Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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LA NUIT DU JOUR DE L’AN

CONSIDÉREZ LE TEMPS QUE VOUS AVEZ PERDU ET QUI NE REVIENDRA PAS


L’après-midi du 31 décembre 188., un homme miné par la fièvre, épuisé par la toux était couché sur un lit d’hôpital dans une ville étrangère. Se croyant près de sa fin, il avait pensé à Dieu et fait appeler un pasteur qui était venu s’asseoir à son chevet et lui avait lu l’histoire de l’Enfant prodigue, après s’être informé de son état, de sa famille, etc.

Le malade avait eu de bons parents, reçu une éducation chrétienne; mais à 17 ans, il était parti avec de mauvais camarades d’atelier, près desquels il avait oublié ses devoirs, Dieu, l’Évangile, l’amour et les souffrances du Sauveur et le jugement qui attend tous les hommes au sortir de cette vie. Et maintenant, après les orages des passions, il était venu échouer là comme une épave jetée par là tempête sur le froid rivage de la charité publique.

La visite du pasteur rappela au malade beaucoup de choses. Laissé seul, il revit en esprit les heureux jours de son enfance et les lieux où ils s’étaient si vite écoulés: son beau village, dans un pli de la forêt, la colline, les grands prés, la rivière, les champs fleuris; mais il revit surtout la maison paternelle où l’on faisait la prière du soir en famille près du foyer; le temple où ses parents le conduisaient par la main et le faisaient agenouiller près d’eux. Dieu les avait rappelés à Lui; mais ils étaient morts en paix par la foi en Jésus. Et lui comment allait-il mourir?


Hélas! d’autres visions passèrent aussi devant son esprit. Il revit sa fuite, puis les actes de sa vie qu’il avait jadis appelés jeux, fêtes, plaisirs. À l’idée de la mort, ils lui apparaissaient comme un long convoi funèbre, dans lequel il reconnaissait ses amis d’autrefois. Il y en avait qui se dressaient devant lui comme des spectres accusateurs: il leur avait donné de mauvais exemples, les avait entraînés au mal.

Puis il voyait ses sœurs orphelines et sans appui, à qui il n'avait jamais donné de ses nouvelles.


LE SERPENT DU REMORDS L’ÉTREIGNAIT, LE MORDAIT SANS PITIÉ. Il se voyait vieux, usé, près de la mort et sans espérance. Son cœur avait froid: il suait et il tremblait. – Mon Dieu, s’écria-t-il, je suis un misérable! j’ai beaucoup péché, pardonne-moi! fais-moi grâce! Ah! si je pouvais comme l'enfant prodigue retourner vers mon père! Ô ma jeunesse! ma jeunesse perdue, que ne peux-tu revenir!

À ce cri d’angoisse il s’agita vivement, s’assit sur son lit et... sa jeunesse revint; car tout cela, sauf ses péchés, n’était qu’un songe, songe terrible, qui servit à changer le cours de sa vie, que Dieu lui conserva, et qui fut transformée, renouvelée à partir du jour de l’an.


* * *


Et vous, lecteur, votre vie a-t-elle été changée?

Si vous êtes né de Dieu, bien! tenez ferme. Mais si vous ne l’êtes pas, ne devez-vous pas méditer sur vos fautes en face de l’année nouvelle?

N’auriez-vous pas aussi négligé les bonnes leçons et les bons exemples que vous avez reçus?

Vous avez peut-être eu comme ce jeune homme un père chrétien, une mère pieuse qui vous ont pris sur leurs genoux pour vous parler de Jésus, ou qui se sont agenouillés avec vous près de l’âtre pour prier Dieu, et qui se sont efforcés de former votre cœur à la crainte du Très-Haut.

En avez-vous profité?


Considérez le temps que vous avez perdu et qui ne reviendra pas, comme dans un songe.

Pensez que vous marchez vers la mort, que suit le jugement, et, méditez ces paroles:


Si un homme ne voit de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.

(Jean III, 3-5).


Pardonnez-nous ces questions directes, ami lecteur; nous sommes de l’Écho de la Vérité, et:


NOUS NE POUVONS PAS DIRE PAIX SUR VOUS,

SI VOUS N'AVEZ NI REPENTANCE NI FOI AU SAUVEUR.


Nous désirons entretenir avec vous des rapports chrétiens et c’est pour cela que nous commençons l’année en essayant de vous rappeler votre fin.

Un jour, vous serez couché sur un lit d’agonie; comment alors verrez-vous les actes de votre vie actuelle, si vous résistez aux appels du Dieu?


Votre jeunesse, le temps de la grâce une fois écoulé ne reviendra plus.

C’est pourquoi, ô lecteur, profitez de celui que Dieu vous donne.


L'écho de la Vérité - Janvier 1881


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