Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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COIN DES ENFANTS

LES PETITS MISSIONNAIRES

(Suite)


Environ quinze jours après l’entretien que nous avons rapporté dans notre dernier numéro, Mme H. dit à ses petits enfants, que la pluie confinait à la maison ce jour-là:

«Eh bien, mes chéris, vous ne me dites rien de vos efforts pour glorifier Dieu; pourtant, l’autre jour, vous aviez paru goûter mon conseil et vouloir le suivre, qu’en est-il? Vous êtes-vous mis à l’œuvre comme vous sembliez vouloir le faire?

Oui, répondit timidement Fidélia, nous avons fait pendant quelques jours ce que vous nous aviez conseillé, mais, ajouta-t-elle avec embarras, nous avons cessé.

Pourquoi donc? Qu’est-il arrivé?

Ah! Grand’maman, c’est plus difficile que vous ne le pensez. La petite Charlotte, à qui je voulais donner des leçons de tricot et de lecture, aimait mieux jouer que de travailler et, chaque fois que j’allais la voir, elle me disait: «Ah! vous voilà; je suis bienheureuse que vous soyez venue; nous allons nous amuser un peu, puis nous aurons la leçon tout à l’heure;» de sorte que le jeu prenait bien vite tout le temps que je pouvais passer près d’elle; aussi ai-je pensé qu’il valait mieux la laisser.

Quant à moi, dit Ludovic, j’ai bien essayé d’aller faire quelques lectures au vieux Clément, qui en paraissait bien content, mais un jour, je l’ai trouvé à table avec sa famille; une autre fois, il avait chez lui des voisins avec qui il causait et je n'ai pas osé proposer de lire.

Quant à l’aveugle, je l'ai trouvée d’abord trop souffrante pour que j’aie pu songer à lui lire la belle histoire que je voulais lui faire entendre... et puis, quand je suis retourné le lendemain, son petit-fils s’est moqué de moi en m’appelant: «Monsieur le petit pasteur», et je n'ai pas osé retourner chez la pauvre vieille.

Quoi! dit la grand-mère, vous étiez disposés à aller au bout du monde pour évangéliser les sauvages, et vous vous laissez arrêter par quelques légères difficultés que vous rencontrez ici en essayant de faire quelque bien! Vous croyez donc que vous n’en trouveriez pas chez les païens?

Mais, grand’maman, ce serait bien autre chose si nous étions missionnaires, répondit Ludovic. On parlerait de nous dans les journaux, on citerait les belles choses que nous ferions et cela nous encouragerait, ce serait tout différent.

Comment! dit la grand-mère en souriant, vous parliez l’autre jour d’aller chez les païens par amour pour eux et surtout par amour pour votre Sauveur, que vous vouliez glorifier; mais je vois maintenant que c'était surtout PAR AMOUR POUR LA GLOIRE QUI VIENT DES HOMMES et pour vous attirer des honneurs que vous formiez les beaux projets que vous m’avez fait connaître.

Mais non, bonne maman, vous vous trompez. C'est bien par amour pour la cause de Christ et pour éclairer les sauvages que nous voulions aller parmi eux, dirent les enfants.

Oh! je sais, répondit l’aïeule, c'est là ce que vous dites et sans doute aussi ce que vous pensez; mais je crains bien, après ce que vous venez de me faire entendre, qu'il n'y ait aussi un autre sentiment, dont peut-être vous ne vous êtes pas rendu compte et que vous avez eu soin de ne pas exprimer.

Or, je désire que vous y preniez garde et que vous vous demandiez devant Dieu, si, VOULOIR FAIRE LE BIEN POUR ÊTRE VU ET APPROUVÉ DES HOMMES, CE N’EST PAS RESSEMBLER AUX PHARISIENS qui, eux aussi, faisaient de bonnes choses, mais afin d’attirer sur eux de la considération et des louanges, et non parce qu’ils aimaient le bien et qu’ils voulaient vraiment plaire à Dieu.

Croyez-le, mes chéris, c’est là de l’orgueil et de l'égoïsme plutôt que cet humble dévouement et que cette vraie charité que Jésus demande à tous ses rachetés, et que doivent surtout posséder ceux qui veulent remplir la noble et sainte tâche que vous aviez en vue.

C’EST POUR LE SEIGNEUR QUE VOUS DEVEZ TRAVAILLER ET NON POUR VOTRE GLOIRE. Peu importe ce que les hommes penseront de vous; qu’ils vous méprisent ou qu’ils vous louent, ce n’est pas l’important. Efforcez-vous de faire ce que vous croyez être bon, et vous aurez l’approbation de votre conscience et de Dieu; c’est là l’essentiel.

H B.

L'écho de la Vérité - Avril 1881


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