Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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UNE DETTE À PAYER


«La foi vient de l’ouïe», dit l’Écriture..., c’est, en effet, parce que des serviteurs de Christ nous ont annoncé la vérité que nous avons pu la connaître. Sans eux nous serions encore couchés dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.

Combien donc ne sommes-nous pas redevables à ces chrétiens qui, au nom de leur Maître, sont venus nous apporter la bonne nouvelle de la vie éternelle!

Combien ne devons-nous pas aimer ces hommes qui, avec charité et désintéressement nous ont mis en présence du grand sacrifice et nous ont dit: «VOILÀ LE SALUT! IL EST POUR VOUS, ACCEPTEZ-LE!»

Sont-ils venus d’eux-mêmes? ou bien ont-ils été envoyés par d’autres qui, en les aidant de leurs biens, leur ont permis de venir passer une partie de leur temps près de nous pour nous éclairer?

Peu importe! Envers les uns et les autres, nous avons une grande, une immense dette à acquitter.

Comment l’acquitterons-nous?

Nous ne pouvons aller trouver tous ceux à qui nous sommes redevables des connaissances que nous avons, afin de leur témoigner notre gratitude et de les récompenser du bien qu’ils nous ont fait; car plusieurs, dont les écrits nous ont éclairés, nous sont inconnus; d’autres, dont les paroles nous ont été en bénédiction, ont quitté ce monde. Et d’ailleurs, si nous pouvions les voir et leur parler, ils nous diraient:

Vous ne nous devez rien, ni pour nos exhortations, ni pour nos prières, ni pour nos sacrifices; car en vous faisant du bien nous n’avons fait que rendre bien imparfaitement le bien qui nous avait été fait à nous-mêmes; À VOTRE TOUR, PAYEZ VOTRE DETTE EN RÉPANDANT ET EN FAISANT RÉPANDRE DANS LE MONDE LA LUMIÈRE QUE VOUS AVEZ REÇUE.

En effet, il y a un moyen bien simple, et parfaitement d’accord avec la volonté de Dieu, de payer autant que cela nous est possible, ce que nous devons aux hommes qui nous ont annoncé ce qu’il y a de plus précieux: la vérité qui sauve, — c’est de faire ce qu’on nous a fait, — c’est d’éclairer comme on nous a éclairés.

Sans doute, pour faire cela, nous avons quelque peine à nous donner, quelques efforts, quelques sacrifices à faire; mais d’autres n’ont-ils pas fait pour nous ce que nous sentons qu’il est de notre devoir de faire à notre tour?

Peut-être quelqu’un dira-t-il qu’il n’a pas les dons nécessaires pour parler aux âmes; c’est possible, mais IL Y A BIEN DES MANIÈRES DE TRAVAILLER AU SALUT DE L’HUMANITÉ, et si nous ne pouvons guère parler pour arracher nos semblables à la perdition, nous pouvons, tout au moins par nos prières et par nos dons, soutenir les messagers de Christ qui sont engagés dans le grand travail de la moisson des âmes, de l’évangélisation du monde. C’est ce que chaque chrétien devrait comprendre.


À ce propos, qu’il me soit permis, pour stimuler le zèle et la générosité de ceux qui font trop peu pour l’œuvre de Dieu, de citer quelques exemples d’une chrétienne qui m’écrivait il y a quelque temps une lettre dont je prends la liberté d’extraire les lignes suivantes:

«J’ai lu dans un journal baptiste un excellent article sur le don à faire à Dieu de la dixième partie de ce que l’on gagne, même quand on a des dettes. Cet article disait que notre première dette était celle que nous avons envers Dieu. Aussi, après l’avoir lu, ai-je décidé moyennant l’aide du Seigneur de prélever, sur tout l’argent que je reçois, la vingtième partie seulement, car ce qui m’est versé est loin d’être tout gain. Je suis très heureuse d’être arrivée à cette décision, car avec nos nouvelles dettes, j’en avais pour longtemps à ne rien donner aux œuvres chrétiennes.»

J’ai connu une pauvre vieille fille qui était bienheureuse quand elle pouvait faire quelque chose pour l’œuvre de Dieu. Elle parlait de l’époque où étant étrangère an salut, et par conséquent sans espérance; un évangéliste lui avait fait connaître le pardon par la foi.

Ce qu’on avait fait pour elle, elle voulait le faire pour les autres, aussi ne manquait-elle pas de mettre de côté ce qu’elle pouvait, et n’y touchait plus jusqu’à ce que l’occasion se présentât de l’utiliser pour l’avancement du règne de Dieu.

Elle était bien plus heureuse de donner que de recevoir, et sa plus grande jouissance était de faire du bien. Que de riches font à regret des dons qui ne sont pas à comparer à ceux de cette humble chrétienne!

Une autre femme, qui a peu des biens de la terre et qui travaille péniblement, me disait un jour:

«Avant ma conversion, j’étais une malheureuse avare. L’argent était mon Dieu; la nuit je me levais pour aller contempler mon idole, qui était cependant pour moi un ver rongeur. Que serais-je devenue, si l’on ne m’avait apporté l’Évangile de grâce qui m’a donné le bonheur et qui fait mon espérance?

Je sens qu’il est de mon devoir de faire prêcher le salut qu’on est venu m’annoncer et qui me remplit de joie; aussi chaque semaine je mets en réserve la pite de la veuve, et je suis triste quand je ne puis le faire.»

Pour ceux qui agissent ainsi, il y a des bénédictions.

Une sœur m’écrivait un jour:

«Depuis que j’ai décidé de donner au Seigneur une partie de ce que je reçois, je vois que Dieu nous a tous gardés en santé tandis que la maladie a passé dans bien d’autres familles. Je me demande si ce n’est pas là une bénédiction que Dieu nous accorde à cause de la décision que j’ai prise de donner une part de mes recettes pour des œuvres qu’il approuve. Je l’ai souvent pensé.»

Une autre me disait:

«J’ai remarqué que plus j’ai donné par amour pour Dieu et pour ses œuvres, plus j’ai prospéré — quoique je ne l’aie pas fait dans ce but là.»


Au Grand Jour, où toutes choses seront mises en évidence, que de pauvres seront riches, parce qu’ils seront appelés par le Seigneur de bons serviteurs et de fidèles économes; mais que de chrétiens rougiront alors de n’avoir pas fait davantage pour Dieu et pour son œuvre!

L’apôtre Jean dit que, puisque Jésus a donné sa vie pour nous, nous devons être prêts à donner notre vie pour nos frères s’il le fallait.

Quand donc Dieu ne nous demande pour les autres que de petits sacrifices, empressons-nous de les faire libéralement et avec joie, nous rappelant qu’un jour:


Il ne nous restera que ce que nous aurons fait pour notre Dieu et pour sa cause.

L'écho de la Vérité - Mars  1881



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