Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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UN AVERTISSEMENT


Un des jours de cette semaine, je traversais, dans toute sa longueur, le village de..., ce que je n’avais pas fait depuis assez longtemps. À droite et à gauche de la rue principale, je voyais un certain nombre de maisons où j’étais entré, il y a bientôt trente ans, pour y annoncer l’Évangile et où j’avais été reçu et écouté avec plaisir, semblait-il.

Vers une de ces maisons, je me sentais encore attiré: j’y avais passé de si bons moments, j'y avais lu tant de fois la sainte Parole de Dieu, j’y avais reçu l’hospitalité.... Dois-je entrer?

Non, je suis, pour ceux qui l’habitent maintenant, un inconnu.

Hélas! je le suis aussi pour les habitants actuels des autres maisons où j’allais autrefois. La plupart de ceux qui m’écoutaient alors ont quitté cette terre, et ils l’ont quittée sans s'être convertis..., et leurs enfants n’aiment pas l’Évangile. On ne m’écouterait plus si j’entrais!


La semence répandue l’a été en vain. C’est étrange, c’est triste, mais cela est.

La cause, la principale, — il n’y a pas d’effet sans une cause — la voici, et je crois ne pas me tromper:

La personne qui la première a entendu parler de l’Évangile et lu la Bible, jouissait d'une grande influence au milieu de sa nombreuse famille. Frères, sœurs, neveux, nièces, etc., l'estimaient et l’aimaient. Que de fois alors me suis-je dit: «Quand madame Z... se donnera au Seigneur, quelle bénédiction! Que d'âmes vont la suivre!»

Je me réjouissais des résultats que j'espérais.

Mais cette dame qui lisait la Bible, qui connaissait les erreurs du catholicisme, qui avait compris QUE LE SANG DE CHRIST PEUT SEUL EFFACER NOS PÉCHÉS, n’a jamais complètement brisé avec l'église romaine et, quoique la condamnant, N’A JAMAIS VOULU CONFESSER OUVERTEMENT SA FOI EN CHRIST en se joignant à la petite église protestante du village voisin.

Était-elle heureuse intérieurement?

Non; car il ne peut y avoir de vrai bonheur que dans la soumission à la Parole de Dieu, que dans l’abandon franc et net de ce que l’on sait être erreur et mensonge.


Il faut, coûte que coûte, faire la volonté du Seigneur, et rien que sa volonté.


Mais les conséquences ont été terribles; pas une conversion dans sa famille, pas une âme qui ait quitté Rome, pas une famille qui, aujourd’hui, désire la visite du pasteur!

En aurait-il été ainsi, si cette âme avait brisé ouvertement avec le catholicisme?

Je suis persuadé que non. Sans doute, le chemin aurait été plus épineux: le mépris à droite, la désapprobation à gauche, peut-être quelques persécutions; mais LA FIDÉLITÉ AURAIT ÉTÉ BÉNIE et au lieu de traverser aujourd'hui le village sans trouver une porte ouverte, il y aurait des frères, des sœurs, heureux de me recevoir.


Je raconte ce fait; car je sais qu’il est encore quelques personnes, des hommes, des femmes, ici et là – j’en connais – qui font comme cette chère dame. Ils connaissent la vérité; ils savent que l’église romaine n’est pas l'Église de Christ, et cependant ils ne brisent pas ouvertement avec elle! Leur devoir est d’entrer dans l’Église du Sauveur de faire ouvertement partie du petit troupeau, de quitter le monde et ses misères, et ils ne sont pas disposés à le faire, du moins aujourd’hui. Peut-être remettent-ils à demain, à plus tard.

En agissant ainsi, on a, semble-t-il, un peu moins de difficultés, de luttes: mais d’un autre côté on se prive du véritable bonheur, de la véritable joie, de cette paix de l’âme «que le monde ne connaît point».


«En clochant des deux côtés»,

on fait l'affaire de l’ennemi des âmes et Satan dit:

«CE SONT MES AUXILIAIRES».


Chers amis, vous oubliez qu’il y a autour de vous des personnes qui vous regardent et qui feront ce que vous ferez; si vous marchez fidèlement, si vous allez de l’avant, vous les entraînerez; mais, si vous demeurez là, elles y resteront aussi.

Prenez-garde de n'être pas les auteurs de leur ruine, en même temps que de la vôtre.

Souvenez-vous du village dont je vous ai parlé.

X...

L'écho de la Vérité - Mars 1881


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