L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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QUE TON RÈGNE VIENNE!

Telle est la prière que fait journellement chacun des enfants de Dieu, non seulement parce qu’elle lui a été commandée; mais aussi parce qu’elle exprime l'ardent désir de son cœur, le besoin vif et profond qu’il éprouve de voir se répandre partout la gloire de son Maître et l’amour de son Sauveur.

Cette prière, qui s’élève si naturellement de l’âme connaissant Jésus, est-elle entendue?

Ou bien est-ce en vain que continuellement elle monte de toute part vers Celui qui est, qui était et qui sera?

Telle est la question que nous nous posons parfois en voyant le peu de progrès que semble faire le règne de Dieu autour de nous, et en entendant l’incrédulité parler avec assurance de ses succès présents et futurs.

Certes, nous ne voudrions exciter chez personne une joie mal fondée, ni des espérances trompeuses; aussi nous tairions-nous, si nous n’avions pas de réponse satisfaisante à faire à la question que nous venons de poser; mais nous sommes heureux de dire que si, comme du reste l’avait annoncé Jésus, le règne de Dieu ne vient pas avec éclat, et n’attire ni les regards, ni l’attention par des faits extraordinaires, ni par des miracles frappants et décisifs, on doit pourtant reconnaître que la cause de l’Évangile fait des progrès manifestes que peut voir et comprendre quiconque se donne la peine d’ouvrir les yeux et de réfléchir.

Nous avons dit ailleurs combien la vérité évangélique progresse aux États-Unis, qui paraissent réservés au plus brillant avenir.

Certes, c’est là un fait frappant dont l’importance ne peut être méconnue et qui montre la puissance de l’Évangile. Mais il est d’autres faits qui attestent d’une manière non moins évidente que l’Église de Christ n’est pas stationnaire, pas plus que oisive et stérile, mais qu’au contraire elle prospère et tend à s’accroître toujours plus.

Voici, en effet, quelques chiffres qui semblent répondre parfaitement à la question que nous posions tout à l’heure.

Au commencement de ce siècle il n’y avait que sept Sociétés missionnaires évangéliques, occupant 170 missionnaires; aujourd’hui il y a plus de soixante-dix Sociétés de missions et environ 2,500 missionnaires sans compter les milliers de prédicateurs et d’aides missionnaires indigènes.

Alors il n’y avait dans les champs missionnaires que 50,000 convertis, maintenant on en compte un million six cent cinquante mille. Il y a quarante ans les sommes reçues pour l’œuvre des missions montaient à 1,250,000 fr. ; de nos jours, elles s’élèvent à 31,250,000 fr.

En 1,800, les diverses Sociétés missionnaires entretenaient soixante-dix Écoles; aujourd’hui, elles en ont 12,000 ayant environ un demi-million d’élèves; alors il n’y avait que 50 traductions des Écritures; aujourd’hui, la Parole de Dieu est traduite en 226 langues et dialectes.

Quelles preuves évidentes que le christianisme n’est pas sur le point, de mourir, comme le prône tant l’incrédulité de nos jours; quels signes manifestes de sa vie, au contraire, donne au monde cette Église qui, pour faire entendre jusqu’aux limites les plus reculées de la terre la voix du salut sillonne les mers de vaisseaux, allant partout porter l’Évangile de grâce et produit des hommes courageux et dévoués brûlant du désir de l’annoncer aux peuples les plus dégradés et les plus profondément plongés dans les ténèbres de l’erreur et du péché!

Quelle joie immense doit s’emparer de tous les cœurs chrétiens en présence de ces nombreux efforts attestant si évidemment que le règne de Dieu vient et qu’il avance rapidement!

Jésus fait dans le monde de merveilleuses conquêtes et recule toujours plus les bornes de son empire; aussi le moment semble-t-il n’être plus bien éloigné où la lumière du salut brillera dans le monde entier et où toute la terre sera remplie de la connaissance de l'Éternel.

Que les chrétiens soient donc remplis de confiance, car ils voient que leurs prières sont entendues et que leurs espérances commencent à se réaliser; qu’ils soient assurés que les progrès dont ils sont témoins, annoncent des progrès plus grands encore; car si, depuis un siècle, l’œuvre missionnaire a marché d’un pas si rapide, ne peut-on pas avoir l’assurance que sa marche sera toujours plus accélérée et que ses conquêtes seront toujours plus grandes et plus dignes du Chef qu’elle veut glorifier et voir glorifier.

Qu’il n’y ait donc point de découragement, ni de craintes chez les enfants de Dieu quand ils voient autour d’eux l’incrédulité et l’impiété se manifester par ces mots ironiques: «Où est votre Dieu? Où est la promesse de son avènement? Toutes choses demeurent dans le même état,», etc.

Frères, ne vous laissez pas ébranler par ce que vous voyez et entendez à vos côtés. Levez les yeux et reconnaissez combien est faux le langage moqueur de l’incrédule. Les choses changent d’aspect partout; les murs de la barbarie, de l’ignorance, de la superstition et de l’idolâtrie chancellent de toutes parts et croulent ou menacent de s’écrouler.

Les faits qui se produisent devant vous, les progrès remarquables que vous apprenez vous disent que les campagnes sont blanches et prêtes à être moissonnées, que déjà de nombreux moissonneurs sont à l’œuvre recueillant avec chants de triomphe de magnifiques gerbes.

Priez, priez tous le Maître de la moisson d’envoyer plus d’ouvriers encore, afin que la moisson devienne plus générale et plus complète.

Oui, chrétiens, prenez courage, les champs mûrissent, la lumière se fait; croyez, croyez plus fermement et vous verrez la gloire de Dieu.

Redoublez d’efforts, de prières, de sacrifices et le règne de votre bien-aimé Sauveur, ce règne qui a tant tardé à venir, mais qui vient pourtant, viendra toujours plus glorieusement. Ce n’est, pas en vain, que chaque jour l'Esprit et l’Épouse disent: «Viens».

Que ce cri soit encore le vôtre, et que vos efforts assidus et dévoués, se joignent à vos appels de foi et d’amour; oui, que véritablement, de toutes les forces de votre cœur, avec toutes les énergies d’une foi ardente, vous disiez sans vous lasser:

«Que ton règne vienne! Oh! Seigneur Jésus! viens bientôt.»

Du nord au sud, du couchant à l’aurore,

Ton ange vole à la face du ciel;

Aux nations, du grand Dieu que j’adore,

Il va porter l’Évangile éternel,

Qu’il vole encore et partout sur sa trace

Sème la paix et l’amour du Sauveur;

Que l’on s’égaie aux rayons de ta grâce,

Et que la joie habite dans mon cœur.

L'écho de la Vérité - Septembre 1881