Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

----------

CONVERSION DE SPURGEON

RACONTÉE PAR LUI-MÊME


Je vais vous dire comment je suis parvenu moi-même à la connaissance de la vérité. Peut-être ce récit amènera-t-il quelque autre personne à Christ.

Il plut à Dieu de me convaincre dès mon enfance de ma culpabilité et dès lors, je fus malheureux, sans espérance et sans consolation; car je croyais que Dieu ne me ferait jamais grâce. Enfin, comme mon état allait de mal en pis, je tombai dans une profonde misère spirituelle et ne savais que faire.

Mon cœur était brisé; pendant six mois je priai, je priai de toutes les forces de mon âme, sans recevoir aucune réponse.

Je résolus alors de visiter l’une après l’autre toutes les églises et les chapelles du lieu de ma résidence pour chercher le chemin du salut; car il me semblait que j’étais prêt à tout faire et à tout souffrir, pourvu que Dieu voulût bien me pardonner.

Je commençai donc ma course dans les diverses chapelles. J’honorais infiniment les hommes qui en occupent les chaires et je les honore encore; toutefois, je dois dire que je ne leur entendis pas une seule fois annoncer l’Évangile dans le sens littéral du terme. Je veux dire, qu’ils prêchaient sans doute la vérité, de grandes vérités, beaucoup de vérités importantes, applicables à un grand nombre dans leurs églises, à des personnes spirituelles; mais ce que je voulais savoir, c’était:


COMMENT MES PÉCHÉS POUVAIENT M’ÊTRE REMIS,


C’est ce qu’ils ne me dirent pas une seule fois!

Je désirais savoir comment un pauvre pécheur chargé du fardeau de ses péchés peut trouver la paix avec Dieu; mais au lieu de cela j’entendais par exemple un sermon sur ce texte: «Ne vous abusez point, on ne se moque point de Dieu», sermon qui ne faisait que m’effrayer davantage, sans me montrer comment je pouvais échapper.

Un autre jour c’était un sermon sur la glorieuse félicité des justes, sujet qui ne s’appliquait pas mieux à ma misérable situation. Je me trouvais comme un petit chien sous la table, n’osant pas manger le pain des enfants. J’y retournai quand même et je puis dire en toute sincérité que je ne suis jamais entré dans ces lieux de culte sans prier Dieu, et je suis sûr qu’il n’y avait pas d’auditeur plus attentif que moi dans toute rassemblée, car:


JE LANGUISSAIS D’APPRENDRE COMMENT JE POURRAIS ÊTRE SAUVÉ.


Enfin il arriva, par un temps de neige — il neigeait si fort que je ne pus atteindre l’endroit où je voulais aller et que je dus faire halte en chemin, halte heureuse pour moi! — il arriva que, me trouvant un jour dans une rue assez écartée, j’entrai dans une cour où je vis une petite chapelle que je ne connaissais pas. C’était la chapelle des Méthodistes primitifs.

J'avais beaucoup entendu parler de ces gens; mais tout ce que j’en savais, c’est qu’ils criaient si fort en chantant que leurs auditeurs en gagnaient parfois mal à la tête. Mais je ne m'en inquiétai pas: je voulais savoir comment je pouvais être sauvé et le mal de tête m’était indifférent. Je m’assis donc; il y avait une quinzaine de personnes d’humbles conditions.

Le culte commença; mais, à cause du temps, il ne vint pas de pasteur. Enfin, un homme à l’apparence très débile — c’était un tailleur — monta en chaire, ouvrit la Bible et lut ces paroles:


«REGARDEZ À MOI, VOUS TOUS LES BOUTS DE LA TERRE,

ET SOYEZ SAUVÉS!»


Puis il expliqua son texte: Voyez, dit-il, Dieu ne vous dit pas: Faites ceci, faites cela; levez le pied ou le bras, mais regardez. Un homme sans instruction — de peu d’intelligence, peut regarder; un enfant, un vieillard peut regarder.

Que faut-il regarder?

- Dieu Le Père?

Non, vous le regarderez plus tard;

- Le Saint-Esprit et son œuvre?

Non, vous le regarderez plus tard;

- Votre cœur?

Mais vous n’y trouverez rien de bon

C’est Jésus-Christ qui vous dit:» Regardez vers moi et vous serez sauvés;»

Jésus-Christ qui dit,

Je suis outragé; regardez-moi!Je suis flagellé, regardez-moi! Je suis cloué sur la croix, regardez-moi! C’EST POUR VOUS; regardez-moi! Je meurs pour vous, je ressuscite pour vous, j’intercède pour vos péchés; regardez-moi!


Et il criait à haute voix: REGARDEZ! MAIS REGARDEZ DONC!

Puis fixant ses yeux sur moi, il dit, comme s’il connaissait mon cœur:

Jeune homme, vous êtes en travail pour votre âme!

C’était vrai.

Vous n’en sortirez jamais, ajouta-t-il, si vous ne regardez pas à Christ.

Puis, il leva les mains au ciel et s’écria d’une voix forte:


REGARDEZ, REGARDEZ, REGARDEZ! IL NE S’AGIT QUE DE REGARDER.


En un instant, je saisis le moyen de salut. Oh! comme je tressaillis de joie alors! Je ne sais pas ce qu’il dit ensuite, je n’y fis pas attention; j’avais le cœur trop plein de cette seule pensée: Regarder à Jésus, de même que lorsque Moïse éleva le serpent d’airain dans le désert, les Israélites durent se réjouir de n’avoir qu’à regarder pour être guéris; ce seul mot «REGARDEZ» eut pour moi, disposé à faire beaucoup de choses pour être soulagé, un sens bien précieux et bien réjouissant.


Je regardai donc et regardai jusqu’à en perdre presque la vue et mes péchés tombèrent de dessus mon cœur, et je trouvai la paix, la force, la grâce, la lumière et j’espère que dans les cieux je regarderai encore au milieu de la joie inexprimable.

Maintenant je me considère comme tenu de ne pas faire un seul sermon sans m’adresser directement au pécheur. Je crois même qu’un pasteur qui peut faire un discours sans faire un appel à ceux qui périssent ne sait pas comment il faut prêcher.

L'écho de la Vérité - Avril 1881


Table des matières