Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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UNE ÉDUCATION À REFAIRE


Nous étions conviés jeudi soir, au Tribunal de commerce de Chauny, à une conférence dont le titre énigmatique était celui de cet article. C’est de l’éducation de la conscience qu’il s’agissait, et voici une analyse très sommaire de ce qu’a dit le conférencier à un auditoire qui faisait salle comble.

M. le pasteur Auguste Fisch, de Paris, a commencé par définir la conscience: une lumière intérieure par laquelle l’homme se rend témoignage à lui-même du bien ou du mal qu’il fait. Cet instinct divin, PLACÉ EN NOUS PAR LE CRÉATEUR résiste à tous les sophismes du cœur, par lesquels nous voudrions justifier nos passions.

L’instruction proprement dite ne peut, à elle seule; suffire pour former la conscience; il faut y ajouter un enseignement religieux.

Mais ici, il faut prendre garde; car une conscience mal instruite peut faire d’un enfant un Ravaillac ou un Marat.


On corrompt la conscience

quand on lui enseigne que la fin justifie les moyens,

et que l'on peut faire du mal pour qu’il en arrive du bien.


Nous sommes à cet égard, avec le grand Pascal, contre ceux à qui il a adressé ses immortelles Provinciales.


Le catholicisme est solidaire du jésuitisme, et beaucoup de ses enseignements tendent au même résultat. Par exemple:

la confession, sans le changement de vie,

les indulgences facilement obtenues,

l’espérance d’un purgatoire,

le pardon accordé par un homme aux derniers moments

donnent au cœur UN ENSEIGNEMENT FÂCHEUX qui élargit la conscience en diminuant la gravité du mal à ses yeux.


Il faut donc refaire son éducation par le retour à l’Évangile du Christ. Ceux qui l’ont reçu, accepté du cœur sont devenus des hommes intègres, consciencieux, fidèles à leurs devoirs.

Les apôtres disaient aux juges qui leur défendaient d’enseigner le peuple: «Jugez vous-mêmes devant Dieu s’il est possible de vous obéir plutôt qu'à Dieu.» Ils préférèrent les persécutions et la mort au reniement de ce que leur imposait leur conscience.


À Worms, par conscience, Luther résiste seul à toute la diète: en face des princes, des évêques, du légat et de Charles-Quint, quand il est sommé de rétracter ce qu’il a écrit, le moine faible, petit, chétif, mais plein de courage répond:

«JE N’Y PUIS RIEN CHANGER, QUE DIEU ME SOIT EN AIDE!»


Ce sont ces hommes qui ne connaissent pas

les compromis de la conscience qui fondent la liberté.


Mais qui que nous soyons, nous avons tous, plus ou moins, sacrifié la conscience à nos passions, et c’est pour cela que nous sentons parfois l’inquiétude ou le remords.

Comment satisfaire notre conscience troublée?

Comment lui rendre la paix?

L’Évangile nous l’enseigne en nous montrant sur la croix UNE VICTIME SAINTE QUI A PAYÉ POUR NOUS.

Acceptons son expiation, sa sainteté parfaites qui nous sont offertes, et nous aurons le cœur libre et la conscience en paix.

Nous félicitons le conférencier pour le courage qu’il a eu d'annoncer fidèlement le Sauveur à son auditoire.

A. C.

L'écho de la Vérité - Juillet 1881


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