Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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ÉVANGÉLISATION

RÉVEIL EN BASSE-BRETAGNE.


Notre frère, M. Lecoat, nous envoie les détails suivants sur la conférence mentionnée le mois dernier dans l’Écho de la Vérité.

À la fête de Pâques 1880, un jeune meunier, qui habite à 14 kilomètres de nous, a été reçu membre de notre petite Église évangélique de Trémel. Tout en exerçant sa profession de meunier, ce jeune frère a su trouver le temps de travailler activement aussi à l'avancement du règne de son bien aimé Sauveur, d’abord dans sa famille, où il a gagné à Christ sa sœur et sa mère, et où son père et ses autres frères ne tarderont pas à se donner également à Celui qui est mort pour sauver les pécheurs; ensuite dans la commune qu’il habite où des réunions d’évangélisation ont été organisées par ses soins. 


Empêché par d’autres devoirs d’aller présider les deux premières de ces réunions, je m’y suis fait remplacer par mon beau-frère, M. Leguéré, évangéliste à Trémel.

Les prêtres de Rome, ayant appris que 120 à 140 personnes assistaient à ces réunions et prenaient de nos traités, mirent tout en mouvement pour empêcher la continuation de cette œuvre qu’ils nomment «diabolique».

À force de menaces et d’intrigues, ils parvinrent à intimider les autorités locales, qui nous firent savoir qu’à la prochaine réunion que nous tiendrions, nous aurions à produire nos papiers.

Habitués aux difficultés de toutes sortes, qui surgissent dans cette sombre Bretagne, contre tout ce qui a rapport à l’évangélisation de nos chers compatriotes, nous suspendîmes provisoirement nos réunions et nous nous adressâmes à l’autorité supérieure.

Quelques jours après, notre vaillant et libéral Préfet, après avoir reçu un avis favorable du Ministère de l'Intérieur et des cultes, nous autorisait à faire des conférences publiques en breton, non seulement dans cette commune, mais dans tout l’arrondissement de Lannion.


Munis de nos pièces et comptant surtout sur notre Maître bien-aimé, nous nous rendîmes, le 11 mai dernier dans cette localité, où notre jeune ami, prévenu, avait organisé une réunion de 150 à 200 personnes.

À notre arrivée et au moment où nous allions commencer notre conférence sur le «Devoir des disciples de Jésus-Christ de prêcher l’Évangile à toutes les nations» quatre prêtres romains, à notre grande surprise, vinrent se placer à la table, en face de moi. D’habitude ces messieurs nous fuient. Ici ce ne fut pas le cas. Nous ridiculiser, faire faire du tapage et causer du désordre fait l'affaire de ces messieurs. Tout le contraire, grâce à Dieu, arriva.

Je fis remarquer à l’assemblée que j’étais responsable de l’ordre, que personne n’était tenu d’assister à notre réunion, et que je prendrais le nom de quiconque ferait du bruit. Les prêtres se découvrirent, et durant mon discours il n’y eut pas le moindre bruit. Le discours terminé, les prêtres demandèrent la parole. Je leur répondis:

«Si vous voulez être polis, et si vous promettez de ne rien dire de Luther ou de vos papes, mais de parler de Dieu, de Jésus-Christ ou de l’Évangile, vous pouvez, messieurs, l’un après l’autre, m'adresser la parole.»

Au cours de la discussion, ou plutôt de la conversation qui dura une heure et demie ces prêtres furent amenés à déclarer, publiquement (chose fort importante pour des ignorants) qu’il n’y a pas deux évangiles et que le Nouveau-Testament que j'avais en mains était conforme au leur (ils disent en chaire que les nôtres sont mauvais et bons à brûler).


Cependant l’entretien dut se terminer sans que nous ayons pu tomber d’accord sur le passage où il est dit: Que le sang de Christ purifie de tout péché. Ces messieurs soutenaient le contraire. Enfin au grand étonnement des assistants, qui ne craignirent pas de dire à ces messieurs qu’ils étaient de jolis garçons de leur refuser l’absolution pour être venus écouter les protestants et d’y venir eux-mêmes, etc., nous nous donnâmes rendez-vous pour une discussion publique, où ces messieurs, munis de l’autorisation de leur évêque, viendront soutenir que «la confession auriculaire est d'institution divine».

J’espère, avec l’aide de Dieu, leur prouver non seulement qu’elle n’est pas d'institution divine, mais qu'elle n'a été pratiquée ni par les apôtres, ni par les premiers pères de l'Église.


Chaque jour, depuis lors, des gens viennent de quatre à cinq lieues, me demander le jour où cette discussion aura lieu. En atlendant, environ 400 traités ont été distribués dans la localité et deux colporteurs de la Société biblique parcourent les communes voisines et vendent, grâce à Dieu, bon nombre d'exemplaires des Saintes Écritures.

Plusieurs frères et amis chrétiens me diront peut-être que je m'engage dans une mauvaise voie, en faisant ainsi de la controverse; qu’ils me permettent de leur dire que, pionniers de l’Évangile, nous devons aller en avant, semant partout la parole de notre bien-aimé Maître, préférant la paix à la dispute; mais rendant, sans honte, compte de notre foi, dans un esprit de charité, et comptant sur Celui qui a dit: «Voici, je suis avec vous, jusqu’à la consommation des siècles.»

Priez Dieu pour qu’il bénisse son œuvre dans ces contrées où les esprits sont inquiets, se demandant si c’est à Dieu ou au prêtre qu’ils doivent s’adresser pour le pardon de leurs péchés.

G. Lecoat.


* * *


M. C. nous écrit:

L’Église de La Fère a eu une heureuse fête de Pentecôte. Neuf personnes se présentaient pour entrer dans l’Église par le baptême.

Un seul des candidats était enfant de chrétiens, les huit autres étaient des catholiques arrivés à la foi évangélique. Plusieurs d’entre eux avaient été très pieux quand ils étaient plongés dans les superstitions romaines.

La Parole de Dieu a commencé par dissiper leurs ténèbres et le Saint-Esprit et la grâce les ont fait passer par la nouvelle naissance; les frères ne sont plus comme des coupables qui voient en Dieu un Juge terrible, ils sentent maintenant qu’ils sont les concitoyens des Saints, les enfants de Dieu. Ils connaissent et proclament le doux nom de Celui qu'ils appellent: Abba, leur bon et miséricordieux Père. Ils apprennent chaque jour à vivre avec Lui dans une communion qui devient plus heureuse à mesure qu’elle devient plus intime.

Que Dieu leur accorde la grâce de croître et de persévérer jusqu’au grand jour où leur Maître leur dira: «Cela va bien, bons et fidèles serviteurs entrez dans la joie de votre Seigneur.»

Tous les vrais amis du règne de Dieu apprendront avec plaisir que l’Église de Denain vient de recevoir douze nouveaux membres. Après une sérieuse et publique profession de leur foi en Jésus-Christ, ils reçurent le baptême chrétien en exprimant leur ardent désir de vivre et de mourir pour leur Sauveur.

De ces douze membres (cinq femmes et sept hommes), sept ont été baptisés à Denain et cinq à Bruay; onze avaient reçu l’aspersion catholique dans leur enfance. Ils bénissent Dieu maintenant de les avoir arrachés à l’erreur et à la mort.

Que le Saint-Esprit les conduise tous les jours de leur vie et les fasse parvenir à «l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ.» (Ephés. IV, 13.)

Que chaque chrétien prie et travaille avec ardeur, et la petite famille ici croîtra jusqu’à mille membres. Il y en a déjà plus de deux cents.

Vincent

L'écho de la Vérité - Juillet 1881


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