«Combien on voyage de nos jours!» fit remarquer une personne qui, de même que nous, attendait avec quelque impatience le départ du train déjà en retard.
Celle qui parlait était une femme d'un certain âge, à l'air respectable et intelligent, qui paraissait être au courant des événements du jour. Elle ajouta: «On voyage beaucoup plus qu'autrefois. Dimanche passé, à Paris, je voyais des tramways mus par l'électricité; cela a bien réussi. On essaiera de nouveau dimanche prochain. Je ne serais pas étonnée si, avant peu, nous voyagions à travers les airs. (nous sommes en 1884)»
Cela était à peu près nouveau pour moi, mais j'y voyais une nouvelle preuve de l'esprit d'investigation et de l'habileté de l'homme, qui apprend, surtout de nos jours, à appliquer les forces naturelles mises à sa disposition; mais je savais quelque chose de plus merveilleux encore, une chose qui n'est pas une découverte de la science moderne, mais un fait énoncé il y a plus de dix-neuf siècles; je répondis donc:
«Je sais qu'un grand nombre de personnes s'en iront au ciel, un de ces jours, sans ailes et sans passer par la mort.»
Ma voisine tressaillit et me regarda comme pour voir si je plaisantais. Voyant son étonnement, je lui demandai:
«Croyez-vous la Bible?
— Pas tout entière. Il y a peu de personnes qui la croient en entier», répondit-elle comme à contrecœur.
— «Grâce à Dieu, je compte parmi ce petit nombre et j'accepte tout, depuis la Genèse jusqu'à l'Apocalypse, car:
«l'Écriture ne peut être anéantie».
«Toute écriture est inspirée de Dieu et est utile»,
et les «saints hommes de Dieu ont parlé étant poussés par l'Esprit-Saint».
Cependant l'attention de nos compagnons de voyage était éveillée et ils attendaient ce qui allait suivre. J'ouvris donc ma Bible et je lus dans 1 Thessaloniciens IV, 15-17:
«Car nous vous disons ceci par la parole du Seigneur: que nous, les vivants, qui demeurons jusqu'à la venue du Seigneur, nous ne devancerons aucunement ceux qui se sont endormis.
Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d'archange et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement; PUIS NOUS, LES VIVANTS QUI DEMEURONS, NOUS SERONS RAVIS ENSEMBLE AVEC EUX DANS LES NUÉES, à la rencontre du Seigneur, en l'air; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.»
Quel événement merveilleux! Certes, c'est un voyage à travers les airs. Cela éclipse toutes les inventions de l'homme et échappe à toute son habileté. Comme j'insistais auprès de mes compagnons sur la proximité et la certitude de cet événement et sur le bonheur qu'il y a d'être sauvé et ainsi préparé, un monsieur assis en face de moi s'écria, la figure rayonnante: «Ah! cela est vrai!» Et l'expression de sa figure et ses paroles étaient une démonstration de la réalité de la délivrance et du bonheur dont il jouissait.
Mais un jeune homme, assis à côté de moi, exprima la pensée qu'il est impossible de savoir si l'on est «propre» pour le ciel. Je lui dis que j'en ai pour moi-même la certitude et que Dieu était mon autorité.
«Ah! combien je voudrais avoir cette assurance!» dit-il.
Quelle chose étrange! nous étions neuf personnes dans ce compartiment, à quelques pieds les uns des autres, mais divisés en trois classes:
1. des sceptiques,
2. des personnes qui désiraient sans avoir de certitude
3. et des croyants.
Notre compartiment n'était pas plein; il y avait encore place pour une personne.
Si vous aviez occupé la place vide, mon cher lecteur, dans laquelle de ces trois classes auriez-vous compté?
Ressemblez-vous aux Athéniens raisonneurs, qui, ayant écouté Paul leur annonçant «Jésus et la résurrection», s'en allèrent en se moquant?
Ou êtes-vous comme celle qui ne croyait pas toute la Bible?
S'il en est ainsi, je vous supplie de vous repentir sans tarder, de peur que votre rationalisme ne vous mène, à une condamnation sûre et éternelle.
Mais non, j'espère que vous n'appartenez pas à cette classe; n'avez-vous pas découvert, en présence de Dieu, que vous êtes un pécheur coupable, condamné, méritant l'enfer, et que rencontrer Dieu sans être converti et pardonné, c'est n'avoir à attendre que l'étang de feu à jamais?
Heureuse découverte, si vous l'avez faite!
Mais il y a plus.
Vous avez entendu parler du «sang qui purifie de tout péché»; de l'œuvre parfaite accomplie par le Fils de Dieu sur la croix, où Christ «a souffert une fois pour les péchés, le Juste pour les injustes, afin qu'il nous amenât à Dieu».
Vous avez entendu parler de sa résurrection et de son élévation à la droite de la Majesté dans les cieux; et, mieux encore, vous dites que vous croyez en Lui, et, malgré tout cela, vous ne pouvez pas dire que vous êtes sauvé, parce que vous ne le sentez pas, que vous ne le réalisez pas ni ne l'éprouvez, de sorte que, après tout, vous n'allez pas plus loin qu'un «désir» ou une «espérance».
Seulement un désir ou une espérance!
Ah! quelle inconséquence! Ne voyez-vous pas qu'en pratique vous donnez la main à l'incrédule déclaré!
Le geôlier de Philippes, éveillé à minuit au sentiment de son danger, s'écria:
«Que faut-il que je fasse pour être sauvé?»
La réponse immédiate fut:
«Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé.»
Remarquez le premier mot dans cette réponse «CROIS», et le dernier: «SAUVÉ; et qu'est-ce qui vient entre deux? «LE SEIGNEUR JÉSUS.»
Où donc y a-t-il sentiment, espérance, désir, réalisation? Nulle part.
Quelles sont les conditions?
«CROIS.»
L'objet?
«LE SEIGNEUR JÉSUS.»
Le résultat?
«SAUVÉ.»
Oseriez-vous séparer le dernier terme des deux premiers, brisant ainsi ce que Dieu a mis ensemble et le faisant menteur?
Une petite fille, qui avait été troublée au sujet de ses péchés, courut une fois vers ses parents qui étaient aux champs au temps de la moisson, disant: «Mère, plus jamais! plus jamais!» «Eh bien, mon enfant, que veux-tu dire?» répondit-elle. Le père arriva aussi, et elle lui répéta les mêmes mots: «Plus jamais! plus jamais!»
Enfin ils obtinrent d'elle le verset:
«Je ne me souviendrai PLUS JAMAIS de leurs péchés, ni de leurs iniquités» (Hébreux VIII, 12).
Comment le savait-elle?
De la même manière que Paul savait qu'il arriverait en sûreté à Rome quand il disait: «Je crois Dieu, et je sais que la chose arrivera comme il m'a été dit.»
Le train se vidait peu à peu, à mesure que nous avancions; et bientôt chacun était allé à ses affaires: — les raisonneurs, les incertains et les croyants.
Quels sont ceux qui se rencontreront encore à ce grand rassemblement dans l'air, avec le Sauveur et ses rachetés?
Et qui sait si cet événement n'aura pas lieu avant que vous ayez achevé ces lignes?
Et si cela était, y seriez-vous?
Ou serez-vous laissé dehors pour joindre votre voix à la lamentation des âmes sans Christ devant la porte fermée:
«Seigneur, Seigneur, ouvre-nous!»
SOYEZ-EN SÛR, VOUS SEREZ AVEC LES UNS OU AVEC LES AUTRES.
Avant la nuit, devant la porte close,
Peut retentir ce cri, terrible chose!
À jamais loin de Lui!
C'est trop tard aujourd'hui!
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