L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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ÉVANGÉLISATION

Notre frère Lepoids nous écrit:

Permettez-moi de parler à vos lecteurs d'un nouveau voyage que je viens de faire. — Par patriotisme, quelques milliers d’Alsaciens ne voulant pas devenir Prussiens, optèrent pour la France après la guerre de 1870 et vinrent à Rouen et dans les environs; parmi eux se trouvent deux familles baptistes qui nous ont prié de les visiter pour les édifier par la parole de vie. C’est pour répondre à leur appel que j’allai dans la capitale de la Normandie où j’arrivai le 11 Juin dernier.

Le même jour nous eûmes, chez l’un des frères, une réunion de prières. Le lendemain, dans deux réunions successives, je fus appelé à évangéliser un certain nombre de personnes qui s’étaient jointes à nos amis. Puis, avec joie nos frères et sœurs participèrent à la sainte Cène.

Le soir du même jour je fus invité, par des frères méthodistes, à parler dans une réunion populaire ouverte à Rouen pour évangéliser les ouvriers. Nous y avons senti la présence du Seigneur. Je promis le dimanche, aux amis réunis avec nous, que je les visiterais tous le lundi, dans leurs maisons, et que le soir nous aurions une nouvelle réunion.

Toutes ces visites, dans une ville d’une grande étendue, me fatiguèrent, il est vrai, mais cette évangélisation de maison en maison me procura le moyen de faire quelque bien aux âmes. Je fus très bien reçu partout. J’étais heureux.

Ce qui m’a touché, ce fut de voir les témoignages de reconnaissance de ces chères âmes..., à Dieu toute gloire.

Une demoiselle, institutrice distinguée, qui avait assisté à notre culte m’écrivit:

«Permettez-moi, cher pasteur, de contribuer un peu à vos frais de retour chez vous. Je voudrais pouvoir vous les offrir tout entiers, c’est au nom de Jésus-Christ. Il vous rendra au centuple tout le bien que vos bonnes paroles ont fait revivre dans mon cœur attiédi depuis mon retour dans ma patrie, etc.»

Cinq autres de nos frères et amis voulurent aussi me donner des preuves de leur gratitude, de sorte qu’il me sera possible, je l'espère, dans quelque temps de visiter de nouveau ces chères âmes pour les affermir dans la vérité et pour continuer l’évangélisation des pécheurs qui les entourent.

Veuille le Seigneur faire que cette petite famille chrétienne devienne grande et que par sa foi, sa piété et sa fidélité elle contribue à l’avancement du règne de notre Dieu Sauveur.

Il y a à Rouen une grande église réformée, avec deux pasteurs orthodoxes, puis, quelques frères méthodistes qui commencent une œuvre péniblement, mais fidèlement.

Cette ville a été longtemps très cléricale, l’ultramontanisme y était puissant, il l’est encore, maintenant, dans une certaine mesure, dans les hautes classes de la société. Mais le peuple se détachant du catholicisme, est tombé malheureusement dans la libre-pensée et dans la démoralisation, l’ivrognerie.

Cependant j'ai cette confiance qu’il y a là aussi un certain nombre d’élus et le Seigneur les manifestera si nous sommes fidèles. Puissions-nous être ouvriers avec lui dans cette bonne œuvre.

L'écho de la Vérité - Août 1881