriture Sainte" (Catech. 4 de Spirit. pag. 31 Coln. 1564).

 

Grégoire de Naziance, né vers l'an 330 - 389 compare d'une façon admirable la Sainte Ecriture à une source de béatitude intarissable: "Quand un voyageur, dit-il, subissant les tourments de la soif, trouve sur son chemin une source pure d'eau vive, restera-t-il immobile devant elle en raisonnant au sujet de la propriété de cette eau vive. Loin de là, il inclinera ses lèvres brûlantes et se désaltérera. Fais de même que cet altéré et tu comprendras pourquoi ceux qui ont soif sont bien-heureux. C'est en ton pouvoir de faire cette expérience bénie" (Homil. 3 in Ecclesiast). "Apprends à connaître Dieu à travers la Parole de Dieu".

 

Saint-Ephraim, né vers l'an 370 écrit: "Commence ta lecture de l'Ecriture Sainte par la prière suivante: Seigneur Jésus ouvre mes oreilles pour entendre et comprendre Ta Parole et pour accomplir Ta volonté éclaire mes yeux pour que je voie les merveilles de Ta loi! - Chrétien! que la prière soit ton armure permanente, car il y en a beaucoup qui s'étant confié à leur propre sagesse sont tombés dans l'erreur et ne purent arriver par là-même à la compréhension de la Sainte Ecriture (Sermon 70 advers. scrutat). Le législateur nous a donné la loi sans exiger de doctrine. C'est pourquoi lis assidûment les deux Testaments et en lisant rejette tous les doutes et les vaines objections. Celui qui t'a donné la loi exige de toi la foi, mais non les contestations." (Sermon 60).

 

Saint-Jérôme père de l'Eglise. Né en 331 à Stridon près d'Aquilée, mort en 420. "C'est la doctrine de l'Esprit", disait-il, "qui est transmise dans les livres canoniques; si les conciles établissent quelque chose qui Lui soit contraire, je l'estime une impiété" (Nefas duco Ep. ad. galat.).

"Si l'on parle sans l'Autorité des Ecritures, continue-t-il, ce n'est qu'un babil qui ne mérite pas de foi"(Ep. ad. Titum). "Ce ne sont pas les erreurs de nos ancêtres que nous désirons suivre, mais l'Autorité des Ecritures et les commandements de Dieu" (Dans son Comment. sur Jérémie).

"Tout ce qui est inventé par nous-mêmes sans l'autorité et le témoignage des Ecritures, comme si c'était une tradition apostolique, est frappé par l'épée du Seigneur" (Dans le Comment. sur Aggée ch. 1).

St-Jérôme écrivit les paroles suivantes à Démétriad:"Je te demande avec instance une chose et je ne pourrai te réitérer avec ardeur cette prière que voici : Lis la Bible! Tu préserves par là le champ de ton coeur de la dévastation causée par l'ivraie, et la sagesse divine t'encerclera et sera ta protection" (Epist. ad Démétriad). "Si d'après la déclaration de l'apôtre Paul, Christ est la puissance et la sagesse de Dieu, cette puissance et sagesse sont et restent inconnues à celui qui ignore les Saintes Ecritures"(Tom 9: in 1. comment. Esaïe ad. Eustoch. vir. q. praefat).

 

Saint-Basile le grand, un des plus remarquables des pères de l'Eglise grecque né en 329 - 379 écrivait à une chrétienne: "Ayant la consolation des Saintes Ecritures, vous n'avez besoin ni de moi, ni d'aucun autre pour déterminer votre conduite, puisque le Saint-Esprit vous est un conseiller suffisant et un guide dans ce qui vous est avantageux" (Epist. 283).

Et ailleurs: "Il est juste et nécessaire que chacun soit instruit dans l'Ecriture Sainte afin d'être bien fondé dans les réalités de la foi et d'être préservé des traditions humaines" (Régul. brev. Inter. 95). "C'est une évidente marque d'incrédulité et un véritable acte de présomption, que de rejeter des choses écrites dans les Saintes Ecritures ou de recevoir des choses qui n'y sont pas écrites" (Sur la foi; règles morales, règle 80).

 

Saint-Ambroise, archevêque de Milan, un des pères les plus remarquables de l'Eglise latine, né à Trèves vers l'an 340 - 397. Il écrivit: "Nous parlons avec Christ, quand nous prions, nous l'écoutons, quand nous lisons la Sainte Ecriture" (De officiis Minist. lib. I. c. 20). "Que notre âme soit toujours avec Jésus; qu'elle ne s'éloigne jamais de son temple, jamais de Sa Parole; qu'elle soit toujours occupée à la lecture des Ecritures, à la méditation, à la prière, afin que la Parole de Celui qui est, agisse toujours en nous"(de Abraham 1. 2. c. 5. § 22).

"Bois à l'une et à l'autre coupe de l'Ancien et du Nouveau Testament; car, dans l'une et dans l'autre, c'est Christ que tu bois. Bois Jésus-Christ, afin de boire le sang qui t'a racheté. Bois Jésus-Christ, afin de boire toutes ses paroles, boit la Sainte Ecriture, on dévore la divine Ecriture, lorsque les sucs du Verbe éternel descendent dans les veines de notre intelligence, et pénètrent la puissance de notre âme" (Ambrosius, in Psalm. I. Enarratio).

 

Saint-Augustin, le plus illustre des pères de l'Eglise latine, évêque d'Hippone (354 - 430) écrit: "Toute l'Ecriture a été écrite par les doigts de Dieu, c'est-à-dire par le Saint-Esprit qui remplissait les hommes de Dieu". - "Je lis l'Ecriture comme étant écrite avec le sang de Christ. -

Dans la mesure où tu meurs au monde, dans cette même mesure tes yeux s'ouvriront pour voir et concevoir l'Ecriture Sainte, mais tant que tu vis d'après les préceptes de la chair, tu seras aveugle et l'Ecriture Sainte te restera incompréhensible" (August. opp. IV. 31). - "Christ après sa résurrection ne s'est pas contenté de l'attouchement de ses disciples, Il a cherché en outre à les instruire dans les Saintes Ecritures et a les en convaincre. "Il leur expliqua par toutes les Ecritures ce qui Le concernait" (Luc 24: 27), afin que nous, auxquels un attouchement physique est impossible, nous puisions notre foi dans l'Ecriture Sainte seule et que cette source seule serve à l'affermir" (In joli. Tr. 49).

"Emportons du milieu de nous tous nos papiers et tous nos livres, et que le Livre de Dieu seul s'avance" (In Psalm 57) "Ecoute Christ parlant! Ecoute la vérité enseignant; que l'on n'entende plus: je dis ceci! je dis cela! mais que l'on entende: Le Seigneur dit ces choses! - Quelqu'un me demandera-t-il: Pourquoi voulez-vous que l'on ôte nos livres du milieu de nous? - je réponds: Parce que je ne veux pas que l'on prouve quoi que ce soit par des documents humains, mais par des oracles de Dieu. - Lisez-nous ceci de la loi, ceci des prophètes, ceci des Psaumes, de l'Evangile, des Epîtres, des Apôtres: Lisez-nous - et croyons! (De unitate Eccl. ch. 6).

Dans un autre endroit St-Augustin écrit: "Si nous nous heurtons à des passages dans la Bible que nous nommons obscurs, c'est une preuve qu'il y a dans notre coeur des recoins obscurs, où nous ne voulons pas laisser pénétrer la lumière. L'attitude que nous devons avoir en lisant la Sainte Ecriture se trouve dans ce passage biblique: "Parle Seigneur, car ton serviteur écoute" (I Sam. 3: 10).

"Ce serait de l'impiété de notre part" écrivit St-Augustin, de ne pas lire, ce que Dieu a ordonné d'être écrit pour nous (Lib. 6 cont. Faust cap. 19). "Par les seules Saintes Ecritures, tu peux connaître pleinement la volonté de Dieu" (Epit. 142 chap 9: 3).

 

Saint-Jean Chrysostome(nommé bouche d'or) né à Antioche 347 - 407. Un des pères de l'Eglise le plus éloquent, s'exprima de la manière suivante:

"Un mort vint-il à ressusciter, ou un ange vint-il à descendre du ciel, les Ecritures devraient encore être crues préférablement à eux" (4e Homélie sur Lazare). Et encore: "L'apôtre range les Ecritures avant les anges; car les anges sont des serviteurs, tandis que les Ecritures, ne procèdent pas des serviteurs, mais du Seigneur Lui-même" (de Homél. sur les Galates). "Pourquoi" ajoute-t-il, "nous est-il commandé d'avoir recours à l'Ecriture Sainte? Parce que depuis que les traditions humaines commencèrent à se manifester dans l'Eglise, il ne resta à ceux qui voulurent connaître la vraie foi aucun autre refuge comme preuve incontestable des vérités du christianisme que la Sainte Ecriture, et la Sainte Ecriture seule suffit" (Tom. Il Homl. 49 in cap. Matt. 24 p. 1088).

Ceux qui ne connaissent pas la Sainte Ecriture ne peuvent, par conséquent, pas être de vrais pères à l'égard de leur famille (Ibid. Homl. 48 in Matt. c. 13 pag. 409). Jean Chrysostome nous laissa une parole précieuse, significative, dont la réalité répond avec puissance aux conditions du temps actuel, comme celles du passé: "La cause de tout mal réside dans l'ignorance et la connaissance imparfaite de l'Ecriture Sainte, (Tom. III Homl. 19 in Act. Apost. c. 9 pag. 574).

 

Je termine ces témoignages des Saints Pères par la prière suivante de St-Irinée écrite vers l'an 180:

"Accorde Seigneur Jésus que tous ceux qui lisent l'Ecriture Sainte, apprennent à Te connaître et soient enracinés en Toi. (Libr. III contra haeres. cap. 6 Basileae a. 1548.)

 

Jésus dit: "Je Te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que Tu les as révélées aux enfants" (Matt. 10: 25).

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