L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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QUEL FUT LE PLUS SAGE?

Dans le lit desséché d’un torrent de l’Inde, deux voyageurs marchaient à une certaine distance l’un de l’autre. Celui qui était en avant vit briller à ses pieds une pierre qui, malgré la terre dure dont elle était enveloppée presque entièrement, avait cependant un certain éclat. Il la prit, l’examina un instant, se demandant si ce n’était peut-être pas une pierre précieuse, puis il se dit:

«Bah! les diamants ne se trouvent pas si facilement; on ne les rencontre pas ainsi à ses pieds. Ceci n’est, bien sûr, qu’une pierre ordinaire, un peu plus brillante que beaucoup d’autres, mais n’ayant pas plus de valeur; inutile de la prendre, je suis déjà assez chargé».

La laissant tomber, il poursuivit son chemin. 

L’autre voyageur, arrivé à l’endroit du sentier où la pierre avait roulé, fut aussi frappé de son apparence brillante, il l’a prit et se dit:

«Quoique mon sac soit déjà bien lourd, je veux pourtant encore me charger de ce caillou qui a peut-être du prix. Je le laverai soigneusement, et le ferai examiner en ville; s’il n’a pas de valeur j’en serai quitte pour le jeter».

Il prit la pierre qui se trouva être un magnifique diamant valant une somme considérable.

De ces deux voyageurs quel fut le plus sage?

Évidemment chacun conviendra que ce fut le second; mais hélas! qu’ils sont rares ceux qui ont sa prudence et combien plus nombreux sont ceux qui ressemblent au premier. Pour le prouver, je citerai deux exemples:

1) Il y a au dedans de nous un principe de vie, une âme qui est certainement bien distincte de notre corps.

CETTE ÂME EST-ELLE PÉRISSABLE

COMME LA MATIÈRE QU’ELLE ANIME OU EST-ELLE IMMORTELLE?

C’est là une question d’une importance capitale, dont la solution doit influer puissamment sur notre vie entière, et il semble que chacun devrait l’examiner avec soin, en se donnant la peine de réfléchir à cet important sujet et de le considérer avec la plus sérieuse attention.

Cependant combien de gens n’y ont jamais pensé!

Combien qui, sans examen et sans preuve, disent: «Tout meurt, l’âme aussi bien que le corps», et ils vivent dans une complète insouciance, allant au-devant de la mort, comme s’ils étaient assurés qu’elle sera la fin totale de leur être.

Pourtant, s’ils se trompaient, je ne dis pas dans leur examen puisqu’ils n’en font pas, mais dans leurs pensées irréfléchies, n’auraient-ils pas agi bien plus follement encore que l'homme qui rejeta le diamant en disant: «Ce n’est probablement qu'une pierre comme une autre?»

Assurément, car:

Si l'âme est immortelle, elle a une valeur

infiniment plus considérable que tous les diamants possibles.

2) Autre exemple: Il est un livre qui passe pour être la parole même de Dieu, pouvant donner à l’homme lumière, paix et joie; mais combien n’y en a-t-il pas, parmi nos semblables qui ne prennent, pas la peine de l’examiner avec soin, de l’étudier sérieusement et qui, après l’avoir considéré superficiellement, le rejettent avec plus ou moins de dédain, en disant:

«C’est un livre comme un autre!»

Beaucoup plus sage, nous semble-t-il, est celui qui dit:

«Ce livre, le plus vieux de tous les livres, a quelque chose d’extraordinaire; je vais le lire et l’étudier soigneusement, peut-être m’enseignera-t-il ce que je dois savoir, peut-être répondra-t-il aux questions qui se posent dans mon esprit et aux besoins qui se font sentir dans mon coeur et dans mon âme.»

Oui! sage est celui-là, et heureux il sera aussi; car il ne manquera pas, croyons-nous, après avoir étudié l’Évangile sincèrement et attentivement, de reconnaître qu’il est la perle de grand prix, valant mieux que n’importe quel trésor, puisque, par l’étude et la méditation de ce livre, son intelligence sera éclairée, sa conscience apaisée et son cœur satisfait.

Alors comme David, il s’écriera:

«Les enseignements de l’Éternel sont préférables à l'or.

Je me réjouis de les posséder comme si j’avais toutes les richesses du monde.»

H. B.

L'écho de la Vérité - Novembre 1881