Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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LA COLONNE DE NUÉE ET DE FEU

(Exode XIII, 21.)


Le peuple juif était bien l'un des plus petits peuples de la terre, et pourtant il est devenu le plus extraordinaire.

En effet, il n’est pas de peuple dont l’antique origine soit mieux établie que la sienne, et en même temps dont la vitalité soit plus intense et plus merveilleuse.

Que sont devenues ces nations puissantes: les Tyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Carthaginois, les Romains, qui ont joué jadis dans le monde un rôle si considérable elles ont entièrement disparu, sans laisser aucune trace vivante.


Il n’en est pas de même du peuple juif: quoique dispersé depuis plus de 18 siècles (article publié en 1882) parmi toutes les autres nations et sans cesse persécuté par elles, il n’en subsiste pas moins, distinct de tous les autres peuples qui ont voulu vainement le détruire. N’y a-t-il pas là un miracle permanent?


Ce monde incrédule et pervers réclame des miracles:

offrons-lui celui-là.


Comme Israël a été gardé par Dieu, à travers le désert jusqu’à ce qu’il fut mis en possession de Canaan; de même, depuis Jésus-Christ jusqu’à nos jours, ce peuple est encore et toujours gardé par Dieu, à travers toutes les persécutions qui lui servent de châtiment et toutes les révolutions sociales, en attendant le moment promis, où il sera pleinement et glorieusement rétabli dans sa patrie (ce qui est arrivé le 14 mai 1948). (Ésaïe II; Michée IV.)

Que le monde méprise ce peuple, témoin vivant et permanent de la puissance et de la bonté divine, c’est son affaire.

MAIS NOUS, CHRÉTIENS, SOYONS ATTENTIFS AUX LEÇONS DE NOTRE DIEU; car, dit Saint Paul, «toutes ces choses arrivèrent aux Israélites en figures, et elles furent écrites en avertissements, à nous qui sommes parvenus aux derniers temps.» (1 Cor. X. 11).


Pour aujourd’hui, et pendant quelques instants, fixons notre attention sur ce fait particulier, mais bien remarquable, de la colonne de nuée et de feu qui accompagnait les Israélites dans le désert.

Nous savons par quels moyens merveilleux Dieu arracha son ancien peuple à la dure servitude d’Égypte. Ce fut, pour employer le langage énergique de l’Écriture, «à main forte et à bras étendu, et par des choses grandes et terribles

Mais en sortant de l’Égypte et en quittant la servitude, tout n’était pas fini pour ce peuple. Avant d’entrer au pays de la promesse, au pays du repos, il y avait la mer Rouge à passer, puis l’affreux désert à traverser et enfin, les terribles Cananéens à déposséder et à détruire.

En face de tant d’obstacles et de périls, Dieu va-t-il maintenant abandonner son peuple?

Oh! non. Il lui avait déjà donné Moïse, mais il fera plus et mieux encore, il viendra se placer Lui-même à la tête d’Israël. «L’Éternel, est-il écrit, allait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour» les guider dans leur chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu’ils marchassent jour et nuit» (Ex. XIII.  21).


Dieu manifeste ainsi sa présence d’une manière sensible: lorsque le jour brille, une colonne de nuée marche devant le peuple; et lorsque la nuit vient, cette colonne de nuée se change en colonne de feu. Quel signe éclatant et admirable Dieu donnait à son peuple de sa présence continue, et quelle confiance cette présence divine devait leur inspirer!

Eh bien! telle est la première leçon que nous pouvons retirer, chers lecteurs, de ce récit.

Cette colonne de nuée et de feu que nous représente-t-elle, sinon notre Sauveur lui-même et sa présence permanente dans son Église?

Nous avons quitté l’Égypte, nous aussi, il est vrai; mais le pays du repos est encore loin de nous. Abandonnés à nous-mêmes pourrions-nous jamais y parvenir?

Certainement non.

Mais Celui qui nous a tirés de l’Égypte spirituelle, veut aussi nous conduire Lui-même, à travers le désert de ce monde, jusqu'à ce que nous soyons parvenus à la Jérusalem céleste.

Mais comment reconnaître cette présence de notre divin Chef?

Deux signes sensibles et bien précieux nous sont donnés:

la Bible, c’est-à-dire la Parole même de Dieu,

et son Saint-Esprit.

La sainte Parole nous a été donnée pour être «une lampe à nos pieds et une lumière à nos sentiers» (Ps. 119:105); et le Saint-Esprit nous a été envoyé par Christ, de la part du Père, pour être notre consolateur et pour nous guider dans toute la vérité. (Jean XIV: 26 et suivants).


Notre privilège est bien supérieur à celui des Israélites, car la présence de Dieu était extérieure et symbolique dans la colonne de nuée et de feu; tandis que la présence de Dieu, POUR LES VRAIS CROYANTS, n'est pas seulement extérieure par la Bible, mais intérieure par son Esprit.

Notre Dieu n’est pas seulement avec nous, mais il est aussi en nous.

«Ne savez-vous pas, dit Saint-Paul, que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous» (1 Cor. III: 16).

S’il en est ainsi, chrétiens, «que ne devons-nous pas être par une sainte conduite et par la piété»?

Quelle confiance nous pouvons et devons avoir en notre Père céleste! Puisque nous savons que «notre corps est le temple du Saint-Esprit, que nous ne nous appartenons plus à nous-mêmes, que nous avons été rachetés à un grand prix; pour toutes ces raisons, dit l’apôtre, glorifiez donc Dieu dans votre corps» et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu». (1 Cor. VI. 19-20).

Comme s’exprime un beau cantique:

Qu’il est doux de se dire: — l'Éternel pense à moi:

Il voit quand je soupire, — Quand je suis dans l’effroi.

Il recueille mes larmes, — Il veut les essuyer;

Et je n’ai point d’alarmes — Qu’il ne puisse calmer.


Oui, le sentiment que Dieu est en nous devrait toujours remplir nos cœurs

de confiance, de paix, et aussi de reconnaissance et de joie.


La colonne de nuée n’avait pas seulement pour but de conduire les Israélites pendant le jour, mais probablement aussi de les protéger contre les ardeurs d’un soleil brillant. Ainsi Jésus-Christ, le divin chef de l'Église, ne l'a pas seulement guidée à travers les siècles, mais il l’a toujours protégée contre tous ses ennemis et l’a fait sortir victorieuse même des persécutions les plus terribles qu’elle a eu à supporter.

Colonne de nuée pendant le jour, Jésus fut aussi colonne de feu, c’est-à-dire de lumière pour son Église, pendant cette longue période de ténèbres morales, de superstitions et de corruptions, qui a régné sur le monde.

Mais ce que l'Église, en général, a expérimenté, n’est-ce pas aussi l’expérience de chaque chrétien en particulier!

Dans les jours de luttes, de combats, contre Satan et le monde, n'est-ce pas Jésus, notre Sauveur, qui nous donne la victoire?

N’est-ce pas Lui qui nous console, nous guide et nous fortifie dans les temps d'afflictions et d’épreuves?

Je ne doute pas que tout chrétien ne puisse aujourd’hui, encore répéter avec David:

«L’Éternel est ma lumière et ma délivrance: de qui aurais-je crainte?

L’Éternel est le soutien de ma vie: de qui aurais-je peur?....

Même si une armée se campait contre moi, mon coeur n’aurait aucune crainte,

Il me protégera dans son tabernacle au jour du malheur, il me cachera sous l’abri de sa tente; il m’élèvera sur un rocher» (Psaume XXVII).

Israël suivait les mouvements de la nuée: «Quand la nuée s’élevait de dessus le tabernacle, ils partaient; et quand la nuée ne s’élevait pas, ils ne partaient pas» (Exode XL: 36-37).


VOICI ENCORE UNE BONNE LEÇON:

Comme Église ou comme chrétien individuellement, réglons notre marche, non selon les traditions humaines ou nos vues personnelles; mais TOUJOURS et uniquement selon les commandements de notre divin Maître, si clairement enseignés dans sa Parole.

Les enfants d’Israël regardaient constamment à la colonne de nuée et de feu pour se mettre en marche ou pour se reposer; nous de même, enfants de Dieu, «poursuivons constamment la carrière qui nous est ouverte, en fixant nos regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la loi» (Hébr. XII, 1-2).

Qu’on est fort et qu’on est heureux de suivre avec persévérance un guide aussi sage, aussi puissant, aussi charitable que Celui qui marche devant nous.

Pourquoi souvent la faiblesse et la tristesse sont-elles notre partage et rendent-elles notre vie amère?

N’est-ce pas parce que nous perdons de vue la colonne de nuée et de feu, c’est-à-dire Jésus notre conducteur?


Une dernière remarque pour terminer ces courtes réflexions. Il est dit encore que: «L’Éternel ne retira point la colonne de nuée de devant le peuple pendant le jour, ni la colonne de feu pendant la nuit» (Exode XIII, 22).


Malgré ses révoltes, ses murmures, son incrédulité.

Dieu n’abandonna pas son peuple,

mais il le conduisit jusqu’au pays promis.


Le Dieu d’Abraham, d'Isaac et d’Israël est aussi notre Dieu, UN DIEU TOUJOURS FIDÈLE, «qui n’est pas un homme pour mentir, ni un fils d’homme pour se repentir».

Frères, ni faiblesse, ni découragement, ni crainte. Nous sommes dans le désert, mais Christ est avec nous, et «IL EST TOUJOURS LE MÊME: HIER, AUJOURD’HUI ET ÉTERNELLEMENT.»

C’est donc avec assurance que nous pouvons dire, dans toutes les circonstances de notre vie: Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien».

Ce n’est pas seulement pour ses douze apôtres, mais aussi pour ses vrais disciples, dans tous les temps et dans tous les lieux, qu’il a dit: 


«Voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde»

(Matth. XXVIII, 20).


Chers lecteurs, Jésus-Christ est-il votre guide?

Il y a dans le monde, et même dans les églises, beaucoup de conducteurs aveugles: prenez-y garde!


JÉSUS-CHRIST SEUL EST LA LUMIÈRE DU MONDE.


«Celui qui me suit, dit-il, ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie» (Jean VIII, 12).


J.-B. Dubus

L'écho de la Vérité - Mars 1881


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