L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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LA CHANDELLE ET LE BOISSEAU

Par C.-H. Spurgeon

» On n’allume point une lumière pour la mettre sous un boisseau.»

Dans presque chaque maison de l'Orient il y avait un objet pour mesurer le grain que produisait le pays et qui est ici appelé un boisseau.

Cet objet d’une utilité incontestable, me paraît pouvoir représenter les choses de la vie ordinaire, et les occupations domestiques, beaucoup d’hommes et de femmes cachent la lumière que Dieu leur a donnée sous le boisseau des affaires et des soins domestiques.

– Mais, dites-vous, n'est-il pas permis d’être une bonne ménagère !

Si, assurément, pourvu que la piété ne soit pas cachée par les soins du ménage.

– N’est-il pas bon pour un homme de travailler de ses mains?

Si, pourvu que le travail pour la nourriture qui périt, ne fasse pas oublier celle qui demeure jusque dans la vie éternelle.

– Un homme ne doit-il pas veiller avec soin à ses affaires?

Sans doute, mais il ne doit pas perdre son âme, ni nuire à l’âme d’autrui à cause de ses affaires.

Gardez votre boisseau, personne ne vous demande de le brûler, mais laissez-le à sa place. Subordonnez les choses terrestres à la gloire de Dieu et:

Ne permettez pas que vos possessions, vos désirs, vos plaisirs, vos soucis,

soient comme un instrument cachant la lumière, ce qui est trop souvent le cas.

Je demande à votre conscience de parler à ma place pendant une minute ou deux.

Examinez votre intérieur afin de voir où vous placez vos affaires et votre religion?

Que placez-vous au-dessus?

Que placez-vous au-dessous?

Faites-vous de la religion votre occupation, ou votre occupation vous tient-elle lieu de religion?

Votre chandelle brille-t-elle sur le boisseau ou le boisseau cache-t-il la chandelle?

Je ne m’arrêterai pas à cette question, parce qu’il sera bon que chacun de vous la considère avec calme.

– Je connais des chrétiens qui mettent la lumière sous le boisseau parce qu’ils sont timides et honteux. Ils ne sont pas tels quand il s’agit d’intérêts, mais quand il faut dire quelque chose pour Christ alors ils rougissent et balbutient.

– D’autres mettent leur lumière sous le boisseau par inconséquence. Ils n’agissent pas comme des chrétiens devraient le faire et quand les hommes voient leurs mauvaises œuvres, ils ne glorifient pas Dieu qui ne veut pas que nos ténèbres soient plus évidentes que notre lumière.

– Quelques-uns, je le crains, couvrent leur lumière du boisseau de l’indifférence; ils s’inquiètent de l’état des brebis, mais ne s’occupent pas de la cause et du royaume de Christ.

Je vous prie, chers amis, de ne pas faire ainsi, de NE PAS CACHER VOTRE LUMIÈRE de quelque manière que ce soit.

Que vos visites, vos relations de famille, vos soins de santé, vos occupations littéraires, vos chagrins personnels, ne soient pas exagérés au point d’obscurcir la lumière divine dans votre âme.

Le texte est cependant positif: «Mettez votre chandelle sur un chandelier.»

Qu’est-ce qu’un chandelier sinon un instrument destiné à mettre la lumière en évidence?

CHAQUE HOMME DEVRAIT ÊTRE UN CHANDELIER

EN FAISANT UNE PROFESSION OUVERTE DE SA FOI.

La meilleure manière est indiquée dans la parole de Dieu:

«Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé.»

Prenez-y garde: quand vous avez la foi, vous devez la déclarer de la manière qui nous est ordonnée, car celui qui croit dans son cœur et qui confesse de sa bouche sera sauvé.

Ne dis donc pas: «Ô lampe ! je brillerai, mais ce sera sur le plancher.» Non, ta place est à l'endroit qui t’est indiqué.

Cher ami chrétien, joignez-vous à l’église afin que vous soyez placé selon les ordres donnés pour l'organisation de la divine Maison.

Un chandelier doit être fait de manière à rendre la chandelle suffisamment visible. Si vous ne manifestez pas votre lumière volontairement et joyeusement, il est probable que le Maître de la maison voudra vous mettre en évidence.

La Providence fera que la lumière ne demeurera pas cachée.

Voyez ce que fit le Seigneur pour son Église d'autrefois. Il permit qu'elle fut publiquement persécutée. Quel chandelier alors que celui des martyrs du Colisée, ou que les bûchers allumés par les païens ou par les papistes ou que tous les autres moyens par lesquels les disciples de Christ furent mis en évidence !

Il se peut que Dieu vous donne à vous aussi un chandelier, et que vous soyez forcé, par l’opposition de ceux qui vous entourent, de rendre votre témoignage dans votre famille à moins que vous ne preniez les autres voies plus faciles.

Vous devez être vaillant pour la vérité qu’il vous faut confesser avec prudence, sans doute, mais sans honte et sans crainte.

L'écho de la Vérité - Novembre 1881