L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

----------

COIN DES ENFANTS

LES PETITS MISSIONNAIRES

(Suite)

– Oh! grand'maman, vous nous jugez trop sévèrement en nous comparant aux pharisiens, reprit Ludovic. Nous avons, croyez-le, bien autre chose que le désir de nous attirer quelques louanges. Nous savons que c’est pour Dieu et sous son regard que nous devons toujours agir, surtout quand nous voulons le glorifier.

– Très bien! je suis contente que vous ayez ces sentiments, dit l’aïeule, mais alors je suis étonnée que vous vous soyez laissés décourager si vite et si facilement.

Retenez bien cette leçon, c'est que quand nous avons entrepris une oeuvre que nous croyons sage et bonne, il nous faut la poursuivre avec une persévérance qui ne se laisse arrêter par rien; c'est à cette condition-là que nous pouvons réussir dans nos entreprises. Rappelez-vous l’histoire que vous lisiez un soir ensemble et qui vous a fort intéressés.

– Vous voulez sans doute parler de l'histoire d’Attila, dit Fidélia, quand, dans son entreprise de conquête, il fut un jour tellement découragé par la pensée des difficultés qu'il aurait à vaincre, qu’il se laissa aller à la tristesse. S’étant alors jeté à terre, en proie à de sombres pensées, il reçut une leçon qui vint le tortiller et ranimer son courage, et qui lui fut donnée par un bien petit insecte.

Il vit sur la terre, à côté de lui, une fourmi qui s'efforçait de traîner un fardeau qui pour elle était énorme et quelle voulait transporter à une certaine hauteur. Malgré ses efforts son fardeau lui échappait toujours, mais elle ne se lassait pas et, après avoir recommencé sa tâche pour la dix-septième fois, elle finit par réussir. Cette courageuse persévérance fut, pour le roi Goth, un enseignement qui changea le cours de ses pensées et qui le décida à persévérer dans sa difficile entreprise.

– Eh bien! enfants, dit la grand’mère, à votre tour, profitez de cette leçon de la petite fourmi, et ne vous laissez pas abattre ou décourager quand vous vous trouvez en présence de quelque obstacle. Ce n’est qu’avec de la patience et de la persévérance que nous pouvons parvenir à accomplir des tâches qui d'abord nous rebutent et paraissent au-dessus de nos forces. Mais il faut plus encore.

— Oh oui, s’écria Ludovic, il faut aussi l’aide de Dieu.

— Très bien! mais cette aide, ne savez-vous pas que vous pouvez toujours compter dessus, et que pour la recevoir, vous n’avez qu’a la demander à Celui qui a promis d’exaucer nos prières.

L’entretien allait sans doute continuer, mais il fut interrompu par l’arrivée d’une amie.

(À suivre.)

H. B.

L'écho de la Vérité - Mai 1881