Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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COIN DES ENFANTS

LE FRÈRE ET LA SOEUR


Élie avait neuf ans, Phébé en avait onze. Leurs yeux rayonnaient de plaisir, non seulement parce que c’était un beau jour de mai; mais parce que leur père, pour les récompenser de leur travail en classe, leur avait promis une journée de récréation, qu’ils devaient aller passer avec les enfants de M. B..., ami de leur famille, dans un beau parc, aux portes de la ville.

Pensez quel plaisir! On aurait dit que leurs langues, leurs têtes, leurs bras, leurs jambes et même leurs vêtements étaient joyeux comme leurs coeurs; ils parlaient, ils chantaient, ils riaient, ils sautaient, tellement que cela faisait du bien de les voir si gais, si heureux.


Malheureusement la tristesse est parfois bien près de la joie: en faisant un moulinet avec sa petite canne dans le salon, voilà que le frère heurte la tige d’une fleur placée dans un pot sur le guéridon, et le casse net.

«Élie! qu’as-tu fait? dit la sœur consternée, en ramassant la fleur abattue. Papa qui en prenait si grand soin! Il voulait en avoir de la graine! Quel malheur! Qu’est-ce qu’il va dire?»

Phébé tenait encore la tige entre ses doigts quand le père entra.

«Mon enfant! Est-ce possible? Tu as cueilli cette fleur rare que tu m’as vue cultiver, arroser avec tant d'attention, parce que je voulais en multiplier l’espèce. Comment as-tu osé faire cela, quand tu savais avec quelle sollicitude je veillais sur cette plante? Ton sans-gêne, ma fille, mérite une punition; c’est pourquoi je refuse de te prendre avec moi; tu n’iras pas chez nos amis H. où t’attendaient leurs enfants; tu ne joueras pas avec Dorcas et Priscille. Allez vous déshabiller, Mademoiselle!»

Phébé, sans dire un mot, se dirigea vers la porte le cœur gros; mais quoiqu’innocente, elle aimait tant son frère qu’elle n’ouvrit pas la bouche pour se disculper en l’accusant.

Mais en voyant sa sœur condamnée et silencieuse, Élie ne put, lui, garder le silence: les yeux baignés de larmes, il s’approcha et dit en soupirant:

«Papa, c’est moi qui ai cassé la fleur sans le faire exprès; Phébé ne la tenait à la main que parce qu’elle l’avait ramassée par terre; c’est pourquoi, prends ma sœur avec toi, c’est moi qui dois rester à la maison.»

Ce fut le tour du père de pleurer.

Touché, ému, il attira à lui ses deux chers enfants, les serra dans ses bras, et dit:

«Vous viendrez tous les deux avec moi; car, le bon cœur que vous avez l’un pour l’autre me fait dix fois plus de plaisir que la perte de ma fleur ne me cause de peine.»

Et il les conduisit chez leurs amis, où ils passèrent la plus heureuse après-midi.


Petits lecteurs, est-ce ainsi que vous faites quand votre frère ou votre sœur a fait quelque chose de mal?

Vous laissez-vous accuser et punir quand ce sont les autres qui sont coupables?

Enfants, c’est pourtant l’exemple que vous a donné Jésus; car Il a été battu pour vous, à cause de vos péchés, et comme une brebis muette, Il n’a point ouvert la bouche.

Si vous admirez la soeur acceptant la punition à la place de son frère sans se justifier, ne devez-vous pas aimer Jésus qui est mort pour vous?

A. C.

L'écho de la Vérité - Mars 1881


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