L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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LE TROU DE L’AIGUILLE

Il est plus aisé à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’il ne l’est qu’un riche entre dans le royaume de Dieu. (Matth. XIX, 24.)

Un voyageur qui a visité dernièrement la Palestine a observé que tout à côté de la principale porte de Jérusalem s’en trouve une autre très petite, qui ne s’ouvre que dans des cas urgents, pour les voyageurs attardés, après que les grandes portes de la ville ont été fermées.

Cette porte, à cause de sa petitesse, a été nommée le Trou de l’aiguille.

Ce n’est pas sans peine que l’on y fait passer un chameau sans bagage; car pour un chameau chargé, il y a impossibilité absolue.

Cette observation explique les paroles que le Sauveur adressait à ses disciples à propos du jeune homme riche, et elle semble indiquer qu’elles avaient un sens plus littéral qu’on ne le suppose d'ordinaire.

On comprend quel était l’embarras du riche qui arrivait à la porte étroite, accompagné d’un gros bagage, car:

IL NE POUVAIT ENTRER SANS LAISSER DERRIÈRE LUI TOUS SES BIENS.

Il n’y avait pas en effet d’autre parti à prendre que de décharger le chameau; mais celui qui possède des biens y tient trop pour les sacrifier au désir d’entrer.

Le chameau entrerait à la rigueur par le Trou de l’aiguille, mais non le bagage; et rien ne peut déterminer le riche à s’en séparer.

Pour que l’homme consente à laisser derrière lui les biens qu’il possède ici-bas, pour qu’il s’expose à les perdre et qu’il préfère entrer pauvre et dépouillé dans la sainte cité qui lui offre un asile, il faut un miracle de Dieu.

Sa toute-puissance peut seule changer le cœur terrestre et lui donner assez de sagesse pour sacrifier ses biens à sa sûreté.

(Feuille religieuse.)

L'écho de la Vérité - Mai 1881