Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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L'INSPIRATION DES ÉCRITURES

III.

UNE LUMIÈRE DIVINE A ÉTÉ DONNÉE AUX ÉCRIVAINS BIBLIQUES

(Quelques arguments en faveur de l'inspiration)


1° L'unité de Dieu.

Dans tous les temps et dans tous les lieux, le culte des idoles et la pluralité des dieux a été la religion du monde. Les plus anciens, même les plus éclairés des peuples ont, comme les catholiques modernes, adoré, servi, prié plusieurs êtres à la fois.

Les ancêtres des Hébreux étaient eux-mêmes idolâtres avant que le Très-Haut se révélât à Abraham (Josué, XXIV, 2).

Or, comment se fait-il qu’à partir de ce patriarche les Hébreux, alors peu développés, aient eu, à l’exclusion des autres peuples, même des familles descendues de Sem, la connaissance du seul vrai Dieu et L’AIT ADORÉ, NON DEVANT UNE IMAGE QUELCONQUE, MAIS EN ESPRIT?

Cette connaissance qui n’a germé d’elle-même, ni parmi les sages de l’Orient, ni chez les philosophes de la Grèce ou de Rome, comment a-t-elle été donnée aux Juifs, si ce n’est par une révélation divine?


2° La morale.

Les nations les plus cultivées de l'antiquité, séparaient presque entièrement la morale de la religion; même souvent, sous prétexte d’actes religieux, ils nourrissaient les vices les plus hideux.

Les prêtres grecs ou romains semblent n’avoir jamais pensé que la religion eut rien à faire avec les bonnes mœurs, et cela se conçoit, car LES DIEUX QU’ILS ADORAIENT ÉTAIENT EUX-MÊMES DES ÊTRES IMMORAUX, IGNOBLES, IMMONDES: comment les prêtres païens auraient-ils pu prêcher la pureté au nom de modèles semblables?

Cela leur était impossible; c'est pourquoi ils laissaient l’enseignement de la morale aux philosophes, qui ne pouvaient guère la rattacher à leur divinité par aucun lien.

Chez les Hébreux, au contraire, il y avait la connaissance du Dieu saint et juste. Sa loi demandait une entière soumission à tout ce qui est chaste, pur, honnête, vrai, équitable et droit; et Lui-même leur disait: «Soyez saints; car je suis Saint» (Lévit. XX, 7).

Cette supériorité de l’enseignement, chez un peuple fort inférieur, est frappante. Cependant, par nature, les Israélites n’avaient pas un plus grand penchant pour la sainteté que les païens: les parties historiques de la Bible en sont la preuve.

D’où est donc venue aux Juifs l’idée du Dieu saint qui est si gênante et si redoutable, si ce n’est d’une révélation?

C’est également par la communication des oracles de Dieu qu’ils possédaient le Saint Livre, qu’aucun homme n’aurait fait en suivant les inspirations de la nature humaine.


3° Vertus négligées ou dédaignées des païens.

Leur morale n’était pas celle de l’Écriture. Ils enseignaient et pratiquaient l’orgueil, l’amour des distinctions, le courage, le patriotisme, l’esprit public, une grande susceptibilité d’honneur, le lier maintien de leur droit, un amer ressentiment de l’outrage, la haine de l’adversaire et les choses semblables; — tandis qu’ils regardaient comme une petitesse méprisable et voisine du vice, l’humilité, la patience et le pardon illimité des offenses.

Or, en suivant cette pente, les moralistes étrangers à l’Évangile n’ont fait qu’obéir à l’inclination de leur cœur; car il est certain que ces dispositions-là sont naturelles à tous les peuples, anciens et modernes.

Cependant, les écrivains du Nouveau Testament, tous Juifs, tous autrement enseignés par leurs rabbis, ont blâmé ou négligé des choses que tous les hommes admirent, et glorifié celles qu’ils dédaignent.

D’où vient cela?

Du fait qu’en rédigeant leurs Écrits, ils n’ont été dirigés ni par les idées de leur époque, ni par les exemples de leur peuple, peu endurant et toujours porté à la révolte et à la haine de l’étranger, — mais PAR L’ESPRIT DE DIEU QUI LES A INSPIRÉS.


4° Le Christ et son enseignement.

La grande figure de Jésus dans le Nouveau Testament est tout à fait hors de pair et absolument unique. Il apparaît comme doué de facultés qu’aucune évolution de la nature humaine chez les Grecs, les Romains ou les Juifs, ne pouvait produire.

En effet, rien chez ces peuples n’avait préparé ni moralement, ni intellectuellement la manifestation d'un Être tel que le Fils de Marie.

Il y a plus, ni sa doctrine, ni sa vie n’auraient pu être imaginées par les grands génies: combien moins par les Évangélistes. Il en résulte que si ces hommes du peuple ont donné du Christ le portrait que nous avons de Lui, c’est qu’ils l’ont eu sous les yeux.

Les grands critiques rationalistes reconnaissent eux-mêmes que le divin Modèle dont les Évangiles placent la photographie devant nos yeux, est réellement historique, c’est-à-dire que JÉSUS A ÉTÉ CE QUE LES APÔTRES ONT DIT; car le ton, les nuances, les traits, les rapports, les éclairs de la vérité jaillissent de tous côtés et concordent entre eux.

Il est donc certain qu’un Être incomparable, divin a paru sur la terre.

C’est incontestable. — Dans ce cas, il est évidemment vrai que Dieu avait inspiré de son Esprit, ceux qui, des siècles auparavant, l’avaient annoncé comme la Lumière et le Conducteur du peuple (Ésaïe IX, 20; Daniel IX, 25).


5° L'amour du prochain.

Une autre considération qui montre que les Évangiles ne sont pas le produit spontané de l’esprit judaïque, c'est que les Juifs n’avaient pas le coeur disposé à porter la bonne nouvelle aux Gentils.

C'est en vain que Jésus leur avait dit: «Allez par tout le monde et prêchés l’Évangile à toute créature humaine» (Marc XVI, 15); les traditions pharisaïques, qui défendaient aux Juifs d’avoir aucune liaison avec les païens ou d’entrer chez eux, aveuglaient les apôtres eux-mêmes (Actes X, 28); ce n’est qu’à la suite d’une révélation spéciale, tout à fait contraire à leurs dispositions intimes, qu’ils ont compris et pratiqué ce commandement.

Cela montre, une fois de plus, que la doctrine évangélique ne vient pas des apôtres qui l'ont précitée, mais d’un divin Inspirateur qui les a conduits.

(À suivre.)

A. C.

L'écho de la Vérité - Avril 1881


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