Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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SE DISANT SAGES, ILS SONT DEVENUS FOUS.

(Rom. I, 22)


Si, comme il a été montré dans un précédent article, ceux qui ne croient pas en un Dieu que montre la nature entière, ni en une vie à venir qu’annoncent la raison et la conscience, sont des insensés ayant des yeux pour ne pas voir et un esprit pour ne pas comprendre;

ceux qui croient en Dieu et ne l’adorent pas,

ceux qui croient en une vie future et ne s’y préparent pas,

ne nous paraissent certainement pas plus raisonnables.

Cependant, à notre avis, bon nombre de nos semblables, parmi ceux qui ont la foi en Dieu, qui savent ce que Dieu est comme ce qu’il demande, sont plus insensés encore.

Ils ont, hélas! le bonheur de posséder la Bible, ils la regardent comme la révélation de Dieu, mais ILS MÉRITENT EUX-MÊMES CE TITRE D’INSENSÉS qu’ils donnent à beaucoup de ceux qui les entourent.

Voyez-les:

Ils écoutent avec respect le livre sacré; ils en admirent les sublimes enseignements, les sages préceptes et les précieuses leçons.

Par ce livre, ils savent quelles sont les conditions posées par Dieu pour que la vie à venir soit pleine de gloire et de félicité; aussi sont-ils fiers des lumières qu’ils oui puisées non dans leur débile raison, mais dans CET ÉVANGILE QUI MET DEVANT EUX LE SALUT, LA VIE ET L’IMMORTALITÉ et qui, à leurs yeux, porte des marques certaines et évidentes de sa céleste origine.

Ils se glorifient hautement des vérités éternelles que la Parole divine leur a nivelées et qui leur font comprendre combien sont fausses les idées de tant de leurs semblables sur les grands sujets qui devraient si fort préoccuper l’esprit humain.

Plus éclairés que beaucoup d’autres, ils savent que L’ÉTERNEL, JUSTE JUGE, doit punir le mal, mais ils savent aussi que dans sa bonté il a trouvé un moyen d’épargner les coupables.


Écoutez-les et vous les entendrez réfuter avec force les sophismes de l’incrédulité ou les faussetés et les superstitions des religions inventées par l’ignorance humaine; vous les entendrez, établir solidement les vérités évangéliques et en les entendant vous serez, prêts à vous écrier: Voilà les sages!

Mais ne vous pressez, pas dans votre jugement; considérez plus attentivement ces hommes qui savent si bien discerner la vérité de l’erreur, et de beaucoup d’entre eux, hélas! vous serez obligé de dire:


«Ils ne sont sages qu’en apparence,

mais en réalité ils sont fous;

ils ont des lumières qui éclairent leur intelligence,

mais qui n'éclairent pas leur vie.»


De ces connaissances qu'ils possèdent et qu’ils prêchent aux autres, ils n'en font guère profit; ils connaissent Dieu et savent que dans son amour il a trouvé un salut qui lui a grandement coûté; mais ce salut qui leur est offert gratuitement et qu’ils disent être précieux, ils ne l’acceptent pas; ils n’écoutent pas cette voix divine qu’ils entendent et qui les presse de prendre et de suivre le chemin de la vie éternelle.

Dieu leur parle, les appelle, leur offre sa grâce, son amour, son ciel et sa vie, et ils ne répondent pas à ces appels pleins de tendresse, ils n’acceptent pas ces offres si précieuses et si excellentes!

Si un roi de la terre daignait s'adresser à eux, ils s’en croiraient fort honorés;

s’il leur offrait une place dans son palais, à sa table, ils s’empresseraient d’accepter avec joie;

s’il plaçait devant eux, à leur disposition, des titres, des trésors, la gloire, ils accepteraient tout avec empressement et reconnaissance!

Et quand le Roi des cieux, devant qui les grands d’ici-bas ne sont rien, leur présente bien plus que tout ce que nous venons de dire:

bonheur parfait,

biens éternels,

gloire véritable,

amour réel et profond

et par-dessus tout la vie éternelle:

ils écoutent, ils comprennent, ils délibèrent, et ils n’acceptent pas. Ils accepteront peut-être plus tard; mais pour le moment ils n’ont pas le temps de le faire, ils leur faut s’occuper de leur métairie, ou de leur trafic.

Ils se rient de l’insensé qui s’écrie: Il n’y a point de Dieu, ou de l’inconséquent qui croyant à un Créateur puissant et bon ne l’adore pas, et ils ne voient pas que leur propre folie est bien plus grande et plus coupable que celle des hommes dont ils raillent la stupidité ou blâment l’aveuglement.

Ah! n’est-ce pas à eux, au moins autant qu’aux autres, que convient parfaitement cette parole de l’apôtre:


«ILS SE DISENT SAGES, MAIS ILS SONT FOUS?»

«Que celui qui a des oreilles pour ouïr, entende.»


H. B.

L'écho de la Vérité - Mai 1881


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