Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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LES PRIÈRES SANS RÉPONSE


Elles ont parfois fait naître des doutes chez certaines personnes qui nous ont fait cette objection: «Jésus a dit: «Demandez et vous recevrez»; cependant nous avons demandé et nous n’avons rien reçu: il est inutile de prier».

Écoutez, lecteur, LES PAROLES DE JÉSUS SONT VRAIES ET SES PROMESSES ASSURÉES; mais elles sont toutes conditionnelles.

C’est là ce qu’oublient ceux qui se découragent après avoir prié. Voici quelques-unes des conditions:


1° Il faut demander à Dieu au nom de son Fils


Jésus a dit: «Tout ce que vous demanderez AU PÈRE, en mon nom, je le ferai.»

Est-ce Dieu que vous avez prié, et vous êtes-vous adressé à Lui au nom du Sauveur?

Si vous avez demandé en votre nom personnel, comme si vous étiez digne, intéressant ou méritant; ou si c’est au nom de quelque autre qui ne peut rien pour vous, il n’est pas étonnant que vous n'ayez pas été exaucé; car Jésus a dit:


«Personne ne vient au Père que par moi»

(Jean XIX, 6).


Si donc vous avez eu recours à divers médiateurs, institués par les hommes, quand l’Écriture déclare qu’il n’y en a qu’un seul (1 Tim. II, 5); ou si vous n’avez pas senti le besoin du Sauveur pour vous couvrir de son œuvre et vous présenter à Dieu de sa part, les promesses d’exaucement ne vous concernent pas. — Nous reviendrons sur cette dernière idée en terminant; mais une autre condition pour être exaucé, c'est que:


2° Il faut demander, AVANT TOUT, les biens du ciel


Il est écrit: Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et le reste vous sera donné par-dessus (Matth. VI, 33). or, si ce sont les bénédictions temporelles que l’on met au premier rang, est-il étonnant qu'on ne les obtienne pas toujours!

Beaucoup disent:

Seigneur, donnez-nous la santé, du travail, du pain!

Seigneur, mon fils va tirer au sort: qu’il prenne un bon numéro!

Ma fille va se marier, qu’elle ait un bon époux, qu’elle soit heureuse; sinon, empêchez son mariage!

Mon Dieu, dirigez nos entreprises, couronnez nos efforts, bénissez nos champs, donnez-nous une riche moisson; garantissez nos bestiaux des épizooties, nos récoltes de l’orage, nos maisons du feu.

Gardez-nous de tout malheur, d’accident, de maladie; faites prospérer mon commerce; accordez-moi de gagner mon procès!!

Peut-être que certains criminels prient pour n’être pas découverts, ou pour échapper à la justice.

Certes, beaucoup de ces demandes peuvent trouver place dans nos prières, quand elles n'y tiennent qu’un RANG SECONDAIRE; mais si les biens matériels sont votre idéal et le premier trésor que vous cherchez (Matth. 20), comment Dieu vous exaucerait-il!


Ce ne sont pas toutes ces choses-là, que Jésus a demandées pour ses disciples.

Au contraire. Il a repris, blâmé les Juifs qui couraient après Lui pour avoir du pain, et leur a dit: «Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui demeure et que le Père vous donnera» (Jean VI, 27).

S’il n’v a pas de promesses pour ceux qui ne prient qu’en vue de ce monde, St Jacques IV, 3, montre que:


3° Dieu n’a rien promis à ceux qui prient mal!


Je veux parler des gens qui récitent des prières sans penser à ce qu’ils disent, et sans s'occuper de mettre leur vie d’accord avec leurs demandes.

Par exemple:

ceux qui répètent «Notre Père», sans s’inquiéter s’ils sont oui ou non des enfants de Dieu, nés de Lui, par le Saint-Esprit (Jean I, 13; III, 5); ni si Dieu est leur Père, leur Maître ou leur Juge.

Et ceux qui demandent: «Que votre nom soit sanctifié», et qui, sans se soucier de ce qu’ils ont dit dans leur prière, blasphèment le nom du Très-Haut?

Et ceux qui disent: «Que votre règne arrive», sans savoir ce qu’ils demandent, ou sans s’occuper d'aider, ou d’avoir part à ce règne: tous ceux-là prient-ils bien?

Et combien d’autres qui répètent ces mots: «Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel», et qui raillent, insultent, outragent et persécutent ceux qui veulent servir Dieu selon l’Évangile.

Et que dire de ceux dont la prière n’est qu’une répétition fastidieuse des mêmes paroles, ressassées mot à mot dix fois, vingt fois, cent fois?

Dieu a-t-il promis de les exaucer?

Non! Car Jésus a dit à ses disciples:» Quand vous priez, n'usez pas de vaines redites comme les païens qui s’imaginent être exaucés en parlant beaucoup. Ne leur ressemblez point» (Matth. VI, 8).

Les prières sans réponse que nous venons de signaler sont ordinairement celles des faux croyants; mais il y a des croyants sérieux qui ont demandé à Dieu la conversion de leurs bien-aimés et n’ont pas été exaucés.

Mais si ceux pour qui ils ont prié sont encore de ce monde. Dieu peut les convertir demain.

S’ils sont morts, qui peut dire s’ils n’ont pas été sauvés comme le larron?

À d’autres égards, tout en tenant compte de Rom. IX, 16, nous répondons avec Jérémie XXIX. 13, que:


4° Dieu n’exauce que celui qui l'invoque de tout son cœur


Ceux qui cherchent pour eux-mêmes la conversion ou la sainteté, y mettent-ils toute leur volonté, tous leurs désirs, toute leur âme, et s’y emploient-ils avec suite?

Toute la question est là.

S'ils n’obtiennent pas ce qu’ils demandent, ne serait-ce pas parce qu'ils sont comme une alouette des champs qui, voulant prendre son essor vers le ciel, serait liée au sol par un fil? Ce n’est pas assez pour elle d’avoir sa tête, ses deux ailes et l’un de ses pieds libres, si l’autre reste attaché à la terre.

Cela est vrai aussi de l’âme qui voudrait s’élever vers Dieu et dont le cœur est retenu au monde par des attaches.


Impossible d’être accepté du Seigneur aussi longtemps que l’on ne rompt pas avec tout mal, tout interdit.

Il est écrit: «Je vous exaucerai.... quand vous m’invoquerez de tout votre cœur»; mais si quelqu’un prie avec ses idoles dans son cœur, Dieu a déjà répondu qu’il ne peut répondre (Voir Ezéch. XIV, 4).

La vraie prière est véhémente. Quand le cœur est pénétré de ce qu’il demande, il prie avec une grande ardeur. Jacob lutta avec l’Ange jusqu’à ce qu’il fut béni (Genèse XXXII, 26; Osée XII, 3-4); et Jésus, pendant les jours de sa chair, pria avec de grands cris et avec larmes, et fut exaucé (Hébr. V, 7).

La prière des élus est parfois comme une lutte.

C’est à cette lutte que l’Écriture fait allusion en parlant du combat de la prière (Colos. IV, 12). Quand l’âme ne lutte pas réellement par la prière, elle est un peu comme un vaisseau dont le pilote ne tient plus le gouvernail pour le guider.

On peut prier sans prier, comme on peut lire sans lire.

C’est ce qui a lieu quand le cœur n’est pas réellement éveillé au sentiment de ses besoins.

PAS D’ATTENTION: PAS DE PROFIT. Jésus disait aux Pharisiens, grands lecteurs de la Bible: «N’avez-vous pas lu... N'avez-vous pas lu?» (Matth. XII, 3-5).

ILS AVAIENT LU; MAIS SANS ÊTRE RÉELLEMENT ATTENTIFS, et ils n’avaient retiré ni lumière, ni bénédiction de leur lecture.

Nous n’en retirerons pas plus de la prière, si nous prions sans que notre cœur y soit tout entier; mais il est dit que la prière du juste, faite avec véhémence, est d'une grande efficace (Jacq. V. 10).


5° Dieu n'a fait de promesses qu'aux prières de la foi,

accompagnées d’efforts et de persévérance


IL FAUT LA FOI.

Hélas! les enfants de Dieu sont parfois enchaînés par LE GÉANT DU DOUTE; ils ne croient pas toujours à l’exaucement de leurs prières et, à cause de cela, ils n’obtiennent pas ce qu’ils demandent.

PAR LA FOI, Pierre put marcher sur les eaux: tant qu’il s’est tenu appuyé sur la parole de Jésus qui lui avait dit: «Viens!» il put avancer; mais sitôt que l’apôtre ne considéra plus QUE la violence du vent, il enfonça.

Un doute comme celui qui arrêta la marche de saint Pierre peut arrêter aussi l’exaucement de nos prières.

IL FAUT UNE COURAGEUSE IMPORTUNITÉ.

Jésus nous en a donné le modèle dans la persévérance de la veuve suppliant le juge inique de lui faire justice, et dans l’insistance d’un emprunteur allant réveiller son voisin pendant la nuit pour lui demander trois pains à emprunter, et ne le laissant pas dormir jusqu’à ce qu’il se fût levé pour les lui donner.

Quand nos enfants nous demandent avec timidité et des yeux suppliants, un jouet, un livre, une faveur, dix fois, vingt fois, nous ne pouvons pas leur résister. C’est en priant ainsi, qu’Abraham eût sauvé Sodome de la destruction s’il s’y fût trouvé dix justes (Genèse XVIII, 23-33).

IL FAUT QUE DES EFFORTS ACCOMPAGNENT NOS PRIÈRES.

Tout désir vif et sincère en faveur du salut des âmes doit se manifester par des appels et des avertissements aux pécheurs pour lesquels on prie, et il ne faut pas attendre trop tard pour leur parler.

Dieu veut que nous soyons ouvriers avec Lui (1 Cor. III, 9) pour faire ce que nous pouvons.

Les Juifs qui auraient voulu que Lazare ne fût pas mort, n’avaient pas la puissance de le ressusciter; mais ils pouvaient ôter la pierre de son sépulcre et ils le firent (Jean XI, 11).

Les apôtres, sympathiques et inquiets sur les cinq mille hommes qui allaient s’en retourner à jeun, étaient incapables de multiplier le pain pour eux; mais ils pouvaient le leur distribuer (Luc IX, 12-17).

Il en est de même pour nous: DIEU NE DEMANDE À PERSONNE CE QUE L'HOMME NE PEUT PAS FAIRE; mais Il veut que nous fassions ce qui nous est possible.

Celui qui ne parle pas courageusement aux pécheurs, mais se contente de désirer et de demander leur conversion n’aura pas grand succès; car ce n’est pas assez de dire: «Seigneur, Seigneur», il faut faire la volonté de Dieu (Matth. VII).

C’est souvent parce que nous faisons le contraire en face de ceux pour qui nous prions, que nous ne sommes pas exaucés.

Enfin:


6° Dieu n'a pas promis de nous exaucer à jour fixe

ni comme nous le voudrions


Abraham ayant demandé un fils attendit douze ou treize ans l’exaucement de sa prière, bien que Dieu le lui eut promis.

Après avoir reçu le message des sœurs de Lazare, message bien pressant, Jésus resta encore deux jours en Galilée, quoiqu'il aimât Lazare et qu’il eût appris que celui-ci était fort malade au départ du messager.

Bien qu’ils fussent tous les deux justes et craignant Dieu, Zacharie et son épouse ont peut-être prié pendant plus de vingt ans, pour que Dieu mît fin à la stérilité d’Élisabeth.

Ce ne fut, pour celle-ci comme pour Sara, que quand tout espoir semblait perdu, et quand ni elle ni son époux ne priaient plus, car à vue humaine, il n'y avait plus d’espérance, que l’ange dit à Zacharie: «Ta prière est exaucée» (Luc I, 13).

Dans tous ces cas, les appels et les cris de ces saints semblaient avoir été inutiles. Cependant:

Sara eut un fils,

Lazare fut rendu à ses soeurs

et Élisabeth devint dans sa vieillesse l’heureuse mère de Jean-Baptiste.

D’autres fois, si Dieu ne nous répond pas, c’est qu’il est meilleur pour nous de ne pas être exaucés.

Nous nous souvenons de l’histoire douloureuse d’une mère, qui voyant son enfant près de la mort sommait Dieu de le guérir, puisqu’il avait promis de répondre aux prières. Elle le voulait; elle l’exigeait... et Dieu ramena son fils à la santé, mais vingt ans plus tard, il mourait sur l’échafaud.

C’est pourquoi si Dieu ne nous répond pas dans certains cas, soyons sages et confiants comme saint Paul qui, frappé d’un mal humiliant et, douloureux, dont il avait à plusieurs reprises demandé la guérison, garda avec joie son écharpe, quand le Seigneur lui eut dit: (Je ne te délivrerai point) «Ma grâce te suffit; ma force s'accomplit dans la faiblesse» (2 Cor. XII, 7-10).

Persévérons dans la prière, et la réponse viendra d’une manière quelconque.

Il est écrit:

«SI TU CROIS, TU VERRAS LA GLOIRE DE DIEU»

(Jean XI, 40).

A. C.

L'écho de la Vérité - Février 1881


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