Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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LE BAPTÊME


Au seul mot de baptême, certains chrétiens sont dans l’épouvante ou se mettent en colère. Comment expliquer ce fait étrange, sinon en admettant que ces chrétiens-là ont peur de découvrir leur erreur, ou se refusent systématiquement à l’abandonner. Ils sont vraiment à plaindre; car CELUI QUI AIME LA VÉRITÉ NE REDOUTE JAMAIS LA LUMIÈRE.

Je pense que tous les lecteurs de l'Écho aiment la vérité, et aussi est-ce en toute, simplicité et en toute liberté que je me permets de leur présenter quelques réflexions sur le baptême.


«Dieu est esprit» a dit Jésus-Christ, et, quoique l'homme ne soit pas purement un esprit comme les anges, il doit pourtant et il peut servir Dieu et l'adorer en esprit.

Eh bien! le baptême nous paraît pouvoir être considéré comme le premier acte de «culte en esprit et en vérité», que Dieu réclame de tous ses vrais adorateurs.

Hélas! pour l'homme charnel, c’est-à-dire inconverti, qu’il soit né catholique ou protestant, le baptême n’est qu’une vaine cérémonie, à laquelle il n’attache le plus souvent que des idées superstitieuses ou absurdes.

C’est une pratique à laquelle il a été SOUMIS INCONSCIEMMENT DÈS SA NAISSANCE, ou à laquelle il ne se soumet, à l’âge de raison, que pour suivre les traditions de son Église ou de sa famille.

Mais pour l’homme spirituel, c’est-à-dire véritablement converti à Dieu, pour celui qui n’est pas seulement né catholique ou protestant, mais qui est NÉ DE L’ESPRIT, pour celui-là, le baptême a une tout autre importance.

Il devient, en effet, pour le vrai croyant, l’acte le plus sérieux, et comme la Pierre annulaire de sa vie nouvelle en Christ; «car, si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature.»

Il est très remarquable que Jésus-Christ ne commença son ministère public proprement dit, qu'après avoir reçu le baptême de Jean-Baptiste. De même aussi, dans l’ordre logique, le baptême doit être, pour le chrétien, le premier pas dans sa nouvelle carrière spirituelle publique.


Pour bien comprendre toute l’importance du baptême, il est nécessaire d'en bien étudier la signification.

En examinant attentivement dans l’Écriture sainte les textes qui s’y rapportent, il est aisé de reconnaître que ce symbole, ou signe visible, a pour but de:


REPRÉSENTER LA MORT DU PÉCHEUR AVEC CHRIST

ET SA RÉSURRECTION AVEC LUI.


La forme même dans laquelle se pratiquait primitivement le baptême, c’est-à-dire l'immersion, est une image exacte de cette mort et de cette résurrection spirituelle du croyant.

«Nous fumes ensevelis avec Christ, dit saint Paul, par le baptême, en sa mort, afin que comme Christ se réveilla d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchassions on nouveauté de vie.

Étant devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection». (Rom. IV, 4, 5).

Le baptême ainsi compris devient un acte PERSONNEL, un acte de foi par lequel le croyant déclare publiquement qu’il est réellement mort avec Christ, c’est-à-dire que «son vieil homme (ou sa vieille nature) a été crucifié avec Lui, et qu’il a revêtu l'homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté de la vérité».

L’incrédule, l'inconverti, ou celui qui n’a pas même atteint l’âge de raison, peuvent-ils faire sérieusement une telle déclaration?

Et leur baptême, s'il a lieu, peut-il avoir quelque valeur?

Aucune et par conséquent il leur est inutile.


Le baptême, pour le croyant est donc un TÉMOIGNAGE sensible qu’il rend de SA FOI.

Le signe visible et matériel, auquel il participe, est le symbole des grâces invisibles et spirituelles qu’il a déjà reçues en Jésus-Christ, et qui lui sont ainsi confirmées. En effet. Dieu intervient personnellement dans l’acte du baptême; car celui qui l’administre, l’administre au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit: c’est au nom de la Sainte Trinité que le croyant est plongé dans les eaux......

Ce symbole est comme un sceau, comme un vêtement dont Dieu revêt le croyant pour le séparer du monde et en faire son enfant, selon qu’il est écrit: «Vous êtes tous fils de Dieu par le moyen de la foi en Jésus-Christ; car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ », (Gal. III, 26, 27).


Or, je le demande, Dieu peut-il reconnaître pour siens ceux qui n’ont pas la foi?

Est-il permis à quelqu’un de revêtir l’habit d’officier sans en avoir les titres?

De même quelqu’un peut-il revêtir impunément l’habit du croyant, sans appartenir au Christ par la foi?

Agir ainsi, c’est se rendre coupable de sacrilège; Dieu nous en garde!

Mais s’il y a un grave péril à accomplir l’acte du baptême sans la foi personnelle, par contre, quoi de plus doux, de plus consolant pour le cœur du croyant que l’obéissance à un commandement qui se transforme pour lui en grâce et en privilèges!

C’est sans doute parce qu’ils n’y ont pas réfléchi que beaucoup de chrétiens paraissent donner à la Sainte-Cène une plus grande valeur qu’au baptême. Ces deux institutions ne viennent-elles pas du même Maître divin et, par conséquent ne doivent-elles pas avoir la même importance à nos yeux?

Il y a une différence, il est vrai, en ce que le baptême ne s’administre qu’une fois, tandis que la Sainte-Cène peut se renouveler sans cesse.

Oui, il n’y a «qu’un seul baptême», parce qu’il n’y a QU’UNE SEULE NOUVELLE NAISSANCE; tandis que la Sainte-Cène se renouvelle incessamment, parce que, incessamment, le chrétien doit se rappeler que Christ est sa nourriture et son breuvage.

Mais sans cesse aussi le chrétien est heureux de se rappeler son baptême, qui est le gage visible que Dieu lui a donné de son adoption et qui est aussi:


L'ENGAGEMENT QU’IL A FAIT LUI-MÊME À DIEU DE LUI APPARTENIR

ET DE LUI OBÉIR EN TOUTES CHOSES.

Être consacré par Dieu même et se consacrer soi-même à Dieu, voilà ce que symbolise le baptême chrétien. On est heureux de se disposer à le recevoir; on est encore plus heureux quand on l’a reçu.

Débarrassées des traditions et des superfétations (additions inutiles) humaines, et considérées sérieusement telles que l’Écriture nous les présente, dans leur simplicité et leur grandeur morale, combien ces deux institutions divines, le Baptême et la Cène, nous apparaissent belles et précieuses!

Chrétiens, qui méconnaissez la spiritualité de l’une ou de l'autre de ces institutions, qui vous attachez aux éléments et non à ce qu'ils représentent, laissez-moi vous redire avec Saint-Paul:

«La lettre tue, mais l’Esprit vivifie» (2 Cor. III, 6);

et avec Jésus-Christ:

«C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne profite de rien» (Jean VI, 63).


Frères, a quelque dénomination religieuse que vous apparteniez, si vous reconnaissez que la Parole de Dieu doit être la seule règle de notre foi et de notre vie, et que vous admettiez par conséquent que le baptême est un commandement du Seigneur, permettez-moi cette simple mais bien sérieuse question:

Accordez- vous au baptême chrétien la place, toute la place, et la vraie place que la Parole de Dieu lui assigne?

J.-B. D...

L'écho de la Vérité - Novembre 1881


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