Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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COIN DES ENFANTS

HISTOIRE D’UN CHEVAL.


«Vous ne devriez pas le traiter ainsi», disait William, au boucher, en le voyant donner un vigoureux coup de fouet à son cheval. Quelques jours après, ce cheval s’emporta, renversa sa voiture qui fut brisée, et son conducteur, dans sa chute, fut tellement maltraité qu’il voulut se défaire de cette bête difficile et la mit immédiatement en vente.

Ce fut M. Ely, le père de William, qui l’acheta à bas prix; car personne n’était tenté de posséder un animal aussi vicieux, dont le propriétaire lui-même ne pouvait dire que du mal.

Mais William, dont le cœur avait plus d’une fois éprouvé de la compassion pour le cheval souvent maltraité et mal nourri, avait supplié son père de l’acheter, en disant:» Nous le traiterons si bien qu’il ne pourra plus être méchant».


Peu de temps après cette acquisition et avant que M. Ely n’eut attelé son cheval, celui-ci paraissait déjà tout changé! et étonnait tout le monde par sa douceur et sa docilité, car il posait sa tête sur l’épaule de son maître, répondait à ses appels, le suivait et lui obéissait.

D'où venait ce changement! Non de la force et de la rigueur, mais de la bonté. Au lieu d’être frappé; et de manquer de nourriture, le cheval était bien nourri, bien couché, bien traité, souvent même caressé, recevant parfois un morceau de sucre; et, en intelligent animal, il sut apprécier les bons traitements dont il était l'objet, et s’en montrer reconnaissant par sa soumission et son obéissance; aussi était-il aimé de toute la famille.


Cette affection qu’on lui témoignait augmenta encore à la suite d’une circonstance dans laquelle il montra son intelligence; un soir M. Ely, qui avait du faire un trajet de quelques lieues, n’était pas rentré à l'heure où on l’attendait, et, ne le voyant pas revenir, on se dit à la maison, qu’il n’avait sans doute pu terminer ses affaires et qu’il ne reviendrait que le lendemain.

Mais, au milieu de la nuit, on entendit le galop d’un cheval. William se hâta de courir à la fenêtre et un instant après le cheval y arriva, mais sans cavalier.

La grand’porte fut aussitôt ouverte; le coursier ne fit qu’y entrer et de suite il repartit. William s’empressa de le suivre et à une certaine distance, il le vit s’arrêter et hennir. Là, était couché sans mouvement, M. Ely, qui ne tarda pas a revenir à lui, et qui put raconter qu’en galopant, sur la route boisée, il avait été frappé si rudement au front, par une branche d’arbre, qu’il était tombé de cheval et s’était évanoui.


Naturellement cette aventure fut connue de tout le village, où l’on ne manqua pas de parler avec étonnement de ce cheval devenu si différent de ce qu'on l’avait connu. Ce qui étonnait surtout, c’était de voir que s’il était sensible aux bons traitements, il n’oubliait pas les mauvais. En effet, chaque fois qu'il voyait son ancien maître.il se montrait agité et furieux; William et son père seuls pouvaient alors le calmer.

Ce cheval enseigna ainsi à tous les gens du village, quelle est la puissance de la bonté; beaucoup de jeunes gens du pays se mirent à traiter plus doucement qu’ils ne le faisaient leurs chiens et leurs chevaux: ils comprirent que la meilleure manière de bien les dresser c'est d'user de bonté avec eux.

(Traduit de l'anglais.)

L'écho de la Vérité - Janvier 1881


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