Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Chapitre I

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J'ai compris dans mon premier récit, ô Théophile, tout ce que Jésus avait autrefois fait et enseigné, jusqu'au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir donné ses ordres, par le Saint-Esprit, aux apôtres qu'il avait choisis.

I, 1,2. Ces deux versets forment dans l'original une espèce de préface incomplète. La construction de la phrase aurait dû amener cette autre: maintenant j'en mis commencer un second, etc. La mention des ordres donnés et de l'ascension, de ces deux faits qui rentraient dans le cadre du premier livre, mais sur lesquels Fauteur a de nouveaux renseignements à communiquer, l'engage dans une digression qui lui fait perdre de vue la rédaction commencée. Cette imperfection de la forme du discours a dû être effacée en partie dans la traduction.

Les ordres dont il est question ici, sont les dernières injonctions adressées aux disciples, telles que nous les lisons dans l'évangile, chap. XXIV, 47 ss., et de nouveau dans les lignes qui vont suivre. En ajoutant que ces ordres leur furent donnés par le Saint-Esprit, Luc n'a pas voulu, sans doute, insister sur le fait que Jésus lui-même était inspiré, mais il a voulu dire que le don de l'esprit accompagnait l'appel fait aux apôtres, de manière qu'ils pussent le comprendre et qu'ils se sentissent la volonté d'y répondre.

Cette explication, positivement appuyée par Jean XX, 22, peut encore se fonder sur Luc XXIV, 4-5. La contradiction apparente dans laquelle elle se trouve avec Luc XXIV, 49 et Actes l, 5, disparaîtra facilement dès qu'on aura clairement reconnu ce que notre auteur et son récit entendent par la communication du Saint-Esprit, que le préjugé seul, contrairement à toute saine exégèse, a pu déclarer unique et exclusive. (Histoire de la théol. chrét., etc., II, 339 s., 3e éd.)

3 Car après sa passion, il se présenta vivant devant eux, par des manifestations nombreuses, en leur apparaissant pendant quarante jours et leur parlant de ce qui concernait le royaume de Dieu; et en mangeant avec ceux, il leur enjoignit de ne pas quitter Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis, «ce dont vous m'avez entendu parler: car Jean baptisait d'eau, mais vous, vous serez baptisés d'esprit saint, dans peu de jours.» 

6 Eux cependant, en l'accompagnant, l'interrogeaient en disant: « Seigneur, est-ce à présent que tu vas rétablir la royauté pour Israël?» Mais il leur répondit: «Il ne vous appartient pas de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité; mais vous recevrez de la force, quand le Saint-Esprit viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre.»

I, 3-8. Ce morceau reprend et résume l'histoire des apparitions de Jésus ressuscité. Deux traits surtout, complètement effacés dans les traductions ordinaires, nous font voir que l'auteur maintient sa première narration jusque dans les détails. Les instructions qu'il reproduit ont été données à une occasion où Jésus avait mangé avec ses disciples, et son dernier entretien avec eux a eu lieu sur le chemin de la montagne des oliviers où ils l'avaient accompagné (Luc XXIV, 43, 50). La seule différence entre les deux rédactions porte sur la chronologie; car tandis que dans le premier livre toutes les apparitions sont concentrées sur le jour même de la résurrection, il est fait mention ici d'un laps de temps bien plus long. Du reste, ces apparitions sont introduites comme des preuves du fait de la résurrection.

Les dernières instructions de Jésus concernent: 1° le séjour provisoire des disciples à Jérusalem pour y attendre les événements; 2° la promesse réitérée du Saint-Esprit; 3° la venue du royaume de Dieu; enfin 4° la mission apostolique. Deux de ces points méritent d'être spécialement relevés d'après notre texte. La promesse du Saint-Esprit est reproduite dans une formule bien connue et attribuée autrefois à Jean-Baptiste (Matth. III, 11. Marc I, 8. Luc III, 16. Jean I, 33), mais que la prédication chrétienne devait s'approprier à son tour, parce qu'elle définit on ne peut mieux la différence essentielle des deux ordres de choses, de l'Évangile et de la Loi, et qu'elle sert ici à rattacher le baptême de la Pentecôte à celui du Jourdain, l'inauguration de l'Église aux débuts de la bonne nouvelle. Le discours sur le royaume rencontrait encore, comme autrefois, dans l'esprit des disciples, le préjugé national et les préoccupations politiques. Jésus, selon sa méthode souverainement sage et bien connue par les récits évangéliques, ne combat pas directement ce préjugé. Il se borne à ouvrir à ses apôtres la perspective du devoir; c'était la meilleure garantie contre les égarements d'un enthousiasme fantastique et superstitieux. L'histoire du siècle apostolique nous fait connaître la transformation lente et graduelle des espérances caressées par les premiers chrétiens, et qui, tout en cessant d'être dirigées vers les choses politiques, s'attachaient longtemps à l'idée d'un règne messianique prochain et terrestre, avant de se spiritualiser et de se dégager de leur cadre primitif. Mais ce qu'il y a ici de plus remarquable et de moins remarqué par la science théologique, c'est que Jésus, en refusant à ses disciples, pour le moment et pour toujours, le savoir qu'ils avaient réclamé, leur promet, comme compensation, une force jusque-là inconnue. Le don du Saint-Esprit n'est donc pas essentiellement une illumination de l'intelligence, un gage d'infaillibilité théorique, mais une élévation de la volonté, un principe et un moyen d'action. Cette interprétation sera confirmée par de nombreux passages de notre livre.

9 Et quand il eut dit cela, il fut élevé devant leurs regards, et un nuage vint le dérober à leurs yeux. Et comme ils regardaient vers le ciel pendant qu'il s'éloignait, voilà que deux hommes se présentèrent à eux en habits blancs et leur dirent: «Hommes Galiléens, pourquoi restez-vous là en regardant vers le ciel? Ce Jésus qui vient d'être enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière dont vous l'avez vu s'en aller vers le ciel.»

I, 9-11. Le fait de l'ascension est décrit ici de la manière dont l'Église l'a toujours conçu depuis, et dont la peinture l'a représente. Jésus est élevé, soulevé de terre, enveloppé d'un nuage, et ce nuage doit être monté vers le ciel, puisque le texte dit deux fois que les disciples l'y suivirent des yeux. Dans la pensée du narrateur, les deux hommes en habits blancs ne peuvent être que des anges, et leur discours, bien qu'il ne se prononce pas d'une manière tout à fait explicite, en promettant le retour visible du Christ, semble confirmer l'attente universelle de la première génération des chrétiens, qui espéraient en être témoins avant de mourir (Matth. XVI, 28). Toujours est-il qu'en mettant cette promesse, et elle seule, dans la bouche des anges, la tradition apostolique atteste l'importance prépondérante qu'elle y attachait.

Notre passage est le seul du Nouveau Testament qui entre dans quelques détails relativement à l'ascension du Seigneur. Les autres textes qu'on a pu comparer ici (1 Tim. III, 16. Éph. IV, 8. 1 Pierre III, 22. Jean VI, 62, et les endroits où il est parlé de Jésus assis à la droite de Dieu), ou bien restent dans les généralités, ou bien même se prêtent à une interprétation spirituelle. Aussi n'est-ce pas sur le fait de l'ascension, considéré au point de vue idéal, qu'une discussion peut s'élever au nom de l'exégèse: car s'il est vrai que Jésus est ressuscité, il s'ensuit que de manière ou d'autre il a dû quitter cette terre; autrement ses apparitions auraient continué. L'ascension est la dernière de ces apparitions, c'est positivement le sens de Marc XVI, 19; et quant à Paul, on peut demander s'il distingue l'ascension de la résurrection? Mais à côté de cela, il y a la question matérielle. Avec quel corps Jésus est-il monté au ciel? Autrefois on s'arrêtait généralement à l'idée que c'était son corps naturel d'homme, et la théologie du seizième siècle a même fait de cette manière de voir un dogme très-important. De nos jours, on a compris qu'elle se trouve en contradiction avec le passage 1 Cor. XV, 35 ss., 50; et l'on a cherché divers moyens de concilier la théorie spiritualiste de l'apôtre et les relations réalistes des évangiles. On a eu recours à l'hypothèse de ce qu'on appelait la glorification du corps de Christ, c'est-à-dire d'une transformation en une substance moins grossière, transformation conçue tantôt comme graduelle et progressive depuis le moment de la résurrection, tantôt comme subite, au moment de l'ascension, de façon que le nuage aurait été la dépouille 4 appartenant à la sphère terrestre. Tout cela peut être fort ingénieux, mais cela prouve surtout ce que la science et l'histoire gagnent en négligeant l'idée, pour spéculer sur la forme dans laquelle elle s'exprime.

12 Après cela, ils retournèrent à Jérusalem, de la montagne dite du bois des oliviers, laquelle est tout près de Jérusalem à la distance d'un chemin de sabbat. Et quand ils furent rentrés, ils montèrent à la salle supérieure où ils avaient l'habitude de rester. C'étaient Pierre et Jean, et Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélémy et Matthieu, Jacques d'Alphée et Simon le zélateur, et Judas de Jacques. Tous ils s'y appliquaient assidûment à la prière, unis de cœur entre eux, avec les femmes, et Marie, la mère de Jésus, et les frères de celui-ci.

I, 12-14. L'ascension eut lieu, d'après le premier livre aussi (XXIV, 50), sur la montagne des oliviers, à l'est de la ville, dans le voisinage de Béthanie sur le versant oriental de la hauteur. Un chemin de sabbat (environ un kilomètre) est la distance que la règle traditionnelle du pharisaïsme permettait de parcourir un jour férié, une course plus longue étant considérée comme une violation de la loi qui interdit le travail pour ces jours-là.

Les (onze) disciples sont nommés ici pour la dernière fois dans l'histoire, à l'exception des trois placés en tête de la liste. Tous les autres disparaissent de la scène, sans que rien ne nous autorise à croire qu'ils aient quitté Jérusalem (II, 1; IV, 23; V, 12, 18, 42; VI, 2; VIII, 1, 13; IX, 27; XI, 1; XV, 2, 4, 6, 22). Les femmes dont il est question, doivent avant tout être celles des apôtres, ceux-ci vivant dès lors à Jérusalem où chacun pouvait avoir sa demeure particulière, tandis que, pour leurs réunions communes, ils avaient à leur disposition ce que l’on a coutume d'appeler une chambre haute, c'est-à-dire l'étage supérieur d'une maison, appartenant sans doute à quelqu'un de la communauté. Les frères de Jésus sont ici positivement distingués des douze apôtres, ce qui tranchera la question si controversée des deux Jacques (voyez au chap. XV). Pour les noms propres, nous renvoyons à l'histoire évangélique (Matth. X).

15 En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères (il y avait une foule réunie au nombre d'environ cent vingt personnes) et dit: «Mes frères, il a bien fallu qu'elle fût accomplie, cette parole de l'Écriture que le Saint-Esprit a prédite par la bouche de David au sujet de Judas qui s'est fait le guide de ceux qui arrêtèrent Jésus. Car il était compte parmi nous et avait reçu sa part de ce ministère. 

18 Or, il acheta un champ avec le salaire de son crime, et étant tombé d'une hauteur, il creva par le milieu du corps et toutes ses entrailles en sortirent, et ce fait fut connu de tous les habitants de Jérusalem, si bien que ce champ fut appelé dans leur langue Akel-dama, ce qui veut dire: champ du sang. 

20 Car il est écrit dans le livre des psaumes: Que sa demeure devienne un désert et qu'il n'y ait point d'habitant! et: Qu'un autre obtienne sa charge! Il faut donc que l'un de ceux qui nous ont accompagnés pendant tout le temps que le Seigneur Jésus a conversé avec nous, depuis le baptême de Jean jusqu'au jour où il a été enlevé d'auprès de nous, devienne avec nous témoin de sa résurrection.» 

23 Et ils en présentèrent deux, Joseph dit Barsabbas, lequel était surnommé Just, et Matthias, et ils prièrent en ces termes: «Toi, Seigneur, qui sondes les cœurs de tous les hommes, fais nous connaître celui d'entre ces deux que tu as élu pour qu'il occupe le poste de ce ministère et de cette mission, que Judas a quitté pour aller de son côté!» Et ils jetèrent le sort sur eux, et le sort tomba sur Matthias, qui fut associé par cette nomination aux onze apôtres.

I, 15-26. Jésus ayant choisi ses disciples intimes au nombre de douze, pour un but qui restait encore à atteindre, il était naturel que les onze demeurés fidèles aient cru qu'il était nécessaire de tenir ce nombre au complet. Pierre en fait la proposition formelle et amène ainsi l'élection de Matthias. Tout cela est bien simple, cependant le récit offre une série de difficultés.

Pierre motive sa proposition par deux faits: la trahison et la mort de Judas, et les prophéties qui doivent se rapporter à lui et à son remplacement.

Quant au premier fait, Pierre, après avoir rappelé l'apostolat et la trahison de son ancien condisciple, raconte ce que* celui-ci fit de l'argent que les prêtres lui avaient donné et de quelle manière il mourut; puis il cite deux passages prophétiques, dont l'un est mis en rapport avec la fin de Judas et l'autre avec son remplacement. Nous disons que tout cela est mis dans la bouche de Pierre et ne saurait être considéré en partie (v. 18, 19) comme une parenthèse explicative intercalée par le narrateur; car si Pierre n'avait pas parlé de la mort de Judas, la citation du psaume ne serait pas motivée. Or, voici les difficultés:

1° Ce que Pierre dit sur le compte de Judas est en contradiction avec ce que nous lisons au chap. XXVII de Matthieu.

D'après ce dernier, Judas se repentit immédiatement et rendit l'argent, et les prêtres l'employèrent à acheter un champ dont on fit un cimetière; le nom du champ vient de ce que l'argent avait été donné pour un crime. D'après Pierre (ou Luc), il n'est pas question d'un repentir de Judas; celui-ci ne rend point l'argent, il achète lui-même un champ, ce champ est sa propriété, comme le passage du psaume le suppose nécessairement, et le nom du champ vient de ce que Judas y périt. La mort de Judas, d'après Matthieu, est un suicide par pendaison; d'après Pierre (ou Luc), elle est causée par un accident, par une chute. Tous les efforts qu'on a faits pour concilier ces deux récits n'ont abouti qu'à violenter les textes, en sacrifiant l'un à l'autre, ou plutôt tous les deux à des combinaisons arbitraires. Il n'y a qu'une seule explication possible: c'est qu'à l'époque où furent rédigés nos livres historiques du Nouveau Testament, il existait diverses traditions sur la mort de Judas et sur l'origine du nom d'Akel-dama, donné à un champ qui, de manière ou d'autre, était en connexion avec l'histoire ou la personne du traître. Il y a même à dire que les deux traditions que nous avons devant nous n'étaient point les seules qui circulaient dans l'ancienne Église, et sans attacher la moindre importance aux légendes propagées par Papias, Oecuménius, Théophylacte et d'autres auteurs, nous devons les signaler comme des preuves, et de l'incertitude des détails et de l'activité des imaginations. Ensuite il ne sera pas hors de propos de constater que les deux versions canoniques invoquent, l'une comme l'autre, des témoignages prophétiques en leur faveur. Pierre (ou Luc) trouve dans le 69° Psaume que Judas a été propriétaire du champ, tandis que Matthieu trouve dans un prophète que ce champ a été acheté par les prêtres après sa mort seulement. Il sera difficile de décider si la tradition a déterminé l'interprétation de ces textes scripturaires, ou si l'exégèse plus ou moins hypothétique a exercé une influence sur la forme de la tradition.

2° Pour la forme du discours, il y a cette difficulté, que le langage prêté à Pierre ne cadre pas bien avec la situation: «Ce fait fut connu, ce champ fut nommé, dans leur langue....» Mais l'événement avait eu lieu quelques jours auparavant; la langue des habitants de Jérusalem était la même que celle dans laquelle Pierre parlait; et si tout le monde savait ces choses, pourquoi enfin l'apôtre les raconte-t-il à des auditeurs qui les savaient comme lui? La réponse à tout cela est bien facile: Le discours de Pierre est librement rédigé au point de vue d'un historien écrivant à une grande distance des faits et dont la langue était tout autre.

3° Les deux citations (Ps. LXIX, 26 et CIX, 8) pourraient donner lieu à bien des réserves. Le contexte ne permet pas de les appliquer à Judas, et l'original hébreu, dans la première du moins, diffère essentiellement de la forme et du sens du verset allégué. Mais ce n'est pas le cas de nous arrêter à cette difficulté de détail. Les principes de l'exégèse en usage au siècle apostolique permettaient des applications de ce genre (Hist, de la théol. apost., 3° éd., Livre IV, ch. 2), et l'embarras ne commence que là où la théologie prétend les imposer comme des lois à la science moderne.

Nous arrivons à un point plus important et en même temps parfaitement conforme à la situation. Pierre indique les qualités nécessaires à un apôtre. Il doit avoir été témoin de tout ce qui s'était passé avec Jésus, depuis le baptême de Jean jusqu'au jour de l'ascension; car la base de l'enseignement apostolique était et devait être tout historique. Et cette histoire commençait au baptême de Jean (Marc I, 1); ce qui a pu précéder ne se trouve donc pas compris dans le cadre des faits à enseigner ou à regarder comme la base de la foi chrétienne. Pierre ne parle pas de qualités morales, celles-ci étant si naturellement nécessaires, qu'elles n'avaient pas besoin d'être mentionnées à part; nous oserons dire qu'elles étaient si bien communes à tous les assistants, qu'à ce titre seul aucun d'eux n'aurait été exclu de l'apostolat. Enfin, pour ce qui est des qualités théologiques, personne ne pouvait songer à en exiger de spéciales, Jésus lui-même n'en ayant pas tenu compte dans ses choix.

L'élection se fait par le tirage au sort, fréquemment employé par les anciens Israélites. L'esprit chrétien n'a pas persisté dans cette voie; il y a de la superstition à s'en tenir au hasard, quand il y a de meilleurs moyens de discernement.

La phrase: Judas est allé de son côté, est un euphémisme pour parler sans amertume de sa funeste séparation d'avec ses collègues. Elle n'insiste pas nécessairement sur le fait de sa mort, encore moins y est-il question de l'enfer.

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