Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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ÉDIFICATION


«Sentez vos misères, soyez dans le deuil et pleurez» Jacques IV, 9.


J’ai assisté à bien des réunions de prières et j’ai souvent entendu des expressions comme celles-ci: «Ô Dieu! nous ne sommes que de pauvres pécheurs; nous t’avons beaucoup offensé; prends pitié de nous...» et d’autres semblables; quelquefois il y avait même tant d’émotion que les larmes coulaient.

Mais j’ai été parfois étrangement surpris en me trouvant le lendemain ou même quelques instants après avec ces mêmes chrétiens qui avaient ainsi publiquement confessé leurs péchés; car ce n’étaient plus les mêmes personnes:


AUTANT ELLES SE SENTAIENT PÉCHERESSES HIER,

AUTANT ELLES LE SENTAIENT PEU AUJOURD'HUI.


Essayez d’attirer leur attention sur un mal particulier, que vous avez remarqué en elles: le mensonge, la médisance, la calomnie, l’immoralité, le manque de franchise, de droiture, la haine, etc., elles ne se sentent coupables d'aucun de ces péchés; il est très probable que vous les blesseriez si vous leur disiez en indiquant tel ou tel de ces penchants: «C’est le vôtre».

Ces mêmes personnes qui s’avouaient si grandes pécheresses à la réunion de prières ne sont ni avares, ni menteuses ni injustes, ni médisantes, ni orgueilleuses!

Que d’habilité pour se défendre, pour se justifier!

Elles ne sont donc plus pécheresses?

Cependant elles paraissaient si sincères, si convaincues de leurs nombreux péchés qui, disaient-elles, surpassaient en nombre les cheveux de leurs tètes; «elles étaient même souillées depuis la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête; l'amour de Dieu en leur pardonnant leur paraissait «insondable». Et maintenant plus rien! !

Si, il y a encore quelque chose: c’est aujourd’hui que, de nouveau, l’on se réunira pour prier; vous assisterez, vous écouterez et vous entendrez les mêmes paroles qui semblent stéréotypées.

Comment expliquer ce fait?

Est-ce hypocrisie?

Certainement non! II y a une ferme croyance à notre état de péché, mais au péché pris d’une manière générale.

Il manque la connaissance de notre cœur, de notre péché ou de nos péchés dominants.

Quand nous les connaissons ces péchés, oh alors! nous en souffrons; nous les confessons en dehors des réunions de prières et nous ne serions pas froissés si l’on nous en parlait, si l’on mettait le doigt sur la plaie.

Si donc il y a la confession générale qui ne dit pas grand-chose parce qu’on ne sent pas grand-chose, C'EST QUE L'ON A APPRIS À SE SERVIR D’UNE CERTAINE PHRASÉOLOGIE BIBLIQUE, de certaines expressions qui reviennent souvent, mais auxquelles on ne croit pour soi que d'une manière bien vague.


Ce que l’apôtre Saint Jacques recommandait, c’était le sentiment du péché; sentiment qui produit une vraie douleur, une véritable souffrance: «SENTEZ vos misères, soyez dans le deuil et pleurez,» dit-il. Voilà ce qu’il faut.

C’est un sentiment qui nous humilie profondément à nos propres yeux et, qui nécessairement nous empêche d'être froissés quand on nous parle de tel ou tel péché particulier dans lequel nous tombons;

C’est un sentiment qui nous porte à faire des efforts pour nous débarrasser du mal, qui nous porte même à accepter l’aide, les conseils, les prières de nos frères ou de nos soeurs pour en être délivrés.

Il est bien évident que si ce sentiment existe, il y aura bientôt une délivrance, comme il y eut une délivrance

pour le péager,

pour l'apôtre Paul à Damas,

pour David après sa chute,

pour Pierre après son reniement,

et pour tous ceux qui «travaillés et chargés» sont allés à Celui qui a dit:


«Venez à moi et vous trouverez le repos de vos âmes.»


Il y aura délivrance non seulement de la condamnation qui pèse sur chaque pécheur inconverti, mais délivrance de la cause du péché, de la passion, de l’habitude mauvaise, du péché dominant; c'est alors que le Maure changera sa peau et le léopard ses taches. (Jér. XIII, 23).

X....

L'écho de la Vérité - Février 1881


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