Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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L'ASCENSION


Ils avaient les yeux attachés au ciel pendant qu’il y montait.... (Act. I, 10.)

Plusieurs fois déjà, depuis qu’il était ressuscité, les apôtres avaient vu leur Maître paraître et disparaître soudainement, mais sans qu’il leur eût été possible de voir d'où il venait et où il retournait.

Cette fois, après l'avoir accompagné dans une retraite tranquille et avoir reçu ses dernières et solennelles instructions, ils le virent s’élever vers le ciel «pendant qu’ils le regardaient».

Remplis d’étonnement, ils restaient les yeux attachés sur Lui, puis sur le ciel où Jésus venait d’entrer, pendant que toute sorte de pensées se pressaient dans leurs cœurs.

Oui, c’était bien le Fils de Dieu envoyé pour accomplir, au milieu des hommes, une œuvre spéciale, et, cette œuvre une fois achevée, il retourna vers les glorieuses demeures pour y revêtir la gloire que le Père lui avait accordée dès avant la création du monde, et pour y recevoir ce nom nouveau, à l'ouïe duquel tout ce qui est dans les cieux et sur la terre doit fléchir le genou.


Plus de doutes sur son origine, sur son œuvre, sur sa résurrection: il est bien «venu d’en haut» volontairement, puisqu’il y retourne par sa propre puissance; il a bien eu à accomplir une œuvre toute spéciale au milieu des hommes, puisqu’après son humiliation, il va reprendre sa place au milieu des êtres célestes et s’asseoir sur le trône avec le Père; il est bien ressuscité, puisque, quoiqu’apparaissant de temps en temps aux yeux de la chair, il quitte la demeure des «corps corruptibles» ayant lui-même revêtu l’incorruptibilité. Aussi Pierre s’écriait-il, quelques jours après cet événement:

«Il a été élevé à la droite de Dieu. Que tout Israël sache donc certainement que ce Jésus a été fait Seigneur et Christ!»

Mais, les apôtres le sentent aussi, Celui que leurs regards essaient de suivre dans les lieux invisibles, quoique Seigneur et Roi, ne doit pas régner à la façon des souverains de la terre.

Déçus dans leurs espérances messianiques par la mort du Sauveur, ils avaient de nouveau espéré en revoyant le Christ vivant; mais au moment même où ils lui demandent s’il ne va pas bientôt rétablir le royaume d'Israël, ils le voient quitter la terre et entrer au ciel.


ALORS PLUS D’ILLUSION POSSIBLE. Jésus est fait Seigneur et Christ, mais son règne est un règne moral et ne s’exerce que sur les cœurs. Et même tous les sujets de son royaume participent à un tel règne par suite de cette union dont il avait parlé pendant sa vie: Dieu les «fait asseoir ensemble dans les cieux en Jésus-Christ».

De plus, un règne de cette nature ne saurait s’arrêter aux limites d’une nation particulière; il embrasse TOUS LES HOMMES SANS DISTINCTION.

En Christ il n’y a plus ni Juifs, ni Grecs, ni esclaves, ni libres; et lui-même n’avait-il pas dit:


«Quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi?»


Puis, ces hommes, qui contemplaient Jésus s’élevant au ciel, sentent se fortifier en eux l’espérance de recevoir bientôt le Consolateur dont la promesse vient de leur être confirmée.

Le Maître avait dit: «Si je m’en vais, je vous l'enverrai.» Or, ils ont entendu ses dernières paroles, ils viennent de recevoir sa bénédiction, le voilà disparu; aussi s’en retournent-ils à Jérusalem, pleins d’espérance pour «y attendre la promesse» et y recevoir «la vertu du Saint-Esprit»; après quoi, se conformant aux dernières paroles qui leur furent adressées, ils s’en iront, «par toute la Judée et jusqu’aux extrémités de la terre», annoncer ce qu’ils ont vu et entendu, et servir de témoins à Celui qu’ils ne peuvent plus voir, mais qui néanmoins vit en eux.

Quelque temps avant de les quitter, Jésus leur avait déclaré qu’il était avec eux «jusqu’à latin du monde», et quoique parti, il reste leur ami et leur soutien. «Je prierai mon Père» pour vous, avait-il dit, et maintenant qu’il va prendre place à la droite du Père, son œuvre d’intercession va commencer.

Il n’est plus là visiblement pour calmer leurs angoisses et diriger leurs pas chancelants; mais eux-mêmes déclarent qu’il peut toujours secourir ceux qui sont tentés.

Il n’est plus là pour entendre la confession de leurs péchés et pour répéter: «Mon fils, tes péchés te sont pardonnés»; mais, suivant leur propre déclaration:

«Il est entré dans le ciel pour comparaitre devant lu face de Dieu pour nous».

Il n’est plus là pour écouter leurs supplications et les exaucer, mais puisqu’il est remonté vivant au ciel et qu’il est assis près du trône de la grâce, IL RESTE TOUJOURS VIVANT POUR INTERCÉDER POUR EUX.


Enfin, le Sauveur avait dit aux siens qu’il leur préparerait une demeure, afin que là où il allait, ils y fussent aussi. Or, en le voyant entrer dans cette demeure de gloire, aucun ne pouvait manquer de se dire:

«Désormais, ce monde-ci n’est plus ma patrie; le Maître m’a devancé et m’attend là-haut. Pourquoi alors chercherais-je ici-bas une demeure permanente! Il n'y a de séjour agréable que celui dans lequel le Maître m’a précédé. Je resterai ici où il m’a laissé pour un temps, et j’y poursuivrai l’œuvre qu’il a commencée, mais mon désir est «de déloger pour être avec Christ, ce qui me serait beaucoup meilleur.»

C’est ainsi que le chrétien, qui s’unit par la pensée à ces hommes dont les yeux étaient attachés au ciel pendant que Jésus y montait, médite en son cœur sur cet événement et y trouve des encouragements précieux.

Lecteur, est-ce là ce que tu éprouves en ce jour de l’Ascension?

H. Andru.

L'écho de la Vérité - Mai 1881


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