Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÉCHO DE LA VÉRITÉ

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Ô MORT, OÙ EST TON AIGUILLON?...


Le Seigneur vient de manifester sa grande puissance dans la vie et la mort de Mme veuve D. Cette aimable sœur ne savait pas lire, mais elle avait la conscience droite, l’esprit intelligent et le cœur sensible.

Catholique de naissance, elle avait soixante-deux ans, quand sur le conseil d’une bienveillante voisine, elle vint entendre la prédication de l’Évangile pour la première fois. À son retour, sa belle-fille lui demande:

«Eh bien! avez-vous eu du plaisir?»

«Du plaisir! Tiens regarde, dit la mère, en déployant un mouchoir qu’elle avait tout trempé de ses larmes. Oui, je remercie Dieu, j’ai eu bien du plaisir.»

Le prédicateur avait parlé sur l’amour de Dieu dans le don de Jésus. Rentrée dans sa chaumière, la pauvre femme se jeta à deux genoux, versa de nouvelles larmes et dit: «Seigneur Jésus! purifiez mon âme dans votre précieux sang!»

«Quand je me relevai, dit-elle plus tard, j’étais déjà plus heureuse. Oh! combien je remercie Dieu pour sa bonté! La première fois que je suis allée à la réunion, j’ai compris de suite que c’était là ce qu’il me fallait.»


Elle continua de prier, d’assister au culte et ne tarda pas à jouir de la véritable paix des enfants de Dieu.

Elle portait depuis trente ans une terrible maladie d'estomac qui la retenait près de la moitié du temps au lit, mais pendant les seize années que nous l’avons connue, dans son lit ou debout, sa patience, sa joie et son espérance ne se sont pas démenties un seul jour.

Chaque 2e dimanche du mois, les pieds enflés, pouvant à peine marcher, elle ne manquait pas de venir pour prendre la communion.

Moqueries, insultes, promesses, menaces, rien ne lui fut épargné; mais rien ne l’ébranla. Elle disait comme Saint Paul: «Je sais en qui j’ai cru.» LES PROMESSES DIVINES ÉTAIENT OUI ET AMEN POUR ELLE.

Elle répétait souvent: «Dieu n’a-t-il pas dit: Je ne te laisserai point, je ne l'abandonnerai point. Je ne suis jamais seule, Il est toujours avec moi. IL NOUS AIME BIEN TROP POUR NOUS TROMPER, disait-elle; pour moi je ne crains rien.»


Un jour qu’on la croyait près de sa fin, elle s’aperçut que des intermédiaires désiraient savoir si elle recevrait bien la visite du vicaire. «oui, oui, dit-elle, je le veux bien. Je lui montrerai que s’il veut être sauvé, il faut qu’il croie au Seigneur Jésus comme moi, qu’autrement il sera perdu. IL N’Y A QU’UN MÊME SAUVEUR POUR TOUS; dites-lui qu’il vienne...»

Mais le prudent vicaire ne se présenta pas.

Quelque temps plus tard, comme elle était pauvre, une riche dame catholique vint la visiter et lui apporta des œufs et une bouteille de vin, en lui disant:

«Madame, notre sainte religion nous commande d’être charitable, c’est pour cela que je suis venue vous voir.»

Puis, elle ajouta:

«C’est bien dommage que vous ayez abandonné une si bonne religion, mais vous pouvez y revenir.»

«Je vous remercie infiniment. Vous êtes bien bonne, Madame, d’avoir pensé à moi, répondit la malade. Mais, voyez-vous, ma nourriture, en ce moment, c’est mon Sauveur. Je ne le donnerais pas pour tout le vin et tous les œufs du monde! Vous êtes bien riche, Madame, mais je crois que je le suis encore davantage. J’AI LA PAIX, J’AI MON SAUVEUR, IL NE ME MANQUE RIEN.

Le ciel et la terre sont à moi. Je puis vivre et je puis mourir. Tout est bien.»


Notre chère sœur vécut encore deux ans; mais malgré la «sainte religion» on ne lui offrit plus ni œufs, ni vin. Toutefois le Seigneur était avec elle. Il la soutint et pourvut à tous ses besoins.

Pendant les derniers temps de sa vie, nos amis chrétiens allaient le soir, lui chanter quelques cantiques. Cela faisait ses délices. Un dimanche, elle leur dit: «Aujourd’hui, chantez quelque chose qui ait rapport à la mort; car je vais bientôt partir.»

On chanta:

Encor quelques jours sur la terre,
Encor quelque peu de misère,
Et vers son Dieu mon âme se rendra.
Je vois déjà le bout de la carrière,
Où pour toujours mon combat finira.

Encor quelques maux, quelqueslarmes ,
Quelques ennuis, quelques alarmes,
Et quelque temps de faiblesse et d’erreur;
Puis je verrai les ineffables charmes
De ce séjour où règne le Seigneur.

Encor un peu par tes vains songes,
Et ce néant où tu te plonges,
Ô monde impur! tu voudras me tenter.
Bientôt pour moi finiront tes mensonges:
J’ai mon salut, tu ne peux me l’ôter.

Ainsi, Jésus! plein d’espérance,
J’attends en paix, en assurance.
Selon ton gré, la fin de mes travaux.
Encor un peu, puis ta toute puissance
M’introduira dans l’éternel repos.

«Oh! dit-elle, vous avez bien choisi. Merci, merci!»

Alors C..., lui dit une de nos sœurs, vous n’avez pas peur de la mort.

oh! non, dit-elle, je suis toujours prête; mon Sauveur m’a préparé une trop belle place au ciel pour que j'aie peur.»

Deux sœurs s’offrirent pour passer la nuit:

«Non, non, dit-elle, je n’ai besoin de personne; mon Sauveur est avec moi. Je ne suis jamais seule. Allez, vous reposer.»

Le lendemain, elle s’endormait paisiblement dans les bras de Jésus. Elle avait 78 ans.


Oh! quel privilège d'avoir un Sauveur!

Vincent.

L'écho de la Vérité - Avril 1881


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