L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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LA PAROLE DE DIEU ET LES PRÊTRES

Notre frère Perret nous écrit:

«Dans mon dernier voyage à Lens, je suis allé colporter à Harnes, commune des environs, où j’avais vendu il y a quelques mois, plusieurs exemplaires des Saintes Écritures. Étant entré dans une maison où l’on m’avait acheté trois Évangiles, j’offris la Bible à quelques personnes qui s'y trouvaient.

— N’est-ce pas un mauvais livre, me demanda l’une d’elles.

— Non, Madame, c’est le meilleur de tous. Outre les faits de l’Ancien Testament, il contient l’histoire de la naissance, de la vie et de la mort de notre Sauveur, et son divin enseignement.

— Pourtant, M. le curé a défendu de l’acheter; car il y a peu de temps vous avez vendu un de ces livres à notre voisin, et comme il a eu le malheur de le laisser entre les mains de sa fille, qui le lisait avec passion aussitôt qu’elle avait un moment, elle en a été punie.

— Punie! Méritait-elle une punition pour faire ce que Dieu nous commande? Tous les parents devraient encourager leurs enfants à étudier les Saints Évangiles qui disent que Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.

— Ce ne sont pas ses parents qui l’ont corrigée, c’est le méchant.

— Le Méchant n’empêche pas de lire les mauvais livres, Madame; mais il s’efforce, autant qu’il peut, de détourner le monde de la lecture du Nouveau Testament, où se trouve enseignée la voie du salut ouverte aux pécheurs par Jésus-Christ, mort pour nous.

— Cependant, cette pauvre fille a été prise à la gorge! Heureusement que M. le curé est passé, et que la mère de la jeune personne l’a appelé. Tout en entrant, il aperçut la Bible sur la table, et demanda qui leur avait procuré ce volume-là.

«C’est le livre du Diable, dit-il; je ne m’étonne plus de ce que votre fille est malade. Je suis même surpris de ce que Satan ne l'a pas déjà étranglée. Si vous ne voulez, pas que tous les démons l'étouffent, il faut jeter cela au feu.»

Et l'ayant pris, le prêtre découvrit le poêle, et mit lui-même votre livre dedans.

Et maintenant, dit le prêtre, pour pénitence, vous direz des pater et des avé pendant plusieurs jours, et le Malin s’en ira, vous serez délivrée.»

— En effet, ajouta cette femme, notre jeune voisine fut guérie, et ses parents ont remercié M. le curé.»

C’est ainsi que les persécuteurs des premiers chrétiens essayaient de détruire la Sainte Parole de Dieu;

c’est ainsi que les prêtres païens trompaient ceux qui voulaient bien les croire;

et c’est aussi de cette manière que les pauvres idolâtres, dans l’Afrique centrale et ailleurs, se laissent effrayer par les objurgations de leurs prêtres-sorciers, qui les menacent de toute sorte de maux, s’ils abandonnent leurs idoles.

Ô Rome, quel compte tu rendras à Dieu!

L'écho de la Vérité - Mai 1881