Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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ALLOCUTION DE NOUVELLE ANNÉE

DÉCHARGEZ-VOUS SUR LUI DE VOS SOUCIS.


Par le rév. James Owen, de Swansea

«Vous déchargeant sur Lui de tous vos soucis, parce qu’II a soin de vous.» (1, Pier. V, 7.)

Il me semble qu'il y a avantage pour nous à prendre pour devise, au commencement de l’année, ces paroles de l’apôtre.

Elles sont courtes et faciles à retenir; il peut se faire qu’à cette heure nos cœurs aient particulièrement besoin de se les rappeler, et elles peuvent même devenir pour nous un véritable stimulant.


Une telle devise peut se transformer en une arme puissante

dans les moments difficiles et aux heures de lassitude et de chagrin.


Il y est question de soins, de soucis — de nos soucis et des soucis de Dieu: «IL PRENDRA SOIN DE VOUS.»

Comme les cieux sont plus élevés et plus vastes que la terre, LES SOINS QUE DIEU PREND SONT PLUS GRANDS QUE LES NÔTRES; néanmoins il nous permet de joindre ceux-ci à ceux-là.

Les inquiétudes de ce monde sont un grand obstacle à la vie et à l’activité religieuse. Le Seigneur Jésus disait: «Les soucis de ce monde et la séduction des richesses étouffent la parole.»

Il peut se faire que ces soucis ne constituent pas un grand crime; mais de même qu’une simple pièce de monnaie placée sur l’œil intercepte les rayons du soleil, de même aussi les soucis de ce monde peuvent se placer entre l'âme et la vérité, et nuire à la vie divine.

Le scepticisme qui tend à envahir les chrétiens, le laisser-aller religieux ainsi que toutes les présomptions qui absorbent l’esprit, le cœur et les forces de l’âme, voilà la muraille que les hommes élèvent entre eux et le monde spirituel.

Heureux serions-nous, si cette muraille était abattue, ou s’il était possible d’y percer des fenêtres à travers lesquelles nous pourrions entrevoir l’amour ou les ressources infinies de notre Père qui est au ciel.


Il a soin de nous.

Voilà une merveilleuse déclaration. Des hommes se sont représenté Dieu insensible comme le serait un Dieu de fonte ou une divinité de marbre; mais il est impossible que Celui qui a fait le cœur de ma mère n’ait pas de coeur.

L’Écriture lui attribue des paroles qui dénotent la plus grande sensibilité, Il n’est insensible ni à vos besoins, ni à vos cris, ni à vos désirs. IL VOUS PORTE UN TENDRE INTÉRÊT — À VOUS PERSONNELLEMENT — comme si vous étiez au monde le seul être ayant besoin de Lui.

Nous ne sommes pas toujours disposés à croire cela; et les épreuves justifient en apparence notre incroyance; mais en réalité elles nous prouvent que Dieu ne nous oublie pas. Ceux à qui Pierre écrivait étaient exposés à des souffrances et à des épreuves terribles; cependant cet apôtre leur disait sans hésitation: IL A SOIN DE VOUS.

Pendant l’année qui vient de s’écouler, quelques-uns de vous ont invoqué Dieu au milieu de leurs souffrances, et ont peut-être eu la tentation de s’écrier: l’Écriture déclare que Dieu a soin de nous, mais alors:

pourquoi ces pertes,

pourquoi ces tristesses,

pourquoi ces troubles,

pourquoi ces privations?

Ami, votre enfant est en classe, les leçons sont difficiles, les règles sont embarrassantes, et il désire quitter l’école, déclarant que son père ne l’aime pas. Est-ce possible? NON.

Si vous trouvez les leçons de la vie difficiles à apprendre, s’ensuit-il que votre Père céleste ne vous aime pas? NON.

Soyez au contraire assuré qu'Il a soin de vous. Pouvez-vous en douter, quand vous regardez à Jésus? Contemplez la croix, et vous y lirez ces mots: Il a soin de vous.


Votre privilège est de pouvoir vous décharger sur Lui de tous vos soucis.

Vous aurez des soucis, mais il ne doivent pas rester à votre charge.

Le souci est inévitable dans les affaires, dans les études, dans la vie de chaque jour, mais le découragement n’est pas permis.

Le fardeau, il est vrai, est souvent si bien attaché qu’il ne peut être enlevé tout d’un coup; la réflexion, une résolution calme, la confiance en Dieu, et la communion avec Lui peuvent seules l’alléger.

Ne vous inquiétez d’aucune chose, mais exposez vos besoins à Dieu en toutes occasions, par des prières et des supplications, avec des actions de grâces; vous déchargeant sur Lui de tous vos soucis:


Les soucis temporels comme les soucis spirituels,

les petits aussi bien que les grands.


Ne vous imaginez pas que Dieu refuse de s’occuper des petites choses qui vous troublent; car rien n’échappe à son observation.


Confiez-Lui:

ce léger mal qui vous tourmente,

cet affaiblissement de santé,

ce désappointement dans les affaires,

cette contrariété dans votre intérieur,

cette inquiétude pour vos enfants.

Ce sont là, direz-vous, de trop petites choses. Non, car si Dieu fait un bouton de rose ou une petite feuille, avec autant de perfection que s’il s’agissait d’un continent ou d’un monde, Il ne trouvera pas nos petits sujets d’inquiétudes indignes de son attention.


Nous devons donc nous décharger sur Lui de tous nos soucis,

et c'est un péché de ne pas le faire.


C’est un privilège que de le faire, mais, c’est aussi un devoir; car nos inquiétudes peuvent se transformer en péchés.

Il nous est non seulement permis, mais recommandé de nous décharger sur Lui de tous nos soucis.

Ne pensez pas que ce soit impraticable; que ce soit un idéal sublime que vous ne puissiez atteindre.

Si les chrétiens auxquels Pierre écrivait purent mettre en pratique le principe qu'il leur donnait, assurément nous pouvons les imiter.

Nous avons plus de lumières qu’eux; nous avons l’histoire de dix-huit siècles pour nous encourager. En jetant un regard en arrière, nous voyons la plaine toute couverte À Eben-Eser — PIERRES DE SECOURS DRESSÉES POUR NOUS RAPPELER LA FIDÉLITÉ DE DIEU.

Nous lisons l'histoire des églises chrétiennes, dont les pages brillantes nous parlent de délivrance et de miséricorde. Assurément, si les fidèles des premiers siècles purent se décharger de leurs soucis sur Dieu, nous, chrétiens de la fin du dix-neuvième siècle, pouvons le faire aussi (de même que ceux de ce 21e siècle).

Les nuages peuvent s’épaissir et les difficultés s’accumuler sans que nous sachions d’où le secours doit venir; mais nous pouvons croire à l’amour de Dieu.


Il est difficile de croire, dites-vous.

Si vous disiez cela de votre meilleur ami terrestre, ne serait-ce pas lui manquer de respect?

Ne serait-ce pas un affront pénible?

Et cependant nous osons le dire du Dieu qui ne peut mentir.

NOUS AVONS SA PROMESSE, il nous assure que nous trouverons de grandes consolations dans sa grâce; alors ne doutez pas, mais faites de ces mots la devise de l’année:


VOUS DÉCHARGEANT SUR LUI DE TOUS VOS SOUCIS.


Que ce soit la devise des hommes d’affaires. On dit que le commerce se fait autrement qu’autrefois; que comme la diligence a disparu devant le vapeur, de même une méthode commerciale nouvelle et rapide a remplacé l'ancienne qui était plus calme et plus sure. Ce n’est pas là, il me semble, un progrès; car au milieu de l’excitation de la rivalité commerciale et des contrariétés de toute sorte, la santé s’altère et à trente-cinq ans nos hommes d’affaires sont des vieillards.

Or, voici une parole calme qui se fait entendre au milieu de l’agitation du commerce comme la voix de Jésus au milieu des vagues sombres du lac de Tibériade:


VOUS DÉCHARGEANT SUR LUI DE TOUS VOS SOUCIS.


Que ce soit la devise des familles.

Il y a des soucis d’intérieur variés et pénibles. Il y a un grand nombre de mères qui s’inquiètent et qui s’agitent pour beaucoup de choses.

Les dames de maison ont de nombreux tracas avec leurs domestiques;

les parents sont inquiets au sujet de la santé d’une petite fille ou de l’éducation d’un fils aîné, ou de de la moralité d’un fils habitant un pays lointain;

les domestiques se plaignent d’avoir trop à faire, de ne pas être suffisamment rétribués et de recevoir très peu de bonnes paroles.

Maîtres, maîtresses, parents, domestiques, essayez cette année le remède que je propose:


VOUS DÉCHARGEANT SUR LUI DE TOUS VOS SOUCIS.


Que ce soit la devise de ceux qui craignent l’avenir.

Étant au commencement d’une nouvelle année, nous sommes curieux de savoir ce qu’elle amènera.

Le facteur arrive, quelles nouvelles apporte-t-il?

Sont-ce de bonnes nouvelles venant d’un pays lointain, ou bien est-ce l’annonce d’une grande calamité?

Quelle que soit la lettre, vous pouvez, comme Ezéchias, ALLER LA PLACER DEVANT LE SEIGNEUR.

Quant à vous qui travaillez pour Dieu, et pour le succès de l’Évangile, ne soyez pas inquiets, JÉSUS EST AU GOUVERNAIL.

Ayez confiance en Lui. Les hommes utiles peuvent être enlevés de ce monde et nous pouvons les regretter vivement; mais Dieu vit, et II n’oublie pas son Église.


DÉCHARGEZ-VOUS SUR LUI DE VOS SOUCIS.


Que ce soit enfin la devise des jeunes gens qui entrent dans la vie commerciale.

Un jeune homme quitte sa pension et commence à sentir le poids de la réalité et de la responsabilité de la vie. Il n'a pas encore beaucoup d’amis et il est peut-être timide; mais il est un Être qui désire guider sa jeunesse.

Même les petits enfants, avec leurs soucis et leurs tristesses d’enfant peuvent trouver la consolation dans cette vérité. Un petit garçon et une petite fille peuvent prier Dieu de les aider à apprendre leurs leçons.

Prenons tous pour devise, pendant l’année qui va s’ouvrir, cette précieuse parole:


«VOUS DÉCHARGEANT SUR LUI DE TOUS VOS SOUCIS.»

L'écho de la Vérité - Janvier 1881



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