L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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COIN DES ENFANTS


LA CONSCIENCE

Je pouvais avoir quatre ans, écrit un homme devenu célèbre par sa vertu, lorsqu’un jour mon père me conduisit jusqu’au bout de la ferme et, après un petit moment me renvoya seul à la maison.

En chemin, je dus passer auprès d’un étang sur le bord duquel croissait une plante aux fleurs éclatantes qui attirèrent mon attention. Pendant que je l’admirais, je vis une petite tortue qui se prélassait au soleil, et je levai le bras pour la frapper avec un bâton que je tenais à la main.

Je n’avais jamais rien tué, mais je suivais en ce moment l’exemple de garçons brutaux que j’avais vus frapper à tort ou à travers des êtres innocents. Mais voilà que tout à coup quelque chose m’arrête:

C'était une voix intérieure qui me disait avec une clarté à ne pas s’y méprendre: C’EST MAL.

Je fus surpris et étonné de cette émotion nouvelle pour moi; car je ne m’étais jamais encore senti avertir intérieurement. J’oubliai et la tortue et les belles fleurs, et je courus à la maison pour tout dire à ma mère et lui demander qu'est-ce qui m'avait dit: C’EST MAL!

Elle essuya une larme et me prenant dans ses bras, elle dit:

— On le nomme ordinairement la conscience, mais je préfère l’appeler LA VOIX DE DIEU dans l’âme.

Si tu l’écoutes et que tu lui obéisses, cette voix te parlera de plus en plus distinctement et te conduira dans le droit chemin.

Mais si tu fais la sourde oreille, elle finira peu à peu par ne plus se faire entendre et te laissera dans l’obscurité sans guide.

TA VIE DÉPEND DE LA MANIÈRE DONT TU L’ÉCOUTES!

Puis, ma mère me laissa pour vaquer à des affaires pressées, tandis que je me mis à faire mes réflexions enfantines. Je crois qu’aucun évènement de ma vie ne m’a laissé une impression aussi profonde et aussi durable.

(tiré de l’Ami de la Maison.)

L'écho de la Vérité - Novembre 1881