Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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UN VOYAGE D’ÉVANGÉLISATION


J’écris ces lignes avec l’espoir qu’elles intéresseront les lecteurs de L'Écho de la Vérité.

Je partis de Paris le samedi 11 décembre dernier, pour Soissons où je devais prêcher le lendemain. Le dimanche de bonne heure, je me rendis à Séry-Sermoise à douze kilomètres environ de Soissons, afin de visiter quelques familles ex-catholiques, converties depuis quelques années à l’Évangile de Jésus-Christ. Je fus heureux dans mes visites, ainsi que dans la réunion qui suivit, quoique je regrettasse de voir si peu de monde au culte. Les chrétiens de cette localité pourraient peut-être rendre témoignage à la vérité plus qu’ils ne le font, et amener des âmes à Jésus.

Demandons à Dieu de réveiller ses enfants, afin que ceux-ci puissent réveiller le monde.

À deux heures de l’après-midi et à sept heures du soir, je prêchai à Soissons à un petit auditoire, dans une salle bien située, au milieu de la ville. Notre évangéliste a quelques sujets de découragement dans cette cité où le clergé catholique est encore très influent. Que l’Esprit de Dieu souffle sur ces os secs et qu’ils revivent.

Nos frères Lemaire et Véron ont cependant été encouragés de ces côtés, car à Morsain, à seize kilomètres de Soissons, il y a eu cette année quatre baptêmes. Les réunions y sont suivies par plus de quarante personnes, heureuses d’entendre l’Évangile.

Après avoir fait quelques visites dans Soissons et les environs, le mardi 14, je partis pour La Fère chez nos bons amis M. et Mme Cr.. J’eus la joie de les trouver bien portants, quoique notre cher frère Cr. se sente vieillir. Nous fîmes des visites ensemble dans La Fère et les environs. Il y a là plusieurs âmes sur le chemin étroit de la vie éternelle et d’autres qui s’approchent du royaume des cieux.


Le mercredi 15, j’allai avec le frère Cr. au village de Deuillet, pour y tenir une réunion chez une vieille soeur. Je fus surpris de trouver la maison remplie, non seulement de personnes de la localité, mais aussi d’amis des villages voisins qui étaient accourus pour entendre la parole de vie, malgré le mauvais temps et la boue des chemins. Dieu nous bénit là, nous sentîmes sa présence et la vertu de son Esprit.

Après le culte, la sœur qui nous donnait l’hospitalité me dit:

«M. L., vous souvenez-vous du poirier?»

Oui, lui dis-je. C’est sous l’ombrage de ce poirier que cette sœur entendit pour la première fois l’Évangile, en 1846, dans une prédication que je fis sur la conversion de Corneille. Elle fut réveillée ce jour-là et convertie. Depuis elle est restée fidèle. Elle eut la joie de voir deux enfants se convertir aussi; son fils, endormi dans la paix du Sauveur, est déjà au ciel qui l’attend.


Le 16, nous eûmes une réunion fraternelle et familière.

Le 17, un culte béni à Fargniers, chez une ancienne élève de notre École du Dimanche, convertie maintenant, avec son cher mari. Tous deux s’efforcent de rendre témoignage à la vérité qui les a sauvés, et d’amener des âmes à Jésus.

Le 18, je fis une conférence à La Fère, dans notre chapelle, prenant pour sujet: La Source de toutes vraies libertés. Jésus-Christ et l’Évangile.

Nous eûmes l’honneur d’avoir les autorités de la ville à notre conférence et un grand nombre d’habitants remplirent la chapelle.

Le dimanche 19, malgré la pluie, des frères vinrent de divers côtés pour le culte. Les cœurs étaient unis, joyeux. Lorsque nous nous séparâmes, on sentait que l’amour de Dieu et la charité fraternelle remplissaient toutes les âmes. À Dieu toute gloire! Que Dieu bénisse cette chère église et son fidèle conducteur.

Le 20, je descendis à Chauny chez nos dignes amis Cadot. Après avoir fait plusieurs visites dans cette ville, nous nous rencontrâmes le soir, avec quelques frères et sœurs, et nous eûmes ensemble une bonne réunion d’édification et de prières.

Je revins le lendemain à Paris, fatigué, mais heureux. Bénissant Dieu de m’avoir accordé un si bon voyage. S'il plaît au Seigneur, je retournerai à Chauny bientôt, pour y passer un dimanche avec tous nos frères, en allant visiter nos églises du Nord.

Lepoids, pasteur.


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Notre frère M. Sinel nous écrit:

Depuis le mois de mai dernier, le Seigneur m’a appelé à évangéliser dans le Lot-et-Garonne, et quoique nous eussions dû faire beaucoup plus que nous n’avons fait, le Seigneur nous a cependant permis de faire quelque chose.

Nous avons ouvert à Agen une salle d’évangélisation, et nos réunions qui ont lieu trois fois la semaine, sont bien suivies. Nous avons en moyenne un auditoire de soixante personnes, et nous croyons qu’il se l'ait du bien chez quelques-unes.

Je suis aidé par un frère français. Nous visitons les foires et les marchés où nous distribuons des milliers de traités, et où nous vendons des exemplaires de la Parole de Dieu. Du 1er mai à la fin de décembre, nous avons vendu:

Bibles 80,

Nouveaux-Testaments 1,142,

Évangiles 2,101,

Almanachs 708,

Rayons 108,

ce qui fait un total de 4,559 volumes vendus.

Nous avons en outre distribué gratuitement 1,000 Évangiles.


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Notre frère Lemaire écrit:

«Notre dernière réunion à Vézaponin (Aisne), a été vraiment remarquable. Elle avait été fixée à 7 heures et demie du soir, mais dès 6 heures les gens arrivaient, et à 6 heures et demie la maison était pleine.

Nous commençâmes le culte, mais les auditeurs arrivaient encore. Que faire? Nos amis résolurent d’enlever les bancs et de se tenir debout en se serrant. Cette mesure fut insuffisante, car on arrivait toujours. Il fallut occuper tous les recoins, à droite, à gauche, derrière moi et sur les meubles. Malgré le froid vif, il fallut laisser la porte ouverte — impossible de la fermer. Les derniers arrivés durent rester dans la cour, et, malgré la fatigue et la gène, on écouta pendant deux heures la parole de Dieu avec une attention soutenue.

À 8 heures et demie, après la dernière prière, une quarantaine de personnes partirent; mais les autres restèrent pour chanter avec nous les louanges du Sauveur jusqu’à 10 heures, bien que plusieurs eussent à faire à pied 8 et 9 kilomètres pour retourner. Avec quel bonheur on prêche la Bonne Nouvelle à ces foules avides!

À Saint-Sauveur (Oise) notre fête de Noël a été vraiment bénie. Un grand nombre de curieux — des catholiques romains — y étaient venus, même des pays voisins. Le temple était complètement rempli. Nos chanteurs ont exécuté les plus beaux morceaux de leur répertoire. Chacun était heureux.»

L'écho de la Vérité - Février 1881



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