Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

DEUXIÈME RÉFLEXION

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Prier sans cesse, n'est pas être sans cesse à genoux dans son cabinet ou dans un lieu de service public.

S'il est dit : Priez sans cesse, il est dit aussi : Tu travailleras six jours, et tu feras toute ton oeuvre ; (Exode XX, 9 — Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage.) il est dit aussi : Bienheureux celui qui médite jour et nuit la loi de l'Éternel. (Ps. I, 2 - Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, Et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs, Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, Et qui la médite jour et nuit !)

Il faut que tous ces préceptes puissent s'accorder et se concilier les uns avec les autres. Or ils se concilient très bien, et voici comment.

Prier étant un acte ou même une simple disposition du cœur, qui tend à s'élever vers Dieu, pour obtenir son secours ; CETTE ÉLÉVATION DU CŒUR À DIEU PEUT SE FAIRE EN TOUT TEMPS ET EN TOUT LIEU, SANS CONTRARIER D'AUTRES OCCUPATIONS.

Loin de les interrompre, elle en est le doux et facile accompagnement, lorsque l'Esprit Saint la produit en nous, et qu'elle est comme la respiration de la vie spirituelle. Si nous étions toujours bien vivants de la vie de Dieu, nous prierions à peu près comme nous respirons, par un mouvement involontaire et sans effort. Cette prière serait quelquefois, une prière suivie et un entretien plus ou moins long avec Dieu. Plus souvent, elle serait de courtes paroles prononcées dans le cœur, en allant et venant, en conversant, en vaquant à nos affaires. Nos prières seraient alors des exclamations semblables à celles-ci :

«  Mon Dieu, aie pitié de moi ! »

«  Mon Dieu, pardonne-moi ce péché ! »

«  Mon Dieu, assiste-moi dans cette affaire ! »

«  Mon Dieu, donne-moi patience ! »

«  Mon Dieu, délivre-moi de cette tentation ! »

«  Mon Dieu ; bénis les soins que je donne à ce malade ! »

Plus souvent encore, nos prières seraient une pensée, un désir, un simple regard tourné vers Dieu, qui n'a pas besoin de paroles, parce qui sonde les cœurs et qu'il connaît quelle est l'affection de l'Esprit lorsqu'il prie pour les saints, et qu'il intercède pour nous par des soupirs qui ne peuvent s'exprimer. (Rom. VIII, 26,27 — De même aussi l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; et celui qui sonde les coeurs connaît quelle est la pensée de l’Esprit, parce que c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints.)

Quand Néhémie, servant à table le roi Artaxerxès, pria le Dieu des cieux de fléchir le cœur du roi en faveur de la demande qu'il allait lui adresser, il n'interrompit point son service et ne prononça aucune parole ; sa prière n'en fut pas moins entendue et exaucée. (Néhém. II, 1-9 — ... Que le roi vive éternellement ! Comment n’aurais-je pas mauvais visage, lorsque la ville où sont les sépulcres de mes pères est détruite et que ses portes sont consumées par le feu ? Et le roi me dit : Que demandes-tu ? Je priai le Dieu des cieux, et je répondis au roi : Si le roi le trouve bon, et si ton serviteur lui est agréable, envoie-moi en Juda, vers la ville des sépulcres de mes pères, pour que je la rebâtisse....)

Quoique Corneille priât Dieu continuellement, (Act. X, 2 — Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison ; il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement.) il n'en faisait pas moins son service militaire comme centenier, c'est-à-dire capitaine dune compagnie de la légion appelée Italique. (Act. X, l — Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille, centenier dans la cohorte dite italienne.)

Quoique St. Paul ait déclaré plus d'une fois qu'il priait sans cesse, (Rom. I, 9. — Dieu, que je sers en mon esprit dans l’Évangile de son Fils, m’est témoin que je fais sans cesse mention de vous ; Col. I, 3. — Nous rendons grâces à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et nous ne cessons de prier pour vous, 1Thess. I, 2. Nous rendons continuellement grâces à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières,) cela ne l'empêchait ni de prêcher l'Évangile, ni de voyager de lieu en lieu, ni de faire des tentes pendant la nuit pour subvenir à ses besoins, ni de donner de bons conseils pour la navigation, lorsqu'il était sur le vaisseau qui le conduisait à Rome ;ni de ramasser des sarments et de les mettre au feu pour l'entretenir, lorsqu'il eut fait naufrage sur la côte de Malte. (Act. XXVIII, 3. — Paul ayant ramassé un tas de broussailles et l’ayant mis au feu, une vipère en sortit par l’effet de la chaleur et s’attacha à sa main.)



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