Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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L'INSPIRATION DES ÉCRITURES


I - IL Y A UN DOMAINE DE L’ESPRIT


Notre Créateur nous a donné la première place sur la terre; Il nous a faits intelligents, religieux, raisonnables, consciencieux... et capables d’approfondir, par l’étude, les lois du monde physique; de découvrir les propriétés des minéraux et des plantes; d’assujettir les animaux, et de tout faire servir à notre bien, mais nous ne savons rien de la vie supérieure.

Car si l’intelligence humaine nous ouvre les secrets du monde matériel, il n’en est pas de même du monde surnaturel.

Ici, un épais rideau nous voile les choses que nous désirons le plus savoir.

Nous avons bien l’idée de Dieu; mais nos facultés naturelles sont tout à fait insuffisantes pour nous le faire connaître et nous enseigner nos devoirs envers Lui.

Nous sommes également dans les ténèbres sur:

l'âme,

l’existence du mal,

l’expiation du péché,

la justice à venir,

la vie future, etc., etc.

Sur tous ces points et sur beaucoup d’autres, il nous est impossible de rien savoir de certain par nous-mêmes, ni par aucun sage laissé à ses lumières. Le flambeau de la raison, si brillant qu’il soit, est aussi insuffisant que le fanal de la conscience et que celui de la science.

C’est pourquoi, comme toute inspiration divine (qui est une révélation) suppose une incapacité de l’homme à découvrir de lui-même les choses dont nous venons de parler, nous montrerons:

Qu’en effet, les facultés humaines et la science sont insuffisantes; mais qu'une lumière divine a été donnée aux écrivains bibliques, et que leurs prophéties se sont accomplies.

Ensuite, nous dirons un mot du témoignage de Christ sur l’inspiration; du témoignage des apôtres; de la transmission des Écrits apostoliques;

et nous conclurons par un appel à la conscience du lecteur.


II. LES FACULTÉS HUMAINES ET LA SCIENCE SONT INSUFFISANTES

POUR NOUS RENSEIGNER SUR LES CHOSES DIVINES


1° La Raison.

Elle ne peut suffire à nous guider. Elle dit pour et elle dit contre. C’est en la prenant pour guide que certains philosophes se sont jetés dans le doute et d’autres dans la foi.

La raison ne peut nous servir de guide que dans les choses que nous savons de science certaine, et dont nous avons fait l’expérience; mais non dans les choses divines que Dieu ne nous a pas encore révélées.

Laissée à elle-même, elle ne peut rien nous apprendre de nouveau, ni nous faire avancer d'un seul pas.

Tout progrès intellectuel et moral a été produit dans le monde par des hommes extraordinaires qu’une lumière surnaturelle a éclairés, même chez les païens. La raison est si peu capable de nous faire grandir, qu’elle ne peut elle-même progresser quand elle est abandonnée à ses propres forces: la preuve, c’est que chez les sauvages qui n’ont pas de rapport avec les nations civilisées, la nature sensuelle est pleinement développée, tandis que la raison ne l’est pas du tout; ce qui n’aurait pas eu lieu si celle-ci grandissait d'elle-même comme la sensualité ou le germe d'une plante.

Voyez tous les sages de l'antiquité, ont-ils par leur raison, découvert qu’il n’y a qu'un seul Dieu?

Non, pas un!

Nous ne serions pas plus avancés qu’eux, si la Bible ne nous l'avait pas appris.

La raison est si peu suffisante pour nous conduire, que si vous consultez beaucoup de philosophes du passé ou du présent au sujet du vrai et du taux, du juste et de l'injuste, ou sur l'âme, l’esprit, la conscience, la morale, le bonheur de l’homme, la destinée humaine, vous tomberez dans le galimatias et dans la dernière incertitude en vous attachant à eux; car VOUS NE TROUVEREZ DANS LEUR ENSEIGNEMENT QU’UN AMAS DE CONTRADICTIONS, non seulement en allant de l'un à l’autre, mais en écoutant le même sage à une époque différente.

C'est ainsi que vous verrez Voltaire, croyant en Dieu à son réveil, incertain à son déjeuner, athée à son goûter, panthéiste à son souper et se demandant à son coucher s’il n'y a pas deux dieux,

Et les autres philosophes qui n’ont que leur sagesse pour les guider sont tout aussi incertains que lui sur ce point et sur cent autres. Voilà où la raison mène les plus grands esprits, quand ils sont privés de la révélation divine.


2° La Conscience.

C’est la loi naturelle, mise en nous par le Créateur. Si elle n’était pas faussée, elle pourrait nous conduire, POURVU QUE NOUS VOULUSSIONS L'ÉCOUTER.

Elle est inflexible à la fortune, au pouvoir, à la volupté; elle est le bourreau de nos passions: mais la certitude de ses arrêts, comme ceux de la raison, dépend entièrement de l’exactitude des enseignements qui l'ont formée.

Si l’éducation qu’elle a reçue est complète et vraie, le jugement qu’elle prononce est bon; si la casuistique sur laquelle elle s'appuie est insuffisante ou fausse, la sentence qu’elle émet est mauvaise.

Il est certain que si nous avions été élevés par des sauvages, au lieu d’appartenir à des parents civilisés, chrétiens, nobles, justes et bons, nous n’aurions pas les scrupules qui nous retiennent souvent.

En trompant la conscience d’un enfant, on peut en faire un Ravaillac ou un Marat.

Dans les Apennins, une bande de brigands dévalisaient les voyageurs. Quand ceux-ci faisaient défaut, les voleurs, manquant de ressources, allaient s’agenouiller au pied d’une croix portant une Madone, où ils avaient égorgé un passant. Mais ce n’était pas pour demander pardon à Dieu qu’ils se prosternaient là: ils priaient la Vierge de leur envoyer des marchands à détrousser.

N’avaient-ils aucune conscience?

Si! mais elle avait été mal instruite.

Sans doute que leurs parents, brigands comme eux, leur avaient dépeint le vol comme un acte de courage et d’adresse digne de louanges. — C'est ce que la loi de Lycurgue enseignait un peu aux enfants des Spartiates; et c’est ce que l'on enseigne encore aujourd’hui chez les Patagons et ailleurs. Après une semblable éducation, ne peut-on pas, sans remords, prier pour la réussite d’une embûche contre des voyageurs? – VOILÀ CE QUE LA CONSCIENCE PEUT DEVENIR.

Nous ne voulons pas dire que ni elle ni la raison ne méritent aucune confiance, et que l’on ne puisse pas eu appeler à leur jugement. Le Très-Haut Lui-même y fait appel, dans l’Écriture.

Certaines questions sont de notre compétence:

nous pouvons, par exemple, peser les preuves matérielles ou morales de la vérité d’un fait, comme celui qui nous occupe: L'INSPIRATION DES ÉCRITURES;

nous pouvons juger si une révélation est fausse et si un miracle a eu lieu;

nous pouvons nous prononcer sur nos devoirs envers les hommes et envers Dieu;

mais la conscience et la raison sont incompétentes et ne peuvent plus juger quand c'est Dieu qui parle et nous enseigne des choses surnaturelles, comme celles de la première résurrection, du règne futur de Jésus-Christ et du monde à venir: ICI IL NOUS FAUT LA RÉVÉLATION DIVINE.


3° La Science.

Nous croyons à la vraie science. Celle-ci pourrait nous conduire beaucoup plus sûrement que la raison ou la conscience, qui dépendent des lumières que la science procure; car la science vraie (dans les moindres détails comme dans les plus grandes choses) serait la connaissance claire et certaine, fondée sur des principes évidents par eux-mêmes, ou sur des démonstrations rigoureuses.

Mais pouvons-nous, par nos lumières naturelles ou acquises, calculer et connaître les choses divines aussi facilement que le cube d’un prisme ou la surface d’une sphère?

Hélas! au dire de Voltaire, «la plus petite herbe suffit pour confondre l’intelligence humaine».

Les savants n’ont pas découvert et n'ont pas la moindre espérance de découvrir comment la volonté agit sur l’esprit ou sur le corps, auxquels elle commande.

LA SCIENCE NE PEUT DONC PAS NOUS GUIDER DANS LE DOMAINE SURNATUREL.

Conséquemment, nous pensons qu’il est insensé de vouloir découvrir les secrets d’un autre monde, avec un flambeau qui n’est destiné qu’à celui-ci: il nous faut une révélation.

Toutefois, il y a dans la Bible certains versets relatifs à l’astronomie, à la géologie, à l’histoire, qui sont du ressort de la science, et avec laquelle ils semblent être en désaccord. Il en résulte une sorte de contradiction entre les enseignements des croyants orthodoxes et quelques découvertes modernes.

Sur ces points secondaires, nous pensons que l’une de ces deux choses doit être vraie:

1° Ou certains passages ont été mal rendus, mal compris, mal expliqués, ce qui leur a fait donner un sens qu’ils n’ont pas; ou bien:

2° c'est que la science a fait fausse route sur quelques points qu’elle rectifiera plus tard; car les docteurs, les philologues, les théologiens qui ont défini la foi, même les plus savants des hommes, sont faillibles.

Pendant des siècles, les astronomes ont enseigné comme une indiscutable vérité, ce qui n’était qu’une grossière erreur. Ce n’est que depuis Copernic et Galilée que l’on a découvert le mouvement de la terre autour du soleil.

La géologie, qui a fait de si grands progrès depuis cent ans, était une science presque ignorée il y a deux siècles, à tel point que Voltaire supposait que des coquilles trouvées dans les montagnes d’Italie, y avaient été perdues par des pèlerins se rendant à Rome; et que des poissons fossiles, découverts dans les Alpes, y avaient été apportés par quelque voyageur qui, les voyant gâtés, les avait jetés là, où ils s’étaient pétrifiés.

Or, les géologues qui ont depuis lors fait faire de si grands progrès à la science en question, peuvent la développer encore, la modifier et altérer, comme les astronomes, bien des points de leur enseignement.

Mais soit que le texte de l’Écriture, mieux compris, conduise à une autre interprétation de certains passages, soit que les savants découvrent des choses nouvelles qui confirment l’interprétation actuelle de la Sainte Écriture, la science définitive se trouvera d’accord avec la parole de Dieu.

(À suivre.)

A. C.

L'écho de la Vérité - Mars 1881


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