Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE TEMPS ET L'ÉTERNITÉ

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On réfléchit rarement à l'importance relative de ces deux états distincts de l'existence de l'homme, la vie présente et la vie future.

Le temps est un pont étroit que nous traversons tous rapidement pour arriver à l'éternité.

Du rivage de la vie, nous apercevons, à travers les nuages, l'océan sans bornes de la vie éternelle. Bientôt nous devrons tous nous y plonger; tous nous y seront irrévocablement appelés.

Les plus sages des païens eux-mêmes avaient été conduits par la voie de la raison et par le cri de la conscience à attendre un état de bonheur ou de misère au-delà du tombeau. C'est un sentiment profondément enraciné – dans notre nature; l'âme repousse avec horreur la pensée qu'elle pourrait retomber dans le néant.

La Révélation divine justifie et confirme cet instinct de la nature. «Jésus-Christ a mis en évidence la vie et l'immortalité par l'Évangile (2 Timothée, I, 10).»

L'Ecriture-Sainte nous assure positivement que nous ne sommes ici-bas que dans un état d'épreuve; que:

- tout homme entrera bientôt dans le séjour de l'éternelle paix ou de l'éternelle misère;

- et que notre sort pour l'éternité sera décidé, suivant que nous aurons cru ou que n'aurons pas cru au témoignage que Dieu rendu à son Fils.

Lecteur, ce sont là des sujets importants et solennels: puissent-ils servir à réveiller votre conscience et vous engager à examiner sérieusement votre cœur!

- Pesez et comparez avec impartialité entre eux vos intérêts temporels et éternels.

Dieu vous a donné l'intelligence, afin que vous puissiez examiner dans leurs résultats les plus éloignés les moyens qui conduisent au.bonheur.

- Ne préféreriez-vous pas un petit domaine qui vous serait donné à perpétuité, à un autre plus considérable qui ne vous serait accordé que pour quelques années?

- Ne refuseriez-vous pas un plaisir momentané,si vous étiez certain d'avance qu'il doit vous causer plus tard, pendant des mois et des années, les maux les plus douloureux?

Eh bien, les mêmes raisons qui dirigent ainsi vos préférences, devraient vous faire estimer les intérêts de l'éternité plus que ceux du temps. Peut-être les affaires et les plaisirs de cette vie vous absorbent-ils cependant entièrement. Les objets du monde s'emparent de toutes vos pensées, agitent vos passions, et vous remplissent de sollicitude. Et pourquoi tant de fatigues et d'angoisses?

Supposez un moment que vous soyez parvenu à votre but: à quoi vous serviront vos trésors, vos titres, lorsque vous vous verrez exposé aux châtiments du Tout-Puissant?

Ces objets éloigneront-ils la paralysie de vos membres, ou la fièvre de vos veines?

Non, ils ne peuvent soutenir le corps qui dépérit, encore moins adoucir l'angoisse d'un cœur accablé de tristesse ou déchiré par le remords.

Qu'elles paraissent légères et frivoles les affaires du temps, lorsqu'on les compare aux intérêts importants de l'éternité! On est forcé de convenir que reconnaître la certitude et la proximité du monde éternel, et vivre cependant comme si le tombeau était le terme de notre existence, c'est se rendre coupable d'une inconséquence bien grande.

Examinez la chose de près et avec impartialité. Que penseriez-vous d'un négociant qui consacrerait tout son temps et tous ses soins à faire un bosquet dans son jardin, et qui montrerait une indifférence complète sur le sort d'un vaisseau qui porterait toute la fortune; ou d'un marchand qui continuerait tranquillement à parer sa personne, après qu'on serait venu l'avertir que son magasin est au moment d'être détruit par un terrible incendie?

Ne regarderiez-vous pas une semblable conduite comme une preuve d'imbécillité ou de folie?

Et n'est-ce donc pas aussi le dernier degré de la folie, que de concentrer toutes vos pensées sur les vanités d'un jour, pendant que vous oubliez et que vous méprisez les grands intérêts de votre état futur et éternel?

Il est possible que vous fassiez profession d'ajouter foi à l'Écriture sainte; mais votre vie contredit ouvertement vos paroles.

Les faits, les principes, les commandements, les avertissements et les menaces que contient la Bible sont opposés à la carrière que vous suivez; ce n'est donc pas pécher contre la charité que d'affirmer que, sous un masque trompeur, vous êtes un incrédule.

L'inconséquence dont je parle,se découvre surtout à l'approche de la mort. Il y a quelque chose de bien frappant dans ces paroles que le célèbre Gellert prononça après avoir été guéri d'une maladie dangereuse:

«Qu'il est solennel notre premier pas vers l'éternité! Quelle différence il y a entre les idées que nous nous formons de la mort, pendant que nous sommes en santé, et celles qui s'emparent de nous sur le bord de la tombe! Où est le héros qui ne tremble pas à ce terrible moment, à moins que la religion ne vienne à lui, comme un ange du ciel, pour le fortifier?»

Ceux qui bornent à ce monde leurs pensées et leurs espérances ne peuvent être que misérables. Les objets de leurs désirs et de leurs travaux ne sont pas en harmonie avec les facultés et les besoins de leur nature.

Domitien, occupé à prendre et à tuer des mouches tandis qu'il aurait dû songer à gouverner l'Empire romain, était aussi misérable qu'il était méprisable aux yeux de ses sujets.

Connaissent-ils mieux les vraies jouissances et la vraie dignité de l'homme, ceux qui remplissent leur temps d'occupations et d'amusements qui ne sauraient remplir leurs cœurs? Au milieu de leur activité et de leur gaîté, il y a un pénible vide. Ils ne sont heureux que lorsqu'ils réussissent à s'oublier eux-mêmes et à oublier leur sort à venir. Mais ce n'est pas toujours possible, et c'est rarement une tâche facile.

Les déclarations de Dieu résonnent souvent à leurs oreilles; les gardes avancés du dernier ennemi se pressent à leur rencontre; les terreurs du jugement se rangent en bataille devant leurs yeux. COMMENT SE PRÉSERVER DES SENTIMENTS PÉNIBLES QUE CES PENSÉES EXCITENT NATURELLEMENT?

Les vains propos des libertins: «Mangeons et buvons ,car demain nous mourrons» (Ésaïe, XXII, 13), les en délivreront-ils?

Non, car les plaisirs du péché n'ont plus de charmes, quand on songe qu'ils vont finir!

Le scepticisme bannira-t-il la crainte, en détruisant la croyance à une vie à venir?

C'est là un remède désespéré, et qui ne sert qu'à rendre plus poignantes les angoisses qu'il devait soulager.

«J'ai eu une pieuse mère,» dit un célèbre écrivain, «et je n'ai jamais pu me défaire entièrement des croyances qu'elle m'avait inculquées. Je faisais profession d'être incrédule, mais je réussissais mieux à l'être en société que quand j'étais seul. Je me sentais misérable dès que je me livrais, dans la solitude, à mes propres pensées.»

Une vie mondaine et coupable ne peut pas plus qu'un système de scepticisme donner du repos à une âme agitée.

À mesure que les scènes du temps s'effacent à nos yeux, les scènes de l'éternité nous apparaissent dans leur réalité et leur grandeur.

Qu'il est donc déplorable le sort de ceux qui n'ont de portion que dans cette vie, passagère comme une ombre! 


Lecteur, quelle est votre espérance?

Est-elle une plante d'origine terrestre, qui croisse dans une région frappée de la malédiction du Tout-Puissant? Dans ce cas, elle ne peut durer qu'un peu de temps, et elle se flétrira en un moment.

LA SEULE MANIÈRE DE RENDRE LE TEMPS VRAIMENT HEUREUX,

C'EST DE SE PRÉPARER POUR UNE GLORIEUSE ÉTERNITÉ.

Mais comment s'y bien préparer?

Un trop grand nombre d'hommes se persuadent que rien n'est plus aisé que d'arriver au ciel.

- Ils ne savent pas que, pécheurs, ils sont coupables devant Dieu;

- ils ne connaissent pas la pureté et la perfection de sa Loi,

- ils se reposent sur une idée trompeuse de leur propre justice.

S'ils observent l'extérieur de la religion, s'ils répètent un certain nombre de prières, et reçoivent quelquefois la communion, ils croient que leur bonheur est assuré pour l'éternité.

Mais lorsque nous consultons l'Écriture-Sainte, nous voyons qu'il faut quelque chose de plus que tout cela pour nous préparer à un bonheur éternel.

Nous y apprenons que ceux-là seulement qui sont réconciliés, justifiés et adoptés, parce qu'ils croient à l'expiation et à la justice de Christ, pourront entrer dans le royaume des cieux.

L'ignorance et la folie peuvent seules inspirer à un homme la pensée qu'il obtiendra le pardon et la vie éternelle par ses œuvres!

- Qui peut satisfaire par son obéissance à ce qu'exige de nous la justice divine?

- Qui peut effacer par les larmes de la repentance ou par des actes de charité, la longue liste de ses péchés?

L'Écriture nous apprend que personne ne sera justifié devant Dieu par les œuvres de la loi (Romains, III, 20).

Mais il nous est révélé dans l'Évangile un moyen par lequel le plus grand des pécheurs peut obtenir un par don gratuit, être renouvelé dans son esprit et dans son intelligence, (Éphésiens, IV, 23), et jouir d'une paix qui surpasse toute intelligence (Philippiens, IV, 7).

Désirez-vous connaître ce moyen?

Le voici:

Jésus-Christ a été fait sagesse, justice, sanctification et rédemption (1 Corinthiens, I, 30,) à tous ceux qui croient en lui.

Mais prenez garde de ne pas vous contenter d'une simple opinion ni d'une connaissance vague qui n'aurait son siège que dans la tête.

Plusieurs parlent avec confiance de Jésus-Christ et de ses mérites, qui CEPENDANT N'OBÉISSENT PAS À SES COMMANDEMENTS, et ne suivent pas son exemple.

Jésus-Christ disait lui-même à des gens de ce caractère: Pourquoi m'appelez-vous Seigneur, Seigneur, tandis que vous ne faites pas ce que je dis (Luc, VI, 46).

Et saint Paul affirme de la manière la plus absolue, que si quelqu'un n'a point l'Esprit de Christ, il n'est point à lui (Romains, VIII, 9).

Vous ne serez vraiment préparé à mourir, que lorsque vous aurez été réconcilié avec Dieu par le Rédempteur, et que vous aurez senti au-dedans de vous l'opération et le témoignage du Saint-Esprit.

La foi qui justifie est un principe qui produit toujours la sainteté. Elle touche et change le cœur, et répand son influence sur toute la vie et la conversation de celui qui la possède. — Il nous est parlé dans la Bible, d'une maison qui n'a point été faite par la main des hommes (2Corinthiens, V, 1), où Jésus a préparé des demeures pour ses disciples, et il est dit aussi qu'il faut que notre demeure terrestre dans cette tente soit détruite, afin que ce qu'il y a de mortel soit absorbé par la vie. (V, 4.)

Or, nous dit Saint Paul, Celui qui nous a formés pour cela, c'est Dieu, qui nous a aussi donné pour arrhes son Esprit (V, 5). Tous ceux qui ont éprouvé ce changement et qui ont reçu ces arrhes, posséderont certainement l'héritage de la gloire éternelle.

Mais d'où vient que tant de gens vivent ici-bas, comme s'ils devaient y demeurer toujours?

Croient-ils peut-être qu'ils seront exempts de la nécessité de mourir?

Croient-ils qu'ils mourront comme les bêtes,et qu'ils perdront la conscience de l'existence en rendant le dernier soupir?

Non, ils s'offenseraient si on voulait les ranger parmi les incrédules ou les athées; et cependant leurs pensées et leurs affections se rapportent toutes aux biens et aux plaisirs de la terre.

Combien n'est-il pas étonnant que les hommes puissent agir d'une manière si directement opposée à leurs convictions?


Lors même qu'une vie future et éternelle ne serait que probable,

elle devrait occuper fortement toutes les facultés de notre esprit,

MAIS ELLE EST PLUS QUE PROBABLE, ELLE EST CERTAINE.


Vous qui parcourez maintenant ces lignes, n'êtes-vous pas un de ceux qui reconnaissent cette grande vérité, et cependant peut-être n'y songez-vous que rarement, et lorsque cette pensée traverse votre esprit, ne vous fait-elle point d'impression, n'excite-t-elle point d'émotion dans votre cœur;pourquoi agissez-vous ainsi contre vos convictions?

N'est-il aucune solution à cette énigme d'absurdité et de folie?

Oui, il en est une, et la voici:

- vous vous livrez volontairement à l'indifférence et à la stupidité;

- vous essayez d'oublier ce que vous n'osez pas nier, ce que vous vous sentez forcé de croire;

- vous écoutez les aveugles impulsion de vos penchants et de vos pulsions, plutôt que la voix de la raison et de la conscience.

Combien de temps vous laisserez-vous encore égarer par des illusions et des vanités qui agitent et trompent votre âme?

Lorsque vous vous réveillerez enfin de ce long sommeil de mort ne regretterez-vous pas vivement la conduite que vous menez aujourd'hui? Il en est arrivé ainsi à beaucoup d'autres hommes, et il vous en arrivera de même.

Quel frappant contraste entre ce qu'on pense avant et après sa conversion!

«Il m'est impossible,» disait un homme dont la grâce a touché le cœur dans un âge avancé: «il m'est impossible de décrire le changement qui s'est opéré dans mon esprit. Il me semble qu'un nouveau monde s'ouvre devant moi. Tous les intérêts et tous les biens de celui-ci rentrent dans le néant, lorsque je les compare à ces nouveaux cieux et à cette nouvelle terre, que je contemple d'avance par la foi. Ils me semblent si vains, si frivoles, si insignifiants, que mon aveuglement pendant ces longues années, où j'ai vécu absorbé par ces objets, me paraît à moi-même tout à fait inconcevable.»

Mais que serait-ce:

- si vous dormiez jusqu'au moment où la mort vous saisira;

- si vous étiez réveillé par le Roi des épouvantements;

- si vous ne l'étiez que dans l'éternité;

- si vous ne reconnaissiez vos péchés et votre folie que quand il n'y aura plus de remède, plus d'espérance?

O terrible pensée! Perdu! complètement, ÉTERNELLEMENT PERDU!

Il serait trop tard alors pour la repentance, et la consolante voix de la miséricorde ne parviendrait plus jusqu'à vous!

Nous avons lieu de penser que plusieurs croient qu'une sérieuse attention à la religion détruirait toute espèce de bonheur. On ne peut concevoir une idée plus absurde en elle-même, ni plus opposée à la vérité.

La vraie religion est la source la plus abondante de la félicité: elle est absolument nécessaire pour éclairer, élever, purifier et soutenir l'esprit de l'homme. Nous avons en Jésus-Christ un rocher, un refuge, une ressource, qui ne manque jamais. C'est à lui que nous devons nos plus brillantes espérances! et nos plus précieuses consolations.

N'est-ce pas un fait avéré que les vrais disciples de Jésus-Christ voient arriver la mort avec un calme, une sérénité, une fermeté, que ne connaissent ni les incrédules ni les mondains?

La foi à l'Ecriture-Sainte nous conduit à Jésus-Christ; sa justice et sa grâce nous suffisent.

La gloire de l'éternité apparaît à nos yeux d'un éclat toujours plus vif, à mesure que la vérité éclaire davantage nos esprits, et que l'amour de Dieu s'empare davantage de nos cœurs.

«Les précieuses promesses de l'Évangile,» dit un auteur chrétien, «sont mon soutien et ma consolation: elles seules peuvent donner une véritable paix à l'heure de la mort. Je ne crains point de mourir. L'Évangile de Jésus-Christ m'a élevé au-dessus de la crainte de la mort;car je sais que mon Rédempteur est vivant

Un autre chrétien, qui souffrait de grandes douleurs à ses derniers moments, et qui les supportait avec un courage et une patience exemplaires, disait souvent: «Seigneur, ce que tu veux, quand tu le veux et comme tu le veux

Êtes-vous disposé à dire: Que je meure de la mort du juste, et que ma fin soit semblable à la sienne?

Ce désir seul, lors même que vous l'exprimeriez souvent et avec ardeur, ne vous obtiendrait pas ce grand privilège. 


Vous ne pouvez recevoir la couronne, sans porter la croix;

ni avoir part à la paix qu'éprouvent les vrais chrétiens à l'heure de la mort,

sans avoir eu part à la foi et à la sainteté dont ils sont des modèles pendant leur vie.


Oh! puissiez-vous vous sentir excité à chercher l'héritage qui ne se peut corrompre, ni souiller, ni flétrir, et qui est réservé dans les cieux pour ceux qui sont gardés par la puissance de Dieu, par la foi, pour obtenir le salut qui est prêt à être manifesté dans les derniers temps (1 Pierre, I, 4,5)


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